Christopher Opéri, Arouna Sanganté, Etienne Kinkoué... Le mercato d'hiver est commencé depuis 24 heures que les rumeurs (fondées ou non) concernant le HAC éclatent tel du pop-corn dans un micro-onde. Un mouvement est, toutefois, acquis : Steve Ngoura s'apprête à s'engager en faveur des Belges du Cercle Bruges (Jupiler Pro League). Ce transfert interpelle certains supporters « Ciel et Marine », surtout à un poste où les options ne sont pas légion même si Elysée Logbo a effectué son retour sur les terrains avant la trêve de Noël (en Coupe de France, lors de l'élimination face à Saint-Brieuc, N2, 1-0) après avoir été victime d'une rupture des ligaments croisés début mars. Du haut de ses 19 ans, Steve Ngoura, formé à la Cavée Verte, grattait de plus en plus de temps de jeu. Il était, d'ailleurs, titulaire sur des deux dernières journées de championnat de l'année 2024, contre Nice et Strasbourg.
"On n'a pas le choix", concède le directeur sportif Mathieu Bodmer, référence à l'entrée financière que générera cette transaction. Nos confrères de la presse nationale évoquent une indemnité de 3 M€ (avec ou sans les bonus selon les différentes versions). Un montant que l'Etat-major du club doyen n'a pas confirmé. "Je ne sais pas d'où sort ce chiffre", balaie le président Jean-Michel Roussier. Peu importe la somme perçue, elle servira intégralement à combler une partie du déficit structurel du HAC (avant la balance des transferts), évalué à une dizaine de millions d'euros. Idem pour les prochaines ventes. Car il ne faut pas se tromper de combat, l'objectif de ce mercato, du côté de la cité Océane, est de rééquilibrer les comptes pour le 30 juin.
"Pour Christopher Opéri, on n'a plus de nouvelles, alors que pour Arouna Sanganté, il n'y a jamais rien eu"
Mathieu Bodmer
C'est pourquoi il n'est pas impensable d'envisager des départs supplémentaires d'ici le 3 février, date de clôture de ce marché hivernal. Néanmoins, en début de semaine, aucun dossier n'avait connu d'avancée significative selon les dirigeants havrais. "Pour Christopher Opéri, on n'a plus de nouvelles (des clubs turcs se seraient notamment renseignés) alors que pour Arouna Sanganté, il n'y a jamais rien eu", lâche Mathieu Bodmer. Maintenant, dans le football plus que dans tout autre domaine, la vérité d'un jour est rarement celle du lendemain. D'ailleurs, s'il doit réaliser des ventes durant ce mois de janvier, le HAC (17e à un point du premier non-relégable) ne peut pas non plus se permettre de trop s'affaiblir sportivement au risque de compromettre définitivement ses chances de maintien. Par exemple, un transfert d'Etienne Youté, qui a prolongé à la mi-septembre jusqu'en 2026, constituerait un mauvais signal envoyé à Didier Digard qui en a fait l'un de ses hommes de base. "Sur ce qu'il nous produit depuis le début de la saison, Etienne serait difficile à remplacer", nous avait confié le coach normand dans notre podcast avant la trêve de Noël.
33 joueurs sous contrat « pro » à date
Pourtant, l'opération dégraissage de l'effectif « Ciel et Marine » est bien la priorité n°1 fixée par Mathieu Bodmer et Didier Digard au cours de ce mois de janvier. "Si je dois formuler un souhait, plus que de recruter, c'est de voir partir des joueurs à condition qu'ils trouvent un projet à leur convenance", avance même le technicien havrais. Il faut dire, qu'à date, 33 éléments sous contrat « pro » composent son groupe, en incluant des jeunes qui ne s'entraînent pas exclusivement sous les ordres de Didier Digard. "On perd un peu de temps dans leur progression car on voudrait que ces jeunes effectuent plus de séances avec les pros", déplore le directeur sportif du club doyen. Forcément, il n'y a pas de temps de jeu pour tout le monde ; ce qui génère de la frustration dans le vestiaire. Un frein aux yeux du staff havrais pour atteindre l'objectif du maintien.
"On n'a pas de véritable spécialiste pour jouer devant la défense, capable de gérer le rythme d'un match"
Didier Digard
"Je n'en veux pas à ceux qui ne jouent pas. C'est humain. Ils n'ont rien demandé, ce sont mes choix. Mais c'est difficile d'avoir un état d'esprit commun en étant aussi nombreux", avance Didier Digard, estimant que son message se diffusera mieux auprès d'un effectif réduit. Quand on évoque de possibles départs, ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent : Oualid El Hajjam, Aloïs Confais, Samuel Grandsir ou encore Yann Kitala... Problème, en matière de mercato, ce sont rarement les joueurs qu'on aimerait voir nous quitter qui sont sollicités. Mais pour espérer se renforcer pendant ce marché hivernal, le HAC doit impérativement se délester de quelques éléments jugés superflus afin de respecter la mesure d'encadrement de la masse salariale infligée par la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), encore plus restrictive aujourd'hui par rapport à cet été.
Conséquence, les seules recrues que le club doyen enregistrera d'ici le 3 février seront soit libres soit prêtés (aucun achat nécessitant une indemnité ne pourra être réalisé), avec une préférence pour le second cas de figure puisque le salaire du joueur en question devra être en grande partie voire intégralement pris en charge par le club avec lequel il se trouve sous contrat à l'image des exemples de Timothée Pembélé (Sunderland) et Ilyes Housni (PSG). Si la direction havraise parvient à résoudre ce qui ressemble à une insoluble équation économique, deux profils sont ciblés. "Si on me garantit qu'on va prendre un attaquant qui marquera 15 buts, bien sûr que je répondrais favorablement", lance le coach normand qui a une autre idée derrière la tête pour se renforcer cet hiver. "On n'a pas de véritable spécialiste pour jouer devant la défense, capable de gérer le rythme d'un match, d'assurer nos ressorties de balle, en mesure de faire le lien entre nos lignes". En tout cas, peu importe le poste, le renouvellement du bail en Ligue 1 du HAC semble passer, inévitablement, par une régénération de son effectif.