Est-ce que ce nouveau match nul n'est pas celui de trop (le 14e, record en L2 cette saison) ?
"Ça y ressemble. C'est un peu le reflet de notre saison. Quand on est solides comme ce soir (vendredi), on n'est pas suffisamment armés offensivement. On a commis beaucoup trop de mauvais choix, trop de maladresses techniques dans les 30 derniers mètres pour mettre notre adversaire hors de position et se créer de vraies situations. Comme souvent quand tu joues deux matches rapprochés (les Havrais s'étaient déplacés à Lens, lundi), on a réalisé une entame mollassonne. On n'a pas mis suffisamment de rythme et cette équipe de Niort est restée organisée".
Que vous a-t-il manqué pour faire basculer cette rencontre ?
"Individuellement, certains joueurs n'ont pas su livrer la même prestation que contre Lens ou l'AC Ajaccio (victoire 3-1). Pour déstabiliser une équipe comme celle de Niort, ça passe beaucoup par le jeu sans ballon, dans les fausses pistes, dans les demandes... On a trop sollicité le ballon dans les pieds. Ce n'est pas suffisant. Il faut engager plus de courses, plus de combinaisons. On a aussi récupéré le ballon trop tardivement ce qui a laissé à Niort la possibilité de se réorganiser. Du coup, à chaque fois, il a fallu repartir sur une phase de construction. Au final, tu n'as jamais de transitions ou d'attaques rapides".
Offensivement, on a l'impression que votre collectif manque d'arguments...
"J'ai un effectif court sur le plan offensif, notamment sur le poste d'avant-centre. On a moins de forces que la saison dernière. Clairement. Si on prend l'exemple de Lens, on avait mis trois buts il y a un an sans forcément faire mieux dans le jeu. On était plus dangereux, plus percutants. J'avais le sentiment qu'on pouvait marquer partout. Aujourd'hui, il faut que tous les joueurs soient lunés en même temps, ensemble. Quand tu vois que ton meilleur buteur est à six buts (Alimany Gory), tu as dit beaucoup sur notre saison".
On a quand même la curieuse impression que vos joueurs ont tendance à choisir leurs matches...
"On est plus à l'aise contre des équipes qui jouent, qui s'exposent. C'est souvent le lot des équipes de haut de tableau ou des Ligue 1 comme on a pu le voir en coupes (avec des succès aux dépens de Nîmes et Bordeaux). Après, il y a des matches où il faut contourner des gros blocs. Et d'autres à l'extérieur où il faut sortir le bleu de chauffe. Ces configurations ne nous conviennent pas. C'est pourquoi, on en est là aujourd'hui. On est capables de rivaliser face à n'importe qui mais on est aussi capables de perdre contre tout le monde. Dans ces conditions, tu ne peux pas voyager en première classe dans un championnat. Tu te contentes de faire des coups".
Avec huit points de retard sur la cinquième place à sept journées de la fin, la course aux play-off semble terminée pour le HAC...
"Non. Je ne sais pas. Vous le savez vous (en s'adressant aux journalistes) ? Je vous invite à faire un flash-back. Ces certitudes, je les ai déjà entendues la saison dernière et finalement, on a accroché les play-off. Maintenant, c'est sans doute compromis. Sur notre phase retour, on ne perd pas, on ne gagne pas, on ne fait que des nuls (huit en 12 journées). Dans ces conditions, on ne peut rien revendiquer. Après, il reste sept matches. Tout est encore possible. La différence, c'est qu'on ne pense plus aux play-off tous les jours. On pense à gagner des matches, à améliorer notre classement (9e), à se faire plaisir. Et peut-être que de cette façon, on aura des choses sympas à jouer dans les dernières journées".
Après son choc particulièrement impressionnant avec le Niortais Issouf Paro, Tino Kadewere est apparu particulièrement remonté au moment de son remplacement (86')...
"Déjà, j'ai dit à Tino que ce n'est pas lui qui décide. Et en plus, le changement m'a été demandé par le médical. Dans ces situations, l'avis du médecin est prioritaire sur tous les autres. Il était en PLS (position latérale de sécurité). Il était complètement groggy et KO. Il a été choqué mais je ne pense pas que ça soit grave. Il va passer les tests de commotion. Il avait aussi la lèvre complètement explosée. Si vous écoutez les joueurs, ils veulent toujours rester sur le terrain. Tino s'est dit : « Il reste cinq minutes, je peux peut-être marquer ». Sauf qu'il n'était pas en état de le faire".