Si, dimanche, sur les coups de 17 heures, les « Ciel et Marine » fêtent leur montée en D1, elles pourront remercier Nadjma Ali Nadjim. Sans les 15 réalisations de l'internationale française (une sélection en 2017), la section féminine du HAC ne serait clairement pas installée dans le fauteuil de leader à une étape du terme. Surtout qu'au-delà de la quantité, la meilleure goleador du groupe A de D2 (à égalité avec la Lensoise Mama Diop) s'est signalée en inscrivant les buts « qui comptent ». En témoignent, ses deux réalisations marquées lors des deux dernières journées dans les ultimes minutes synonymes de succès aux dépens de Nantes (J20. 2-1, le 24 avril) et Lille (J21. 4-3, le 8 mai), deux concurrents directs dans la course à l'accession.
Autant dire que la manager générale Laure Lepailleur et le coach Frédéric Gonçalves ont eu le nez creux en la recrutant à l'été 2021 en provenance de Thonon-Evian. "J'étais déjà en contact avec Le Havre la saison passée. Laure Lepailleur m'avait appelé en décembre. Moi, j'étais en D2 et avec le Covid, il n'y avait plus de match mais mon club ne m'a pas libéré", raconte Nadjma Ali Nadjim qui préfère la jouer modeste à l'heure de commenter ses statistiques. "Sans le collectif, je n'aurais pas inscrit tous ces buts". D'ailleurs, sa phase aller, moins prolifique (quatre réalisations) ne laissait pas présager une telle fin de championnat. D'autant plus que début janvier, elle était victime d'une entorse du genou. Mais depuis son retour de blessure, fin février, la native du quartier de La Castellane à Marseille (le même qu'un certain Zinédine Zidane) a passé la vitesse supérieure.
11 buts lors des six dernières journées !
"Je suis une joueuse de deuxième partie de saison", plaisante l'intéressée. Les chiffres le confirment. Sur les six journées précédentes, Nadjma Ali Nadjim a trouvé le chemin des filets à... 11 reprises ! "En début de saison, je faisais beaucoup plus de passes. Mais quand je suis revenue de blessure, j'ai été alignée en pointe. Et là, je n'avais qu'une envie : marquer tout le temps", lâche celle qui peut occuper tous les postes sur le front de l'attaque. Dimanche, à l'occasion de la réception des Alsaciennes Vendenheim, lors de la 22e et dernière journée, l'ex-Grenobloise espère bien poursuivre cette série. Ça tombe bien, l'adversaire semble constituer la victime idéale.
Seulement sept points, un succès et 64 buts encaissés (soit une moyenne de trois par match)... Sur le papier, le duel paraît déséquilibré contre une lanterne rouge déjà condamnée. Alors que le HAC possède une longueur d'avance sur Nantes, son dauphin, le billet pour l'étage supérieur n'a jamais été si proche. Mais du côté du Stade Océane, on se refuse à crier victoire avant l'heure. "On n'y est pas encore en D1. Peut-être qu'en face, elles n'ont plus rien à jouer mais il ne faut surtout pas se laisser aller", met en garde une Nadjma Ali Nadjim qui a hâte d'être à dimanche. "La semaine passe très lentement. On est pressées de jouer". Encore 48 heures à patienter.
> D2F. J22 - Le Havre AC (1re - 48 points) / Vendenheim (12e - 7 points), dimanche 22 mai à 15 heures au Stade Océane.
"Au début de saison, la montée n'était pas du tout l'objectif"
Voir la section féminine du HAC en position de retrouver la D1, un an seulement après sa relégation, constitue, tout de même, une demi-surprise. Car il y a dix mois, le coach Frédéric Gonçalves est reparti d'une page quasi-blanche avec pas moins d'une vingtaine de départs. "Quand on a commencé le championnat, on ne s'est pas dit : « Il faut qu'on monte absolument »", rappelle Nadjma Ali Nadjim qui a notamment connu l'élite du football féminin avec Bordeaux. "Maintenant, au regard du recrutement, on avait une équipe structurée pour terminer dans le haut de tableau. Et puis, une fois que vous êtes première et que vous vous apercevez que vous pouvez tenir cette place, vous vous dites : « Pourquoi ne pas monter tout de suite ? »".