Quatre matchs et patatras. Pour l'heure, l'idylle entre Romilly Pont-Saint-Pierre et le National 3 a davantage eu les atours d'un bref amour de jeunesse plutôt que ceux d'une histoire passionnée. La faute à celle qu'on ne présente plus : l'épidémie de Covid-19. Les décisions fédérales sont toutefois telles que l'équipe de l'Eure aura droit à un nouveau tête-à-tête avec le N3 normand en 2021/2022. "On a eu une année qui n'était pas simple, avec cette montée, on avait un projet qu'on n'a pas pu mener", confie le président Frédéric Perrault. "On est évidemment heureux de redémarrer à ce niveau, on avait d'ailleurs connu un premier match contre Alençon très sympa (victoire 2-1) même si ça avait été plus compliqué derrière". Le club né en 1990 de la fusion entre le Cercle Athlétique Romillois et l'Entente Sportive Pont Saint Pierre - Douville ne saura jamais où l'aurait mené la saison écoulée.
Une chose est déjà certaine : l'équipe de la Vallée de l'Andelle repartira au combat avec le même guide, son entraîneur Grégory Legros. "Le club va bien et se remet actuellement de l'interruption", témoigne l'ancien du FC Rouen. "Ce n'est évidemment pas facile de remotiver les gars mais ça va aller de mieux en mieux avec les allègements du couvre-feu et l'autorisation de jouer un peu plus librement".
Après avoir appris au printemps sa promotion historique au niveau National, le RPFC n'avait disposé que de quelques semaines pour s'organiser. "Pour le groupe sénior, ça a tout changé, on s'est staffé, on a été obligé de s'adapter au mieux en recrutant notamment Gilles Morin (ex-adjoint de David Gigue désormais directeur technique), on a récupéré un préparateur physique, on a aussi dû s'allouer les services d'un kiné", se remémore le président Perrault. L'interruption de la saison a cette fois offert plusieurs mois pour anticiper la future saison. "C'est peut-être un mal pour un bien", analyse prudemment Grégory Legros. "On aura eu plus de temps pour se préparer". Alors que le recrutement bat son plein, le technicien se réjouit de retrouver ses joueurs à d'autres créneaux que lors de sa séance dominicale qui fut longtemps la seule de la semaine ces derniers mois.
Petit-Poucet : l'être ou ne pas l'être, telle est la question
Bien que certainement mieux préparé pour bien figurer en 2021-2022, Romilly Pont-Saint-Pierre n'échappera pas à l'appellation naturelle de Petit-Poucet. Et si ce surnom n'a pas les faveurs de Grégory Legros, Frédéric Perrault l'utilise assez naturellement dans son discours. "On est un tout petit club, on est le Petit-Poucet de la poule", clame-t-il. "Je suis en parallèle le délégué-adjoint de clubs de National, j'ai donc un peu de proximité avec quelques présidents. Il faut rester lucide, on visera le maintien, ce serait pas si mal. On est un club de village, 4500 habitants en cumulé, on a 300 licenciés". "Petit-Poucet, ça dépend des critères", tempère le coach. "Si on parle en termes d'habitants, de budget, de présence en nombre d'années, alors oui. Mais ça reste des critères subjectifs".
Grégory Legros
Au final, qu'importent les mots, c'est une vraie équipe de National 3 que veut mener Grégory Legros l'an prochain, lui qui compte s'appuyer sur certaines promesses dans l'animation semées en septembre dernier. "On a parfois manqué de rigueur défensive, en seulement quatre rencontres mais avec une période de vie de groupe s'étalant de juillet à septembre, j'ai pu noter qu'on avait besoin de davantage de concentration, d'équilibre et de gestion des émotions".
La période d'ajustement des effectifs dans laquelle sont désormais entrés les clubs de National 3 doit justement permettre à Romilly Pont-Saint-Pierre de gommer ses quelques carences. L'idée directrice de l'intersaison : privilégier la qualité à la quantité. "Pour l'heure, j'ai trois mutés et deux joueurs libres qui arrivent de région parisienne", confie d'ailleurs Grégory Legros. Et que ce soit sur le plan financier ou celui de l'attraction géographique forcément moindre comparé aux grandes villes de la région, le RPFC mène sa barque avec ses propres valeurs. "On a un budget proche de 160 000 euros seulement", confie Frédéric Perrault. "On essaie de mettre les joueurs dans les meilleures conditions malgré nos infrastructures qui sont ce qu'elles sont. On n'a pas de terrain synthétique, notre terrain n'est pas aux normes au niveau de l'éclairage mais on ne peut pas demander tout et n'importe quoi aux petites communes". C'est aussi ça qui fait le charme de cette équipe de National 3 si singulière.
L'effectif 2021-2022 du RPSP Football Club en National 3
► GARDIENS : Florian Lebastard, Jordan Marqués
► DÉFENSEURS : Romain Ferey, Yazid Si Salem, Loic Alanion, Samba Traoré, Guillaume Gasq, Frédéric Vasselin
► MILIEUX : Maxime Auzoux, Alexandre Savoie, Ugo Fougeras, Enzo Anger, Mohamed Nait Ali, Mbemba Moïs, Ramihone Tanjona
► ATTAQUANTS : Berry Makuika, Killian Makuika, Abdoul Koné, Hippolyte Fankem, Aimane Ouajda
+d'autres recrues à venir
NATIONAL 3
Sur la ligne de départ 21/22 avec le plus petit budget du championnat de N3 normand, le @RpfcOfficiel s'annonce une fois encore comme une équipe à part qu'on aura évidemment grand plaisir à suivre week-end après week-end. L'objectif est d'ailleurs clair : MAINTIEN ! pic.twitter.com/2bUONdYBcm
— Aurélien Renault (@aurelrnlt14) June 2, 2021
Aurélien RENAULT