Olivia Detivelle, ancienne présidente du Kop « Ciel et Marine »
"Christophe n'a été guidé que par une seule chose : servir le club"
"Avec Christophe, on se connaissait depuis 1988 et son arrivée au HAC. Ici, il a tout connu : formé à La Cavée Verte, joueur, capitaine, entraîneur, directeur sportif... Tout au long de son parcours au Havre, il n'a été guidé que par une seule chose : servir le club et ne pas s'en servir. Le HAC, c'était « son » club. Il l'avait dans le cœur. Il voulait être utile pour lui. Christophe, c'était quelqu'un de professionnel qui partageait de vraies valeurs humaines comme la gentillesse, la proximité... Il incarnait les valeurs du sport comme on les conçoit. Ce n'est pas seulement au HAC qu'il a fait l'unanimité mais partout où il est passé (au PSG, à Rennes, à Toulouse). En 2007, dix ans après son départ, il était revenu au HAC pour l'aider à retrouver la Ligue 1. Son retour avait énormément marqué les gens. Ils étaient heureux. Christophe avait laissé une trace formidable lors de son précédent passage.
Dès ses débuts avec les pros, à 17 ans, on a vu tout de suite qu'il avait la classe au-dessus. Il avait fait son premier match en 1989, en D2, à Saint-Seurin, en remplacement d'Alain Casanova, blessé. Il a disputé trois matches. Quatre ans plus tard, en 1993, il effectue son baptême du feu en D1, au Parc des Princes. Cette fois-ci, c'est Fabien Piveteau qui était blessé. Christophe avait réalisé un match de dingue. L'été suivant (en 1994), il est devenu titulaire. Pendant trois saisons de rang, il a décroché l'Etoile d'or des gardiens France Football (1995, 1996, 1997). Entre Christophe et le HAC, la belle histoire avait commencé dès les catégories de jeunes. Il avait remporté la Gambardella en 1989, la seule de l'histoire du club. La campagne avait été marquée par les tirs au but. Je crois qu'il n'y avait qu'un seul tour où on y a échappé. Christophe avait été monstrueux".
Johan Vattier, président des Barbarians Havrais
"Christophe, c'était « The Legend » du HAC"
"Aujourd'hui, ce n'est vraiment pas facile. Quand j'ai appris son décès, ça m'a fait un choc. Déjà que la saison était catastrophique, maintenant, elle tourne au drame. Christophe, c'était « The Legend » du HAC. En plus, pour ma génération, Christophe Revault, ce sont les belles années du club, celle de la remontée en Ligue 1 (en 2007-2008). Il incarnait le club. C'était un peu la seule personne représentative des valeurs « Ciel et Marine ». Pour moi, c'était le dernier qui parvenait à unir le club à ses supporters. Je me rappelle, après l'envahissement de la pelouse suite à la défaite contre QRM (en mars 2018), on avait été convoqués dans le bureau de M. Volpe. Christophe était là. Comme toujours, il avait trouvé les mots justes. Il avait un charisme, une aura.
Des souvenirs de Christophe ? Notre dernière saison en Ligue 1 (en 2008-2009), on s'impose 1-0 à Caen avec un but à la 85' (de Nicolas Dieuze), Christophe Revault était le venu célébrer avec les supporters en s'accrochant aux grilles du parcage. Et puis il y a son dernier match à Deschaseaux en 2010. Au moment de sa sortie, notre Capo, Chris, avait lancé un chant qui avait été repris par tout le kop, par tout le stade : « Christophe est dans nos cœurs, pour toujours, on ne t'oubliera jamais ».
Yann Simon, porte-parole de la Fédération des supporters du HAC
"On a l'impression que c'est une part du HAC qui a disparu"
"Je suis toujours sous le choc de cette nouvelle. Avec le décès de Christophe Revault, j'ai l'impression qu'une part du HAC a disparu. Depuis hier soir (jeudi), il y a comme un manque, vide... C'est une sensation très bizarre. A son poste, c'est certainement l'un des meilleurs Hacman de ces 40 dernières années. A côté de cela, il était tout le temps dans le partage, la gentillesse, la bienveillance... Christophe, c'était la combinaison parfaite entre le sportif et l'humain. Depuis cette annonce, il y a tout un tas de souvenirs qui remontent à la surface, sur et en dehors des terrains.
Dans ma tête, je revois ses arrêts réflexes, venus d'ailleurs qu'il effectuait devant la tribune du kop à Deschaseaux et les clameurs qui les accompagnaient. C'était presque comparable à un but. Quand vous étiez derrière son but, c'était un spectacle. Quand il réalisait une parade, il se retournait vers le kop avec le poing rageur. C'est comme s'il partageait son arrêt avec nous, les supporters. Il communiait avec nous. Ce n'était pas lui sur le terrain et nous en tribunes, on était ensemble. On vivait le match avec lui".
— HAC FANS 1872 ⚽ (@hacfans1872) May 7, 2021