Foot Normand

Le Havre - Caen : Quand l'arbitrage s'invite dans le derby normand

51'. Coupable d'un geste de mauvaise humeur sur Ertugrul Ersoy, Steeve Yago est expulsé par M. Dechepy ; l'une des rares décisions de l'arbitre qui n'a pas suscité de contestations. ©Damien Deslandes

Le fait du match

Quand l'expulsion de Steeve Yago remobilise le SMC et plombe le HAC

Malgré l'absence de trois éléments majeurs (Tino Kadewere, Jean-Pascal Fontaine et Pape Gueye), le HAC a eu la maîtrise totale sur ce derby normand pendant quasiment une heure. D'ailleurs, sans une tête sur sa ligne d'Anthony Weber sur une frappe d'Alexandre Bonnet, le club doyen aurait réalisé le break au retour des vestiaires (47'). Alors quand Steeve Yago s'est fait expulser pour un geste de mauvaise humeur sur Ertugrul Ersoy (les deux joueurs s'invectivaient depuis plusieurs secondes), on ne donnait pas cher des chances du Stade Malherbe de revenir dans cette partie (51'). "On commet une faute professionnelle", ne cachait pas Pascal Dupraz.

Mais, paradoxalement, c'est quand ils ont été en infériorité numérique que les « Rouge et Bleu » ont retrouvé des couleurs. "Je pense qu'on a eu la bonne idée de ne pas abdiquer, de jouer à trois attaquants pour bloquer plus haut les Havrais", relevait le coach savoyard, référence aux rentrées de Malik Tchokounté et Hugo Vandermersch (57'). Dans le même temps, les hommes de Paul Le Guen, également réduits à dix après le carton rouge infligé à Ertugrul Ersoy (67', pour deux avertissements), ont plongé physiquement. "A partir du moment où l'adversaire est à dix, on ne trouve plus les solutions alors qu'on pourrait croire que c'est a priori plus facile", reconnaissait l'ex-entraîneur du PSG. "On a vraiment pioché, tiré la langue sur les 30 dernières minutes. On a mis beaucoup d'énergie durant la première heure de jeu et derrière, on l'a payé cash. On a pris des vagues".

Un homme dans le match

L'arbitrage de M. Dechepy a nourri le débat

Trois buts refusés (un au Havre, deux à Caen), deux expulsions (une de chaque côté), un penalty pour le HAC, un second oublié (?) pour le Stade Malherbe..., le moins que l'on puise dire, c'est que M. Bastien Dechepy n'a pas manqué de travail lors de ce derby normand. Et les coups de sifflet de « l'homme en noir » ont alimenté le débat. Il suffit de lire les (très nombreuses) réactions sur les réseaux sociaux. Tout a commencé à la 26' avec cette réalisation de Romain Basque non validée pour un hors-jeu de position de Jamal Thiaré. Alors qu'il l'avait accordé dans un premier temps, l'arbitre est revenu sur sa décision, provoquant la colère des supporters « Ciel et Marine ». M. Dechepy estimant visiblement que l'attaquant sénégalais, allongé sur la ligne des 5,50 mètres suite à un contact précédent, avait pu gêner le gardien Rémy Riou.

L'autre décision qui a énormément fait parler concerne l'égalisation de Malik Tchokounté (58'), annulée pour un jeu dangereux. Une lecture de cette action qui n'a pas été du goût de Pascal Dupraz : "Si l'arbitre avait une sensibilité foot, Tchokounté aurait marqué car son but est valable et un penalty aurait été accordé à (Nicholas) Gioacchini". Référence à cette intervention du défenseur Loïc Badé sur l'attaquant caennais (73'). Si vous ajoutez à cela la réalisation refusée à Jonathan Rivierez juste avant la pause pour une charge, selon M. Dechepy, de Benjamin Jeannot sur Mathieu Gorgelin dans les 5,50 mètres et vous aboutissez à un sentiment de frustration dans le camp malherbiste. Impression identique pour le HAC avec cette ouverture du score de Romain Basque qui n'a pas été acceptée. Comme souvent en matière d'arbitrage, chacun a son interprétation. On vous laisse vous faire la vôtre.

La décla

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Ils s'étaient quittés fâchés, mardi soir, après la victoire aux dépens de Niort. Vexés de s'être fait chambrer par le public de d'Ornano, les joueurs caennais n'étaient pas venus saluer leur kop à la fin. Vendredi, au Stade Océane, ils se sont "rabibochés", dixit Pascal Dupraz. Pendant 95', les 900 supporters « Rouge et Bleu », qui avaient déployé une gigantesque banderole avec l'inscription 1913 (année de la création du SMC)*, n'ont cessé de donner de la voix et d'encourager leur équipe. "Il me semble aussi qu'on a gagné la partie dans les tribunes. C'est très important pour nous", a souligné le coach savoyard.

*Alors que plus de 12 000 spectateurs avaient répondu présent pour ce derby normand, le kop « Ciel et Marine » avait aussi préparé un tifo avec l'inscription « Barbarians Havrais 1993 » inscrite dessus.

Le chiffre

3

En concédant le match nul dans les dernières minutes ; le troisième consécutif après ceux contre Lens et Grenoble, le HAC a réalisé une mauvaise opération au classement. Si Ajaccio s'est incliné, Clermont et Troyes, deux des principaux concurrents directs du Havre dans la course au Top 5, se sont imposés. "On ne gagne pas assez (neuf victoires), on concède trop de nuls de ce genre mais on ne perd pas beaucoup (quatre défaites)", souligne Paul Le Guen.

"On est à la lutte et ce groupe va se bagarrer. Je le sais. Certes, on n'a pas beaucoup de marge. On doit être concentrés à notre maximum et avec de la fraîcheur pour exprimer notre jeu. Dès lundi, on va se remobiliser. On n'est pas largués. On est en situation de revenir. Il ne faut surtout pas abandonner ni se décourager. C'est la dernière chose à faire", prévient le technicien du club doyen. Pointant en sixième position, la bande à Alexandre Bonnet accuse trois points de retard sur la cinquième et la quatrième place, quatre sur la troisième.

Infirmerie 

Benjamin Jeannot, victime d'une rupture du tendon d'Achille

La scène s'est produite à une dizaine de minutes du terme. Alors qu'il se trouve à la lutte avec Barnabás Bese, Benjamin Jeannot s'arrête net, comme fauché par un adversaire imaginaire. Rapidement, le staff médical du Stade Malherbe a craint une rupture du tendon d'Achille. Un diagnostic confirmé durant le week-end. Opéré dès ce lundi, l'ex-attaquant dijonnais, qui venait de débloquer son compteur sous le maillot « Rouge et Bleu » en signant un doublé, mardi soir, contre Niort, sera au minimum absent quatre mois. Sa saison est, bien entendu, finie.

"J'allais le sortir. Le changement était prévu dans une minute. C'est toujours comme ça", se désolait Pascal Dupraz qui a connu à deux reprises dans sa carrière de joueur une blessure similaire. "Vous êtes en pleine tension, vous courez et tout d'un coup, vous avez l'impression qu'on vous fauche par derrière. Sauf que quand vous vous retournez, il n'y a personne".

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