Huit. Comme le nombre de longueurs de retard que Oissel accuse sur le premier non-relégable (13e) à dix journées du terme. Un débours qui ne sera pas évident à rattraper. Pourtant, Romain Djoubri veut encore croire aux chances de maintien de son équipe. "Il reste 30 points à prendre. Ce n'est quand même pas rien", rappelle l'entraîneur normand qui se souvient de l'exemple de Mantes lors de l'exercice précédent. Mal embarqué à la trêve de Noël avec une antépénultième place, la formation francilienne avait rectifié le tir sur la phase retour avec sept succès et cinq nuls en 15 sorties. Toutefois, avec seulement 12 unités à son compteur fin février, le CMSO part de plus loin, de beaucoup plus loin...
"En général, pour se sauver, il faut entre huit et dix victoires. Actuellement, on n'en a que deux. Mais peut-être que cette saison, sept suffiront. Je ne pense pas que ce soit utopique. On doit aller en chercher cinq". A commencer par le déplacement à Vitré (le 7 mars). "Contre un concurrent direct (14e), bien sûr que ce sera un match charnière", ne cache pas le coach osselien. Néanmoins, même en cas d'issue favorable en Bretagne, le calendrier qui attend derrière les partenaires d'Issa Coulibaly ne s'annonce pas comme une partie de plaisir avec notamment des confrontations face à Vannes, Granville et le FC Rouen, trois des membres du Top 5.
Une perspective qui n'effraie pas particulièrement Romain Djoubri. "Je pense que c'est plus compliqué de décrocher une montée qu'un maintien. On s'en est aperçu la saison dernière quand on a battu Chartres. Notre adversaire avait peur de gagner alors que nous, on n'avait rien à perdre". Surtout, son collectif a prouvé qu'il était capable, le temps d'une rencontre, de rivaliser avec les meilleurs ; en témoignent les matches nuls obtenus contre Chartres (0-0), Saint-Brieuc (2-2) ou bien encore le FC Rouen (2-2). "Je pense qu'on a montré qu'on méritait notre place en N2. Malgré nos résultats, les contenus que l'on propose ne sont pas si mauvais".
Masse salariale encadrée, recrutement impossible
Alors comment expliquer que Oissel reste scotché dans la zone rouge ? "Il ne nous manque pas grand-chose", est convaincu le patron technique du CMSO. "On a beaucoup de faits de jeu contraires". Référence à cette égalisation dans les arrêts de jeu face à l'Entente Sannois-Saint-Gratien (J20. 1-1) ou à cette défaite, pour le moins frustrante, sur la pelouse de Saint-Brieuc… à la 91' (J19. 4-3 après avoir mené 2-0 au bout de cinq minutes). "Alors qu'on a pris un rouge pour un deuxième jaune, on termine la dernière demi-heure pratiquement à neuf contre onze car un de mes joueurs s'est claqué et j'avais déjà effectué mes trois changements. En plus, on nous siffle un penalty sévère pour un ballon venant à la main".
Le club du président Jérôme Jacoby paye aussi un effectif limité en quantité (20 éléments dont deux gardiens). "On tire sur les organismes. Sans compter que c'est difficile de créer une émulation. Quand vous avez deux blessés plus un suspendu, votre groupe est rapidement constitué". Un effectif diminué par une pléthore d'absents. "Depuis le début du championnat, tous les week-ends, entre les blessés et les suspendus, je dois composer avec, au minimum, cinq joueurs sur le carreau. Je ne peux jamais aligner le même onze. Les garçons n'ont pas forcément énormément de repères", déplore un Romain Djoubri qui pointe les anciennes conditions d'entraînement. "Avant qu'on nous livre nos deux synthétiques (fin janvier), on se préparait sur des terrains très délabrés".
Restreint par un encadrement de sa masse salariale par la DNCG, Oissel n'a pas eu la possibilité, qui plus est, de se renforcer au mercato d'hiver. "Des joueurs étaient d'accord pour nous rejoindre mais comme on ne peut pas proposer de contrat fédéral". En janvier, l'ex-coach du FC Rouen a pourtant bien cru accueillir en prêt deux éléments du Paris FC (L2) : Jean Hugonet et Jérémy Mangonzo. "Ils ont vécu trois jours avec nous. Tout s'est bien déroulé. Le directeur sportif du PFC, Frédéric Hébert, avec qui j'ai passé mes diplômes, était ok. Mais finalement le premier a préféré rester à Paris tandis que le second s'est engagé à Fleury (N2)". Faut-il en déduire que le CMSO souffre d'un déficit d'attractivité ? "Pour des garçons qui sont habitués à une structure pro avec des infrastructures et un staff conséquent, c'est clair qu'on ne peut pas rivaliser. Maintenant, on dispose d'un nouvel outil (référence aux travaux réalisés sur le complexe Marcel-Billard). Bien sûr, on a encore des carences. Mais on ne peut pas rattraper des clubs comme Vitré et Saint-Malo qui ont une dizaine d'années d'expérience à ce niveau en un claquement de doigt". S'il veut se sauver, Oissel l'a bien compris, il ne pourra compter que sur lui.
> N2. J21 - Vitré (14e - 17 points) / Oissel (15e - 12 points), samedi 7 mars à 18 heures au Stade Municipal.