C'est devenu une sorte de tradition. Depuis plusieurs saisons, de très nombreux techniciens profitent de l'entrée en lice de leur équipe en Coupe de la Ligue pour donner du temps de jeu à leur gardien remplaçant. Fabien Mercadal ne va pas y déroger. Mercredi soir, au stade Gaston-Gérard, l'entraîneur du Stade Malherbe alignera Erwin Zelazny dans les cages ; Brice Samba, titulaire en championnat, s'assiéra sur le banc. "Humainement, Erwin est un homme exceptionnel. Et je pèse mes mots. Ce n'est pas facile d'être n°2 même si tout était clair quand il s'est engagé chez nous. Il n'a pas d'états d'âme, il sert le collectif", se réjouit le patron technique du SMC.
Arrivé libre en provenance de Troyes, le portier formé au FC Nantes a paraphé cet été un contrat de trois ans avec le club normand. "Le plaisir de pouvoir rester en Ligue 1 a été décisif dans mon choix de signer ici". Mais jusqu'à présent, il a dû se contenter d'une poignée d'apparitions lors de matches amicaux, principalement durant la préparation. "Ça fait partie d'une carrière à ce poste si particulier", commente sobrement le natif de Grande-Synthe dans le Nord. "Je joue mon rôle à fond et quand j'ai l'opportunité de m'exprimer, à moi d'être le plus performant possible".
Dans la perspective de ce 16e de finale face à Dijon ; pour ce qui constituera son baptême du feu officiel sous le maillot « Rouge et Bleu », l'ultime rempart aux origines polonaises a disputé dimanche matin une mi-temps avec la réserve, qui était opposée à son homologue rennaise. "A ce poste, peu importe le niveau, l'adversaire, la durée, c'est important de prendre des repères. Un gardien qui n'a pas joué depuis plusieurs semaines en a besoin (sa dernière rencontre remontait au 7 septembre contre le Paris FC en amical)", explique l'intéressé qui avait déjà connu ce statut de doublure dans l'Aube.
A Troyes, parti remplaçant, il avait fini titulaire
Remplaçant de Mamadou Samassa pendant un an et demi, Erwin Zelazny avait su renverser la tendance en janvier. Sur le terrain à partir de la 22e journée, il avait conservé le dossard de n°1 jusqu'au terme du championnat (17 matches). Bien qu'il n'ait pu empêcher la relégation de l'ESTAC, le portier passé également par Rodez en CFA (en 2015-2016) s'était signalé durant cette phase retour à l'image de ses 11 arrêts face au PSG (le 3 mars) ; un record lors de l'exercice précédent ! "Les six derniers mois à Troyes où j'ai enchaîné au plus haut niveau m'ont beaucoup aidé. Ça m'a fait beaucoup de bien. Ça m'a apporté de la confiance".
Alors qu'une partie du public ainsi que certains observateurs se montrent particulièrement virulents en vers Brice Samba, jugeant ses prestations dans l'ensemble insuffisantes, l'ancien Canari peut-il bousculer la hiérarchie ? Non, à en croire Fabien Mercadal. En tout cas, pas à moyen terme. "Le club a pris la décision d'installer Brice n°1. On oublie un peu vite que c'est est un jeune gardien (24 ans), qui joue sa première saison dans la peau d'un titulaire", rappelle le coach.
Avant d'ajouter : "Si on ne lance jamais un jeune, quand est-ce qu'il va acquérir de l'expérience. Forcément, dans sa construction, Brice va commettre quelques erreurs. Mais ce n'est pas le seul. Même (Stéphane) Ruffier qui est l'un de meilleurs spécialistes de Ligue 1 en a fait une contre nous (J6). On n'en a pas fait tout un plat". En dépit de ce discours, les lignes ne sont pas figées pour autant. "Brice est le n°1. Il s'impose, il répond présent, il est totalement investi mais il n'a pas de totem (sous-entendu d'immunité). Demain, ça peut très bien être Erwin". Une donnée dont la doublure est parfaitement consciente. "Dans une saison, l'entraîneur peut faire des choix différents. La preuve, c'est ce qui m'a permis de jouer à Troyes la saison dernière".
> Coupe de la Ligue. 16e de finale - Dijon / SM Caen, mercredi 31 octobre à 21 h 05 au stade Gaston-Gérard (retransmis sur France 3 Normandie et FOOT +).