2 163. Il aura donc fallu patienter 2 163 jours avant d'assister de nouveau à une confrontation entre le Stade Malherbe et le HAC à d'Ornano. Une éternité. D'ailleurs, de cette époque, il ne reste qu'un unique rescapé : Alexandre Bonnet, l'actuel capitaine des « Ciel et Marine ». Alors, à l'heure des retrouvailles (qu'on aurait tous préféré voir en Ligue 1 qu'en Ligue 2 au passage), on pourrait imaginer une certaine excitation. Si elle est incontestablement palpable chez les supporters (comme en témoignent les joutes verbales sur les réseaux sociaux) avec, au minimum, 15 000 spectateurs annoncés dont un bon millier d'Havrais, ce derby est différemment perçu que l'on se trouve d'un côté ou de l'autre de la Normandie.
"On sent que c'est un match attendu. Même les salariés du club sont un peu différents. Ils en parlent, ils disent qu'il y aura du monde, ils prennent leurs précautions pour se procurer des places", en salive d'avance un Paul Le Guen qui en connaît un rayon en la matière pour avoir vécu notamment sur le banc de nombreux Lyon - Saint-Etienne. Un contexte particulier qui a même atteint ses troupes. Déçu par la prestation de son collectif le week-end précédent en dépit de la victoire aux dépens de Grenoble (3-1), le patron technique du HAC a apprécié la réaction de ses joueurs cette semaine à l'entraînement.
Chez son homologue caennais, l'enthousiasme est moins prononcé. Tout du moins en apparence. "Certes, c'est un derby mais ce n'est pas un match plus important que les autres", lâche le très pragmatique Rui Almeida. Question de personnalité aussi. "La priorité, c'est de prendre les trois points à domicile. On en a besoin". En trois sorties à « la maison » toutes compétitions confondues (défaite 2-1 contre Lorient, match nul et vierge face à Chambly, élimination 1-0 en Coupe de la Ligue par Nancy), les coéquipiers d'Anthony Gonçalves ne sont toujours pas parvenus à s'imposer. Et même si l'on s'apprête à ne disputer que la 6e journée, le temps commence à presser pour les « Rouge et Bleu ».
Tino Kadewere dans un groupe élargi de 19 joueurs
Il faut dire que les deux représentants normands n'attaquent pas ce rendez-vous avec dynamique identique. Fort de trois succès consécutifs dont deux sur les pelouses de Troyes et de Lens, Le Havre est grimpé sur la deuxième marche du podium. A l'inverse, avec trois nuls et un revers en cinq journées, le Stade Malherbe est, pour le moment, englué dans le ventre mou du classement (12e). Et au-delà de l'aspect purement symbolique (qui n'est pas à négliger pour autant, surtout aux yeux des fans) se greffe (déjà) un enjeu comptable.
En cas de victoire à d'Ornano, les partenaires d'Alexandre Bonnet repousseraient leurs voisins régionaux à huit longueurs. Tout sauf négligeable. "Il nous faut gagner des matches et enchaîner des résultats rapidement car si on doit rattraper une quinzaine de points, ça sera très difficile", déclarait Rui Almeida il y a une semaine avant de se rendre à Niort. Toutefois, à la veille de recevoir les « Ciel et Marine », le coach portugais nuance son propos. "On connaît le classement mais une fois sur le terrain, il ne rentre pas en compte".
Un technicien caennais qui ne veut pas se préoccuper de son adversaire. "La seul chose qu'on peut contrôler, c'est nous". Pourtant, en fonction ou non de la présence de Tino Kadewere, la problématique pourrait sérieusement se corser pour ses hommes. Meilleur buteur de Ligue 2 avec huit réalisations (record égalé à ce stade du championnat)... en huit tentatives, l'attaquant zimbabwéen a été incertain toute la semaine. La faute à une douleur à une hanche. "Tino a fait un test jeudi matin qui fut très encourageant", rassurait Paul Le Guen. Alors jouera, jouera pas ? Jeudi soir, Il figurait dans un groupe élargi comprenant 19 éléments. Le suspense reste entier.
> L2. J6 - SM Caen (12e - 6 points) / Le Havre (2e - 11 points), vendredi 30 août à 20 heures au Stade Michel-d'Ornano.