Des personnes qui comptent : sa famille
"Maman, c’est plutôt l’école. Elle surveille mes notes"
Trois grands frères (Elio, Glodie et Chris), trois petits (Dan, Ader et Jean-Joseph) et une sœur (Prodime)… Saël Kumbedi Nséké fait partie d’une grande fratrie, une fratrie de sportifs. "Il y a un peu de tout : Ader fait du foot, comme moi, Elio du basket et Chris du foot américain", énumère le latéral droit du HAC qui s’intéresse également à d’autres disciplines tel que le MMA (mélangeant plusieurs sports de combat). "J’ai regardé le dernier combat d’UFC (reconnue comme la ligue la plus importante au monde) avec Cyril Gane".
En compagnie de leur papa, Jean, ses frères prennent souvent la route qui sépare la région parisienne, où vit encore toute la famille, du Havre pour assister aux matches de la réserve ou des U19 ; les équipes dans lesquelles évoluent régulièrement Saël. "Quand ils viennent, je suis obligé de donner le meilleur de moi-même. C’est une source de motivation supplémentaire". Et maman, Kathy de son prénom, dans tout ça ? "Maman, c’est plutôt l’école. Elle surveille mes notes. Elle est tout le temps derrière moi", lance, avec le sourire, cet élève en 1re STMG, parfaitement conscient de l’importance d’obtenir de son baccalauréat en parallèle de sa carrière naissante de footballeur.
Son parcours : de la région parisienne au HAC
"Quand tu n’es pas à l’aise dans la vie de tous les jours, ça se ressent sur le terrain"
Ibrahim Ba, Jean-Alain Boumsong, Paul Pogba (pour ne citer qu’eux)… Le HAC a toujours su attirer des talents issus de la région parisienne. Saël Kumbedi Nséké perpétue cette « tradition ». Après des passages par Epinay, le PSG et le Cosmo Taverny, le pensionnaire de la Cavée Verte a été repéré par l’historique Chicco Malau Tewa, « scout » pour le club doyen depuis 2006, entrecoupé d’un intermède de trois ans à Nice en compagnie de Franck Sale, le responsable de la cellule de recrutement du centre de formation. "Chicco est venu me voir à plusieurs reprises quand j’étais en U14. J’ai fait un stage d’une semaine au Havre. Derrière, on m’a proposé un contrat (aspirant, qui se termine en juin 2022)", rembobine le principal intéressé.
Mais quitter le domicile familial n’a pas forcément été évident. "Quand je suis arrivé au Havre, ce fut dur. J’avais l’habitude de rester avec mes frères. Entre l’école et les entraînements, il a fallu que je trouve mon rythme même si le club met tout en œuvre pour qu’on soit dans les meilleures dispositions avec notamment des tutrices pour les études. Et avec le temps, je me suis adapté. Il le faut car quand tu n’es pas à l’aise dans la vie de tous les jours, ça se ressent sur le terrain. Si tu veux réussir, il faut faire des sacrifices".
Pour atteindre son objectif de devenir professionnel, Saël Kumbedi Nséké peut s’inspirer de l’un de ses illustres prédécesseurs : Ferland Mendy, aujourd’hui au Real Madrid. "On a à peu près le même parcours (originaire d’Ile de France, passé par les équipes de jeunes du PSG, formé à la Cavée Verte). Ça booste, ça montre qu’on peut y arriver". Ses convocations régulières en équipe de France U17 depuis le mois d’octobre 2021 constituent une première étape. Et le Havrais avait tout prévu en maîtrisant à la perfection La Marseillaise. "Je l’ai apprise en regardant les matches de l’équipe de France. Je me suis dit que ça pourrait me servir pour plus tard (sourire)".
Son meilleur souvenir : son premier match avec les « pros »
"J’ai appris que j’étais titulaire au moment de la promenade, quelques heures avant le match"
Se décrivant comme un latéral rapide, puissant et endurant, Saël Kumbedi Nséké s’est révélé aux yeux du grand public à l’occasion du 7e tour de la Coupe de France face à Vierzon (N3), mi-novembre (2-0), alors qu’il n’était âgé que de 16 ans et demi ; sa première apparition avec les « pros ». S’il s’était entraîné toute la semaine à Soquence, sous les ordres d’un Paul Le Guen qui déplorait de nombreuses absences à l’époque, l’arrière droit ne s’attendait pas spécialement à débuter. "Je me suis dit que je serais déjà dans le groupe et que si le coach avait besoin de moi, il me ferait rentrer". Mais l’ex-technicien du PSG nourrissait un autre projet. "J’ai appris que j’étais titulaire au moment de la promenade, quelques heures avant le match. Le coach m’a pris à part pour me l’annoncer. Il m’a demandé si j’étais prêt ? J’ai bien sûr répondu oui".
Ce n’était effectivement pas le moment de bégayer. Malgré l’excitation, logique au regard de l’importance de ce baptême du feu, Saël Kumbedi Nséké n’a pas tremblé à l’image de son premier ballon ; un premier ballon qu’il n’est pas près d’oublier. "Alexandre Bonnet me fait une passe, je contrôle, je la mets à Amadou (Samoura), on enchaîne avec un une-deux et on obtient la faute". Toutefois, le jeune francilien n’a pas mis trois heures à s’apercevoir de la différence de niveau avec ce qu’il a l’habitude de fréquenter chaque week-end. "Ça allait beaucoup plus vite, je l’ai ressenti direct, dès les premiers ballons. Les passes, les duels, tout… L’intensité n’est pas la même".
Forcément, une fois qu’on y a goûté, on n’a qu’une seule envie : se resservir une part le plus rapidement et le plus souvent possible. Mais attention, car parfois, la digestion peut être rude. "Quand tu redescends jouer avec la réserve, tu sens que les regards sont différents, je suis plus attendu. Il faut que je montre pourquoi je suis allé là-haut". Malgré son erreur contre Caen lors du « derby » il y a une semaine, quelque chose nous dit que pas grand-monde ne se pose la question.
©Emmanuel Lelaidier
Saël Kumbedi Nséké
> Né le 26 mars 2005 (16 ans) à Stains (Seine-Saint-Denis).
> Latéral. Droitier. 1,75 m pour 63 kg.
> Parcours : Epinay (jusqu’en 2015), Paris SG (2015-2018), Taverny (2018-2019), Le Havre (depuis 2019).
> International U17.
> Sous contrat (aspirant) jusqu’en 2022.