Fayçal, reviens vite !

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. L'adage n'a jamais été aussi vrai pour ce Stade Malherbe privé de son maître à jouer Fayçal Fajr, suspendu. Fabien Mercadal l'avait pourtant assuré en conférence de presse jeudi midi : "On est protégés par le collectif. Fayçal est un joueur très important, un véritable titulaire. Mais il faut qu'on soit capables de faire des matches sans lui". Au regard du spectacle (ou plutôt de son absence), force est de constater que sa formation n'en a visiblement pas les moyens actuellement. A la décharge de l'entraîneur caennais, il n'avait peut-être pas anticipé qu'autant de ses joueurs passeraient à côté de leur sujet.

Est-ce la grève des encouragements pendant 20'* ? Toujours est-il que les « Rouge et Bleu » paraissaient complètement endormis dans cette entame à l'image de cette fausse touche de Claudio Beauvue (8') ou de cette passe à dix mètres de Paul Baysse directement dans les pieds d'Etienne Didot (10'). Une léthargie dont les partenaires de Prince Oniangué ne sont jamais parvenus à se défaire jusqu'à la pause, signant une première période insipide (on préfère rester polis).

Seule éclaircie : cette tête piquée de Prince Oniangué - consécutive à un corner de Stef Peeters - sortie un peu miraculeusement par Etienne Didot avant que Karl-Johan Johnsson ne repousse définitivement la menace (43'). Entre-temps, les locaux auraient pu être sanctionnés. Alors qu'il lui avait initialement échappé, Alexander Djiku - d'un tacle plein d'autorité - signait un magnifique retour dans les pieds de Nicolas Benezet au moment où il armait sa frappe (38'). A l'exception de cette incursion, les Guingampais - organisés dans un solide 5-3-2 malgré le forfait de dernière minute de Lucas Deaux (fessier) - ne se montraient guère plus emballants. Un bien triste spectacle !

Remonté à la 12^e place avec 11 points

Alors qu'on aurait pu croire que la mi-temps aurait remis de l'ordre dans les idées malherbistes, ce sont au contraire les Bretons qui affichaient le plus de velléités offensives. En l'espace de deux minutes, Nathaël Julan (56') puis Ludovic Blas (58') faisaient passer un frisson dans le kop. Devant le visage affligeant proposé par son équipe, Fabien Mercadal réagissait à l'heure de jeu avec les rentrées simultanées de Jessy Deminguet et Casimir Ninga en lieu et place d'un Stef Peeters et d'un Saîf-Eddine Khaoui à mille lieux du niveau auquel on est en droit de les attendre ; Claudio Beauvue les rejoignant dans cette catégorie.

Si l'apport du natif de Lisieux dynamisait légèrement l'entrejeu caennais, c'était largement insuffisant pour sortir un collectif normand de son apathie. Et il fallait fouiller profond dans ses notes pour trouver trace d'une action dangereuse des « Rouge et Bleu ». On peut, toutefois, relever ce tir de Yacine Bammou, suite à une combinaison sur coup de pied arrêté impliquant Claudio Beauvue et Jessy Deminguet, à deux doigts d'échapper aux gants de Karl-Johan Johnsson (78').

Très peu, trop peu pour espérer repartir avec les trois points. "Le contenu n'a pas été bon", reconnaissait Fabien Mercadal. "On a été sur la retenue. Comme on avait vu leurs précédents matches, on était un peu dans la hantise de subir le scénario qu'ont vécu nos amis d'Angers (J8. avec une défaite 1-0 sur un contre)". Paradoxalement, avec ce nul, le club normand grimpe de trois rangs au classement pour se hisser à la 12^e place (en attendant les rencontres de dimanche). Mais avec 11 unités après dix journées, ce SMC ne possède aucune marge de manœuvre. Sachant qu'un triptyque Lille-Rennes-Bordeaux se profile à l'horizon.

*Ce samedi soir, le MNK 96 participait à une action de l'Association nationale des supporters dont il est membre pour notamment dénoncer des interdictions de stade abusives et afin de militer pour de meilleures conditions d'accueil dans les tribunes visiteurs. "Un acte contre les dérives sécuritaires qu'endurent les supporters dans un stade de football", résumait le collectif.