Après son arrivée au HAC en provenance de l’Olympique Lyonnais en 2019, Mathieu Gorgelin n’a vécu que deux exercices dans la peau d'un n°1, qui plus est dans l’antichambre de l’élite. Le recrutement d’Arthur Desmas il y a trois ans l’a relégué, encore une fois, au rang de doublure. Mais cette saison, son statut a changé. Didier Digard l’a installé durablement dans la cage havraise depuis le déplacement à Reims, à la mi-janvier (J18. 1-1). Une situation qu’il a attendue longtemps. "Je me suis entraîné toute ma vie pour ça", a témoigné le portier en conférence de presse, ce jeudi, avant la réception de Monaco. "J’essaie de prendre ça avec le maximum d’ambition à bientôt 35 ans, le maximum de légèreté, le maximum de plaisir en tout cas, et puis essayer de faire voir un peu tous les week-ends ce que j'ai pu travailler un peu toute ma carrière".
Depuis cette titularisation en Champagne et 12 rencontres disputées pour Mathieu Gorgelin, le club doyen a engrangé 15 points en championnat, alors qu’il n’en avait pris que 12 depuis le début de la saison. "Je savais que Mathieu pouvait avoir ce rôle", dit de lui son entraîneur. Après sa prestation ratée contre Rennes il y a deux semaines, plombé par deux « boulettes » et un score lourd encaissé au Stade Océane (5-1), le gardien a bien rebondi et livré une bonne prestation face au PSG, malgré une nouvelle défaite (2-1). "Là où il m’a marqué, là où je l'attendais énormément, et je lui ai dit après Rennes : « Que fait un sportif de haut niveau une fois qu'il est tombé ? »", raconte le technicien normand. "C'est là qu'il a été très bon puisqu'il a relevé la tête contre Paris. Et c'est une bonne chose, c’est un bon exemple pour le groupe de montrer que ça arrive, qu'on ne peut pas toujours être performant. Ce n'est pas au meilleur moment, mais le plus important, c'est de faire face".
Un gardien qui assume ses erreurs et va de l'avant
De son côté, et avec près de 15 ans d’expérience dans le monde professionnel, Mathieu Gorgelin assume ses erreurs sans problème. "Je reviens dessus assez souvent et publiquement, mais la rencontre à Paris était importante pour rebondir. C’est encore plus important pour moi de faire un bon match à Océane contre Monaco avec toute l’équipe". Et livrer une bonne prestation passe, entre autres, par une entame réussie. Un mal récurrent chez les joueurs du HAC cette saison et qui leur a coûté des buts très tôt, notamment contre Rennes et Paris. "Je ne suis pas sûr que ça fasse uniquement deux journées que nos entames sont difficiles. Bien sûr qu’on n'a pas envie de les entamer de cette manière, on ne fait pas exprès non plus", sourit-il, tout en expliquant clairement ce qui s’est passé de son côté.
Sur le premier but encaissé contre Rennes, sa relance plein axe sur un Junior Mwanga, pressé par l’attaque bretonne, amène un but d'Azor Matusiwa dès la première minute. "Ce n’est pas vouloir à tout prix relancer court, c’est surtout une volonté de repartir juste, de faire les bons choix. On veut repartir de la meilleure manière possible", expose le natif d’Ambérieu-en-Bugey, dans l'Ain. Un style de jeu que son entraîneur assume également : "Il y a une question de confiance, mais ce n’est pas en jetant le ballon loin devant que ce sera mieux. Parce que malheureusement nos adversaires ont des pieds, et ils vont nous mettre en difficulté dès qu'ils vont le récupérer". Malgré toute la bonne volonté des « Ciel et Marine », ces débuts de partie, comme les erreurs de Mathieu Gorgelin, sont à gommer lors des prochains rendez-vous. Car courir après le score épuise les organismes, et peut coûter cher, surtout pour une équipe qui joue son maintien.
> L1. J31 - Le Havre AC (16e - 27 points ) / Monaco (3e - 54 points), samedi 26 avril à 19 heures au Stade Océane.