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Laure Lepailleur : "Quand on est monté, j’ai dit au président qu’il ne fallait pas reproduire les erreurs commises par le passé"

Durant le mercato, Laure Lepailleur a dû procéder à des chois difficiles en se séparant de joueuses qui avaient contribué à la montée en D1. ©Damien Deslandes

Demain, samedi, les Havraises recevront l'OL au Stade Océane sous le regard des caméras de Foot +. "On se réjouit qu'un diffuseur s'intéresse à notre championnat", se félicite Laure Lepailleur. ©Emmanuel Lelaidier

C’est un résultat qui n’a pas manqué de faire réagir. A l’occasion de la 4e journée de D1, début octobre, Le Havre a tenu en échec le PSG (2-2), l’un des ogres, avec Lyon, du football féminin français et européen. Si, bien sûr, il est prématuré de tirer des plans sur la comète concernant l'issue la saison, cette performance, comme l’entame de championnat encourageante des filles de Frédéric Gonçalves (cinquième après 7 journées, 3V-1N-3D), valide, pour le moment, les choix opérés cet été. "Quand on est monté, j’ai dit au président (Vincent Volpe) qu’il ne fallait pas reproduire les erreurs commises par le passé", raconte la manager général Laure Lepailleur, référence à la précédente expérience du HAC en première division.

Durant l’exercice 2020-2021, ce baptême du feu à ce niveau s’était transformé en véritable chemin de croix (lanterne rouge avec huit « petits » points). Ainsi, parmi les éléments, sous contrat, qui ont permis aux « Ciel et Marine » de composter leur billet pour l’élite, seules neuf ont été conservées ! "Etre manager, c’est aussi faire des choix forts, parfois difficiles humainement. Forcément qu’après notre saison dernière qui a été quasi-parfaite, des liens se sont tissés entre nous mais pour constituer notre effectif, je n’ai pris en compte que le critère sportif en me posant cette question : est-ce que cette joueuse a le niveau pour évoluer en D1 ?", explique la « patronne » des féminines havraises qui a dû composer également avec des contraintes économiques ; le HAC disposant d’un budget d’environ 1,3 M€ pour l’ensemble de sa section (102 licenciées).

Des jeunes qui pointent le bout de leur nez

Car pour franchir un cap avec ses filles, le club doyen doit absolument se pérenniser en première division. "On sera obligatoirement plus attractif. Aujourd’hui, avec le statut de promu, c’est plus difficile pour recruter même si ça ne nous empêche pas d’attirer des bonnes joueuses. Mais pour certaines, on constate qu’à proposition égale, elles hésitent à signer chez nous et privilégient plutôt la concurrence", livre Laure Lepailleur qui a géré une partie du mercato à distance. Et pour cause, l’ex-internationale tricolore a donné naissance en juillet à une deuxième petite fille ; Jaya ayant rejoint sa grande sœur, Thaïs (2 ans).

Un maintien dans l’élite favoriserait aussi le renforcement de la formation avec notamment comme tête d’affiche des U19 nationales. "Le club a cette réputation chez les garçons, on veut que ça soit pareil chez les filles", résume l’ex-consultante TV d’Eurosport et de RMC Sport en poste au Havre depuis deux ans. Et le moins que l’on puisse affirmer, c’est qu’avec, entre autres, Louise Kleczewski (16 ans), Chancelle Effa Effa (16 ans) et Mélinda Mendy (16 ans en décembre), qui ont soit goûté à leurs premières minutes en D1 ou ont figuré sur une feuille de match, la relève est déjà largement mise en avant chez les « Ciel et Marine ». "L’âge ne doit pas être un frein. Si elles ont le niveau, on intègre un maximum de jeunes dans notre groupe". Pour ne rien gâcher, ce sont toutes des Normandes comme leur manager général, conférant encore un peu plus au HAC l’image de porte-drapeau du football féminin dans la région.

> D1F. J8 - Lyon (1er - 19 points) / Le Havre AC (5e - 10 points), dimanche 20 novembre à 16 heures au Stade Gérard-Houillier.

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