Rééquilibrer l'animation offensive
20 buts, quatre passes décisives, impliqué directement dans plus de 60% des réalisations du HAC en championnat… Le départ de Tino Kadewere à Lyon (pour 12 M€ + 2 M€ de bonus et un pourcentage à la revente fixée à 15%) va, sans le moindre doute, laisser un vide du côté des « Ciel et Marine ». De la capacité à remplacer le goleador zimbabwéen dépend une grande partie du mercato havrais. Face à l'importance de ce dossier, Paul Le Guen prône la patience. "Il n'y a pas d'urgence. On a une série de noms mais on veut prendre notre temps. On ne souhaite vraiment pas se tromper. Ce n'est pas évident. Le marché est compliqué. Il faut trouver les bonnes options. On y travaille tous les jours".
Le profil d'Ibrahim Sissoko (15 buts en Ligue 2 la saison dernière) figure sur la short-list des dirigeants normands. Toutefois, aucun contact n'a été établi avec Niort ; club avec lequel il est sous contrat jusqu'en 2022. Nos confrères de Paris-Normandie ont également fait état d'un intérêt pour le Lorientais Umut Bozok. Suivi par plusieurs écuries (Caen, Guingamp, Ostende en Belgique), Mathias Autret, libre depuis la fin de son aventure avec Brest (L1), aurait aussi été proposé à l'Etat-major havrais.
Au-delà d'enrôler un n°9, Paul Le Guen aspire à "équilibrer son potentiel offensif". Objectif : ne plus être tributaire du rendement d'un seul homme, aussi talentueux soit-il. "Incontestablement, Tino était un joueur au-dessus du lot". C'est d'ailleurs dans ce cadre que s'inscrivent les arrivées de Quentin Cornette et Nolan Mbemba (lire ci-dessous). "Quentin est un excentré droit qui peut évoluer à gauche. Il est capable de nous apporter des choses qui nous ont fait défaut par le passé : la vitesse, le dynamisme", détaille le coach havrais. "Nolan, lui, est un milieu qui peut et doit marquer". Sur le front de l'attaque, une deuxième recrue est attendue.
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Comme le nombre de joueurs en fin de contrat du côté de la porte Océane (en incluant le retour de prêt de Tino Kadewere à Lyon où il s'était engagé dès cet hiver). Alors que la prolongation de Barnabás Bese constituait une priorité aux yeux de Paul Le Guen, l'international hongrois a décliné cette proposition. Dina Ebimbe est, quant à lui, retourné au PSG, club auquel il appartient. "La dernière fois que je lui ai parlé, je lui ai signifié que j'étais vraiment candidat pour qu'il continue au Havre. Il m'a répondu qu'il privilégiait un prêt en Ligue 1", rapporte le technicien normand.
De nouveaux éléments pourraient également faire leurs valises. A commencer par Hervé Bazile et Alan Dzabana (respectivement huit et six apparitions en L2 en 2019-2020). "Alan, il était souvent sur le banc la saison passée, sur le banc ou pas dans le groupe celle d'avant. Sans doute que c'est mieux pour lui de trouver une autre option. Je l'ai dit à son frère (qui est aussi son représentant)", explique l'entraîneur des « Ciel et Marine ».
Concernant l'international haïtien, Paul Le Guen est "ouvert à un départ". "Si Hervé n'y trouve pas son compte (de sa situation), c'est à lui de l'exprimer et de prendre des décisions. Maintenant, s'ils restent (avec Alan), je serai attentif à leurs efforts. Tout dépend de leur état d'esprit", annonce le coach normand tout en rappelant que "quand vous faites monter des jeunes, c'est important de leur faire de la place".
Alors que la prolongation de Barnabás Bese constituait une priorité aux yeux de Paul Le Guen, l'international hongrois a décliné cette proposition, préférant relever un nouveau challenge.
Pierre Gibaud, Nolan Mbemba, Quentin Cornette : le HAC n'a pas perdu son temps
Alors que son mercato avait mis du temps à décoller sur l'exercice précédent à la même époque, le HAC n'a, cette fois-ci, pas tardé à dégainer. Lundi, jour de la reprise (le 22 juin), Paul Le Guen comptait déjà trois renforts : Nolan Mbemba (milieu relayeur, 25 ans, Reims, L1), Pierre Gibaud (défenseur, 32 ans, Grenoble, L2) et Quentin Cornette (ailier, 26 ans, Amiens, L1). Ayant paraphé un contrat de deux ans, les deux derniers cités se trouvaient libres (la troisième recrue s'est, elle, engagée jusqu'en 2023) ; ce qui est loin de constituer un luxe dans le contexte économique actuel.
"Tant sur le plan sportif que financier, on s'est montrés raisonnables", juge l'entraîneur havrais. "Ce sont trois joueurs que l'on voulait vraiment, qui correspondent à des besoins, qui complètent notre effectif", détaille le technicien normand qui ne cache pas son optimisme à leur sujet. Trois éléments rompus aux joutes de la Ligue 2. "Compte tenu de la composition de notre groupe avec beaucoup de jeunes (lire ci-dessous), c'est important d'amener un peu d'expérience. Il y a des indices… Un garçon comme Pierre Gibaud a disputé 30 matches à ce niveau la saison passée. Idem il y a deux ans. J'aime bien ce genre de statistiques. Ça témoigne de son implication. Il va clairement nous apporter son caractère".
"Je ne vais pas mentir, on a fait preuve de naïveté"
Interrogé dans les colonnes de Paris-Normandie sur les départs libres, et donc sans la moindre indemnité de transfert, de Pape Gueye et Loïc Badé*, le président Vincent Volpe a reconnu que le HAC n'avait pas géré ces dossiers au mieux. "Avant de valoriser un joueur, on doit être sûr de son engagement. C'est une leçon et si on ne réagit pas, on perdra de nouveau de l'argent".
*Révélation de la phase retour (sept titularisations consécutives entre les 20e et 26e journées), Loïc Badé (20 ans), dont le contrat stagiaire arrivait à terme, n'a pas signé professionnel avec le HAC. Le défenseur central est annoncé à Lens (L1).
Huit premiers contrats professionnels : la carte jeune
Durant l'intersaison, pas moins de huit pensionnaires du centre de formation du HAC ont paraphé leur premier contrat professionnel. Alors que les arrières Benjamin Capron-Litique et Abdelwahed Wahid (engagés pour un an) ont repris avec la réserve, les six autres (désormais liés avec le club doyen jusqu'en 2023) ont tous intégré l'effectif de Paul Le Guen. Certains ne sont même pas encore majeurs à l'image d'Ylan Gomes (qui fêtera ses 18 ans le 22 juillet) et d'Abdoullah Ba (16 ans). Néanmoins, pour eux, le plus dur commence.
"On ne peut pas partir en déclarant qu'ils vont être titulaires", prévient le coach des Ciel et Marine. Un technicien qui leur laisse, toutefois, la porte grande ouverte. "Si on les a fait signer, c'est qu'on croit en leur potentiel. La saison dernière, on a eu des bonnes surprises comme avec Loïc Badé. A l'inverse, d'autres sont sortis du groupe. Ça dépend surtout d'eux, de leur intégration, de leur progression…". A noter que ce nombre pourrait même grimper à neuf si le défenseur Isaack Touré (17 ans, sous contrat stagiaire jusqu'en 2021), l'une des plus grandes promesses de La Cavée Verte, acceptait la proposition formulée par son club formateur ; ce qui est loin d'être gagné.
Où jouera Pape Gueye ?
Dans un communiqué transmis à L'Equipe, Pape Gueye a dénoncé l'accord qu'il avait passé, via son ancien agent, avec le club anglais de Watford.
En fin de contrat avec le HAC, son club formateur, au 30 juin, Pape Gueye (21 ans) avait signé, dès le mois de janvier, un engagement de cinq ans avec Watford, une équipe qui lutte pour son maintien en Premier League. Sauf qu'entre-temps, le milieu relayeur, qui a changé de représentant, n'a visiblement plus envie de rejoindre la banlieue londonienne. Estimant qu'il existe "des irrégularités", le joueur a dénoncé, dans un communiqué transmis à L'Equipe, l'accord qu'il avait noué avec les Hornets via son ancien agent.
"Mon tort dans cette histoire est d'avoir fait confiance à une personne qui m'a mal conseillé", explique-t-il. "Considérant que le contrat n'a pas encore pris effet, je prends acte de la fin de tout lien contractuel avec le club de Watford". Pas certain que les dirigeants anglais l'entendent ainsi. Toujours est-il que plusieurs écuries de Ligue 1, flairant la bonne opportunité, se sont penchées sur ce dossier dont Angers et Marseille.