L'Université de Rouen en Nationale 1 et l'Université de Caen en Nationale 2 vont tenter de représenter au mieux le football normand à l'occasion des phases finales des championnats de France universitaires qui se disputent à Montbéliard (Doubs) ce mercredi 8 et ce jeudi 9 juin. L'une et l'autre sont ainsi parvenues à atteindre le dernier carré de leur voie respective voilà un mois, les Rouennais en sortant Paris-Descartes, les Caennais en écartant Lille. "Nous sommes les seuls représentants du Nord étant donné qu’à part nous, il ne reste que Bordeaux, Montpellier et Toulon", précise Ikauar Mendes, attaquant de l'équipe de Rouen mais aussi de l'Evreux FC 27 avec qui il figure présentement en tête du classement des buteurs du National 3 normand. "Les fac du sud sont connues pour être fortes au football mais si on est dans le carré final, c’est qu’on sait jouer, nous aussi !"
Dans sa division, l'équipe universitaire de Caen devra pour sa part se frotter à Nanterre ce mercredi 8 juin. En espérant par la suite retrouver en finale le vainqueur du duel Dijon/Marseille. Révélation du FC Saint-Lô (National 3) au poste d'arrière-latéral, Evan Olivier est le capitaine de l'UFR Staps de Caen. La semaine qui s'annonce, le footballeur de 21 ans l'aborde sans pression aucune. "Cette phase finale, c’est avant tout un plaisir de la jouer avec une bonne bande de potes, dans un contexte différent de celui du championnat habituel", précise-t-il.
La force de ces équipes universitaires est de se reposer sur des talents confirmés du football normand qui évoluent d'ailleurs au niveau national ou au niveau régional. Dans l'équipe de Rouen, outre le goleador ébroïcien Ikauar Mendes, on retrouve ainsi les deux Dieppois (N3) Noah Trophardy (blessé mais présent sur place) et Valentin Carpentier mais aussi Mathieu Le Grand, Charles Gbaka et Rémi Baclet qui évoluent avec la réserve du FC Rouen en Régional 1, pour ne citer qu'eux. À Caen, Evan Olivier est lui aussi très bien entouré. Par son partenaire en club Paul Leherpeur notamment mais aussi par le joueur de l'ASPTT Caen (R1) Kévin Quénéa ou encore le Cherbourgeois Alexis Jeanne. Du beau monde.
Le football universitaire, une pratique différente du foot en club
Pour s'inviter dans leurs derniers carrés respectifs, les jeunes footballeurs de la région ont dû se fondre dans des collectifs où les ambitions et les dynamiques changent du tout au tout avec ce qu'ils peuvent connaître en club. "Ça peut être compliqué par moments de conjuguer l'équipe universitaire et l'équipe de club", expose le Hareng Valentin Carpentier. "En général, ça reste plutôt simple, il faut juste trouver son équilibre avec son club et la fac". Cet équilibre appelle justement parfois à opérer quelques aménagements dans la préparation hebdomadaire. "Pour gérer au mieux la situation, je donne mon temps de jeu et mes ressentis au préparateur physique d'Evreux pour qu’il adapte les séances avant le match du week-end", développe Ikauar Mendes. "Ça fonctionne aussi dans le sens inverse. Si j’ai beaucoup donné lors d'un week-end, j’en fais part au coach de la fac et il gère notre temps de jeu lors des rencontres universitaires".
Outre l'aspect purement sportif, les championnats de France universitaires appellent les joueurs à s'unir et à se prendre en main. L'Université de Rouen a par exemple lancé une cagnotte en ligne et son équipe a dû s'atteler à trouver des partenaires pour voyager. À Caen, l'équipe a dû apprendre l'auto-discipline. "Cette aventure m’aura beaucoup apporté du point de vue des responsabilités", reconnaît Evan Olivier. "Outre le fait que je sois capitaine, nous sommes constamment en auto-gestion, que ce soit les coachs, le préparateur physique pour proposer des séances et les joueurs qui se rendent toujours disponibles quand il le faut. En soit, nous n'avons aucune obligation de faire tout cela mais on le fait en groupe pour se créer de nombreux souvenirs ensemble".
Et si les matchs universitaires constituaient le complément idéal à la vie de footballeur en club ? "Je pense que ça apporte un plus", acquiesce Valentin Carpentier. "Ça permet surtout de se relâcher totalement et de faire des matchs avec d’autres joueurs de son âge, autres que son club. Ça apporte également de l’expérience car on croise parfois des adversaires qui jouent à des niveaux supérieurs aux nôtres". Si l'on a bien compris que la notion de plaisir prédomine, à l'arrivée, l'esprit de compétition reprendra rapidement le dessus au stade Bonal ces prochaines heures. On peut faire confiance à nos Normands pour ça. "On va affronter Bordeaux en demi-finale et on sait qu’ils ont sorti Liévin, une équipe contre laquelle on a perdu et du coup ça nous motive encore plus", avance Ikauar Mendes. "Les championnats d’Europe sont aussi dans un coin de la tête, ça serait incroyable d'y représenter la France". Pour cela, il faudra d'abord soulever le trophée dans le ciel sochalien, jeudi après-midi.
Aurélien RENAULT