Le souvenir du match aller est encore bien présent dans l'esprit des supporters des deux camps. Portée par un Tino Kadewere impliqué dans les trois buts de sa formation, l'attaque havraise avait marché sur une défense adverse aux abois ; les « Ciel et Marine » infligeant une correction à leur rival régional à d'Ornano (3-0, le 30 août). Depuis, beaucoup de choses ont changé au Stade Malherbe, à commencer par son entraîneur. Avec l'arrivée de Pascal Dupraz, le club caennais a, certes, rectifié le tir (1,5 points de moyenne depuis la 10e journée, identique à celle du HAC sur cette période) mais se trouve toujours très loin de ses objectifs initiaux (11 longueurs de retard sur la cinquième place).
Une 13e position qui fait "un peu dégueu" de l'aveu même du coach savoyard. Et si ses deux succès de rang aux dépens de Chambly puis des Chamois lui ont permis de prendre ses distances avec la zone rouge (huit longueurs d'avance sur le 18e), la manière ne fut pas au rendez-vous. C'est un euphémisme. "Contre Niort, si on joue dix fois comme ça, on s'incline à neuf reprises", a convenu Pascal Dupraz. Un patron technique du SMC qui n'a pas manqué d'interpeller son groupe à la veille de ce derby normand.
"Est-ce que le potentiel existe réellement dans cette équipe ou affiche-t-elle tout simplement ses limites ? Si j'étais joueur au Stade Malherbe, à partir du moment où l'entraîneur pose cette question, je n'aurais qu'une seule envie, c'est de montrer que j'ai le niveau et que jusqu'à présent, je musardais". L'enchaînement Le Havre, Troyes et Lens lors de ses trois prochaines sorties devrait apporter une réponse. "On fera les comptes fin février", martèle Pascal Dupraz qui sera privé pour ce déplacement de Caleb Zady Sery (quadriceps) et Jessy Pi (cheville). "Ce match face au Havre constitue déjà un bon test".
Tino Kadewere et Caleb Zady Sery forfaits
Sixième à une longueur du Top 5, le HAC, lui, se trouve exactement où il voulait : à la lutte pour les barrages d'accession. Toutefois, ses dernières sorties l'ont laissé sur sa faim. Floués d'un but parfaitement valable contre Lens avant de se faire rejoindre dans les ultimes minutes à Grenoble sur un penalty consécutif à une main totalement involontaire, les « Ciel et Marine » ont vu quatre points qui leur tendaient les bras s'envoler. "Il nous manque quelque chose. J'en conviens. Je sens qu'on n'est pas loin. J'ai l'impression que ce groupe donne ce qu'il peut, peut-être de manière imparfaite parfois, mais il n'est pas toujours récompensé", souligne un Paul Le Guen, légèrement frustré.
Un coach havrais privé de nombreuses forces vives. Alors que le capitaine Pape Gueye et le meilleur passeur de L2 Jean-Pascal Fontaine (sept assists) sont suspendus, Tino Kadewere est forfait. Buteur le plus prolifique du championnat avec 18 réalisations, l'avant-centre zimbabwéen est blessé à une cuisse. Respectivement touché à une cheville et à un genou, Barnabás Bese et Dina Ebimbe, bien que figurant dans les « 18 » sont, eux, incertains. "Ils feront un essai demain matin (ce vendredi). On ne prendra une décision qu'après", prévient l'ex-technicien du PSG.
Alors que l'on annonce pratiquement 15 000 spectateurs à Océane dont un petit millier de Caennais (ce qui constituerait, bien entendu, un record pour une rencontre du Havre cette saison), les partenaires d'Alexandre Bonnet devraient bénéficier d'un soutien populaire plus important qu'à l'accoutumée. "Même si c'est sûrement un peu de notre faute, on manque parfois d'un peu de communion. A l'aller, nos supporters avaient été bons. Ça nous donne envie de redoubler d'efforts pour les entraîner derrière nous. A nous de renforcer nos liens avec eux", lance Paul Le Guen. A ce niveau-là aussi, le HAC joue gros.
> L2. J24 - Le Havre (6e - 37 points) / SM Caen (13e - 27 points), vendredi 7 février à 20 heures au Stade Océane.