"L'opération maintien commence maintenant". Il y a huit jours, dans la foulée de la défaite de son équipe sur la pelouse de Lille (3-0), Luka Elsner a donné le ton. Il faut dire que le matelas d'avance que s'était construit le HAC sur la zone rouge a fondu ces dernières semaines comme neige au soleil. Au sortir de la 18e journée et de leur victoire aux dépens de Lyon (3-1, le 14 janvier), les partenaires d'Arouna Sanganté disposaient respectivement de six longueurs de marge sur le barragiste, l'OL justement à l'époque, et huit sur le 17e, Clermont. Si l'écart par rapport au premier relégable est resté stable depuis (sept points sur Metz), le pécule sur le 16e a été divisé par trois. Avant ce week-end, les « Ciel et Marine » ne comptaient plus que deux unités d'avance sur le FC Nantes.
Alors, bien sûr, il convient de réaliser une différence entre les deux car ce n'est pas exactement pareil d'être barragiste que premier relégable même si le technicien slovène considère, à juste titre, "les trois dernières places dangereuses". Pour autant, du côté du coach havrais, si on reconnaît qu'"on entre dans les moments clés du championnat", on ne dramatise pas la situation. "Il n'y a aucune panique, pas de tension ou de peur", lâche Luka Elsner. "En début de saison, c'était tout à fait envisageable d'être dans cette position. Nous avons notre destin entre nos mains". Il n'y a en effet rien d'anormal à retrouver le club doyen, promu en Ligue 1 après 14 ans à l'échelon inférieur et doté de l'avant-dernier budget, à ce rang à 14 étapes de la fin.
L'impact du mercato d'hiver chez ses concurrents
Si le HAC a vu la zone rouge se rapprocher sérieusement, c'est notamment la faute à cet enchaînement de quatre rencontres consécutives sans succès avec deux revers pour autant de matches nuls, soit sa pire série égalée cette saison en Ligue 1. A deux reprises, les « Ciel et Marine » ont déjà connu une telle disette : en octobre et en novembre-décembre. A chaque fois, ils ont su puiser dans leurs ressources pour y mettre un terme, en dominant Toulouse (J11. 2-1, le 5 novembre) et Nice (J16. 3-1, le 16 décembre), s'octroyant par la même occasion de l'air au classement. "Je me souviens de matches ou si on ne battait pas Lyon, si on ne battait pas Nice, on se serait retrouvé plus près des zones dangereuses", rappelle Luka Elsner.
La menace de la place de barragiste qui s'est matérialisée aussi parce qu'une partie de la concurrence s'est réveillée. Alors que les Havrais ont engrangé cinq points sur 15 depuis le début de l'année 2024 ; ce qui reste un bilan tout à fait honorable, Lorient, malgré sa défaite ce samedi contre Nantes (1-0), en a pris le double, Toulouse, neuf, et Lyon, avec une rencontre en plus, 12. Trois écuries qui ont fait chauffer le carnet de chèques durant le mercato d'hiver. L'OL a, par exemple, investi 55 M€ ! Et de manière assez logique, cela se répercute sur leurs résultats à l'image du Merlu Mohamed Bamba, auteur de cinq buts en autant de journées depuis son arrivée fin janvier en provenance du Wolfsberger AC en Autriche pour la modique somme de 5 M€. Pendant ce temps-là, faute de moyens économiques, le HAC est le seul club de Ligue 1 à n'avoir recruté personne en janvier. Preuve que tout le monde ne lutte pas à armes égales.
> L1. J23 - Le Havre AC (12e - 24 points) / Reims (8e - 31 points), dimanche 25 février à 15 heures au Stade Océane.