Bien que battu sur la pelouse de Reims (1-0), mercredi soir, plombé par l'expulsion précoce de Rassoul Ndiaye (21'), le HAC présente un bilan plus que positif à l'heure de profiter des fêtes de Noël. 11e avec 19 unités au compteur (4V-7N-6D), le club doyen possède cinq longueurs d'avance sur le barragiste (16e) ; un siège inconfortable sur lequel est assis Toulouse à l'issue de la phase aller. "Si on nous avait dit avant le début de saison qu'on aurait ce total de points et qu'on occuperait ce classement, tout le monde aurait signé", rappelle Mathieu Bodmer, soulignant aussi le nombre d'équipes qui sépare les « Ciel et Marine » de la zone rouge. D'ailleurs, si les partenaires d'Arouna Sanganté reproduisent un parcours identique sur les matches retour, le maintien devrait être acquis, sauf cataclysme.
Durant cette première partie de championnat, les Havrais se sont montrés forts face à leurs concurrents dans la lutte contre la relégation. Parmi leurs quatre succès figurent sur leur tableau de chasse Clermont, Lorient et le Téfécé, soit actuellement les trois derniers de la classe. "Ces victoires dans les confrontations directes sont les plus importantes", juge le directeur sportif (DS) du HAC. "Car on met ces adversaires à distance, ils ne reviennent pas sur toi". Toutefois, loin de considérer l'objectif atteint, ces cinq mois de compétition laissent un léger goût d'inachevé à Mathieu Bodmer. "Je ressens un peu de frustration car j'estime qu'il nous manque trois-quatre points". Dans son viseur notamment, le match nul contre Monaco (J12. 0-0, le 11 novembre) avec ce penalty raté par Samuel Grandsir dans les arrêts de jeu ou cette défaite à La Meinau sur le gong (J15. 2-1, le 15 décembre).
Une homogénéité d'effectif rare chez un promu
"Mes regrets, ce n'est pas d'avoir perdu à Strasbourg mais de ne pas avoir joué la première mi-temps", pointe le dirigeant normand. Un mal récurrent, principalement à l'extérieur, selon lui. "On n'a pas toujours fait ce qu'on aurait dû". Et si c'était tout bonnement l'apprentissage de la Ligue 1 ? "On a plein de joueurs qui découvraient ce championnat. Il a fallu un peu de temps pour se mettre au niveau", explique l'ancien milieu de Lille, Lyon et du PSG. Parfois, la bande à Luka Elsner s'est égaré devant le contexte de la L1, à l'image du revers à Marseille, le plus lourd jusqu'à présent pour les « Ciel et Marine » (J8. 3-0, le 8 octobre). "On a plus regardé le stade qu'on a joué au foot. Mais dans la deuxième moitié de la saison, avec l'expérience emmagasinée, ce phénomène ne se reproduira pas", assure Mathieu Bodmer qui attend une montée en puissance de ses troupes.
"Tout le monde n'est pas encore à 100%. Des garçons sont arrivés plus tard, d'autres ont été blessés, suspendus..." Néanmoins, le club doyen peut s'appuyer sur une homogénéité d'effectif rare pour un promu ; le technicien slovène ayant utilisé 23 éléments différents sans que les performances havraises s'en ressentent forcément. "Dans l'ensemble, quand un mec se blesse, un autre assure derrière", se réjouit le DS, citant l'exemple d'Oussama Targhalline. Pièce essentielle du dispositif de Luka Elsner, l'international marocain a été éloigné des terrains pendant trois mois (rupture du tendon du droit fémoral). Il a été remplacé numériquement, plutôt avec réussite dans sa globalité, par Abdoulaye Touré. "Ce n'est pas simple car Oussama est un très bon joueur mais Abdou a fait le travail. On a aussi Yassine (Kechta) qui revient bien. Il ne faut pas oublier qu'il a été absent quatre mois. Devant, Emmanuel Sabbi s'adapte de mieux en mieux". Autant dire que même sans recrue au mercato d'hiver et malgré quelques départs pour la CAN en janvier-février (André Ayew, Abdoulaye Touré, Mohamed Bayo...), le HAC a, semble-t-il, tous les atouts pour renouveler son bail dans l'élite du football français.