Objectif sixième place
Quand Thierry Uvenard a pris les rênes de la section féminine en 2017, Vincent Volpe lui avait demandé d'atteindre la D1 sous trois ans. Deux accessions plus tard, le contrat est parfaitement respecté. Samedi, pour la première fois depuis 2009 et la relégation, à l'époque, de Condé-sur-Noireau, un club normand sera présent sur la ligne de départ du championnat de première division. Pour assouvir cette ambition, le président des « Ciel et Marine » n'a pas hésité à déployer d'importants moyens, tant sur le plan humain que financier. Pour preuve, cette saison, toutes les joueuses du groupe « pro » se trouvent sous contrat fédéral et se consacrent à 100% au football. Un investissement indispensable au regard du fossé qui sépare la D2 de la D1.
"Etre une excellente équipe de D2 ne nous garantit pas d'être performantes en D1", prévient Margaux Huaumé-Danet, l'une des cadres de l'effectif havrais. Toutefois, bien que novice à ce niveau, le HAC ne compte pas y faire de la figuration. "Quand tu commences une saison en te disant que tu ne vises que le maintien, ce n'est jamais très bon signe". Pas question pour l'ex-Caennaise de débarquer sur la pointe des pieds. "Si on fait ça, on est mortes, on va se faire manger. Le statut de promu, c'est juste une étiquette. A nous de tout mettre en œuvre sur le terrain pour que ça ne nous reflète pas".
Le club doyen ne s'en cache pas, il s'est fixé comme objectif de terminer au sixième rang. Si Lyon, le PSG, Bordeaux et Montpellier semblent encore bien partis pour s'accaparer les quatre premières places, le reste du classement apparaît beaucoup plus ouvert. Surtout qu'Ashley Clarke et ses coéquipières possèdent déjà quelques références à l'image de ce match nul, au mois d'août, contre Fleury (0-0). "Il y a deux ans (en janvier 2018), on avait reçu le PSG en Coupe de France. Certes, on n'avait pas eu énormément le ballon mais on s'était inclinées de peu (1-0)", se souvient Margaux Huaumé-Danet. "Maintenant qu'on a une meilleure équipe, il n'y a pas de raison qu'on n'y parvienne pas".
Le chiffre
6
Comme la somme (en millions d'euros) issue des droits TV de la Ligue 1 qui a été allouée pour le développement de la D1 Féminine dans le cadre d'une accord entre la LFP et la FFF. Sa répartition entre les 12 pensionnaires de l'élite n'a pas manqué de faire grincer des dents. Ce montant provenant du football professionnel masculin, les formations féminines émanation d'un club « pro » (au nombre de neuf) ont été favorisées au moment de la répartition, avec 508 000 € chacune. Les équipes amateurs (Issy-les-Moulineaux, Fleury et Soyaux) ne toucheront, elles, que 175 000 € ; ce qui n'a pas été du goût de leurs dirigeants. Pour compenser cet écart, des négociations ont eu lieu cet été à la FFF sans que l'on sache si elles ont abouties.
Même avec cet apport de 508 000 €, Vincent Volpe nous avait confié (lire notre magazine n°29) que l'économie du football féminin "est assez largement déficitaire". "Pour développer une section féminine, il faut vraiment aimer son club et être investi dans ce projet", avait ajouté le président du HAC.
Tyryshkina et Thorvaldsdottir pas encore qualifiées
En attendant de ferrailler avec le Big 4 de la D1F (lors des quatre dernières journées de la phase aller), les Havraises lancent leur championnat face à Issy, également promu. Un duel entre de vieilles connaissances. "On les a affrontées à plusieurs reprises depuis deux ans. On connaît certaines de leurs recrues. Idem pour elles", indique la sentinelle des « Ciel et Marine ». Une confrontation que les Normandes n'abordent pas dans des conditions idéales. Et pour cause, du côté de la cité Océane, l'intersaison n'a en rien ressemblé à un long fleuve tranquille. Pour ce déplacement en région parisienne, Thierry Uvenard ne dispose que de 11 joueuses de champ valides (le groupe sera complété par des U19).
En raison du coronavirus, Maya Neal est bloquée aux Etats-Unis. Recrutée en provenance de Séville en Espagne, l'internationale chilienne Francisca Lara est retournée dans son pays pour régler un problème de visa. L'infirmerie est, elle, pleine avec Elise Legrout, Luce Ndolo Ewélé et la capitaine Jesse McDonough, victime d'une rupture des ligaments croisés le 22 août, contre Arras. Sérieusement touchée à une cheville (rupture d'un ligament) il y a quelques semaines, l'attaquante Elodie Policarpo est, elle, rétablie. Autant de problèmes qui ont contraint Thierry Uvenard "à bricoler" de son propre aveu durant la préparation.
Un technicien également privé, pour le coup d'envoi de la D1, de ses deux derniers renforts : la milieu de terrain russe Ekaterina Tyryshkina et l'attaquante islandaise Berglind Björg Thorvaldsdottir. Présentée officiellement ce vendredi, ces deux jeunes femmes ne sont pas encore qualifiées. Heureusement pour elles, les féminines du HAC ont été épargnées par la Covid-19. Alors que neuf jeunes du centre de formation ont été testés positifs ces deux dernières semaines, obligeant la Cavée Verte à fermer (une structure qu'elles ont utilisée également mais sur des horaires décalés par rapport aux autres formations), aucun cas n'a été détecté au sein de l'effectif du coach seinomarin*. Toujours ça de pris.
*Comme l'impose le règlement de la FFF, les féminines du HAC se feront tester pour la Covid-19 tous les mercredis.
> D1F. J1 - Issy / Le Havre, samedi 5 septembre à 14H30 au Stade Le Gallo à Boulogne-Billancourt (en direct et en intégralité sur Foot +).
Le mercato du HAC
> Arrivées : Lina Boussaha (Paris SG, D1), Elise Legrout (Université UCF, Etats-Unis), Olesya Arsenieva (Albi, D2), Santana Sahraoui (Orléans, D2), Luce Ndolo Ewélé (Thonon-Evian, D2), Francisca Lara (CHI, Séville, ESP), Ekaterina Tyryshkina (RUS, Guingamp, D1), Berglind Björg Thorvaldsdottir (Breidablik, ISL).
> Départs : Aurélie Gagnet (Nantes, D2), Léa Kergal (SM Caen, R1), Laura Rueda (Marseille, D2), Ikram Adjabi, Marine Allez (coordinatrice).