Après le Red Star et Troyes, le Stade Malherbe... Intronisé cet été sur le banc normand, Rui Almeida vit sa troisième expérience aux commandes d'un club de Ligue 2. Point commun avec les deux précédentes, elles ont toutes démarré en mode diesel, pour ne pas dire plus. "Au bout de huit journées, j'avais neuf points avec le Red Star et sept avec Troyes ; ce qui ne nous a pas empêchés de terminer avec 64 et 71 points", souligne le coach portugais. "Si je ne me trompe pas, Caen est monté avec les mêmes totaux (en 2013-2014 et en 2006-2007)". Comme pour mieux rappeler, à ceux qui en douteraient (peut-être de plus en plus nombreux), qu'il a les capacités de conduire une équipe en L1 (ou presque).
Si les circonstances de son mandat en région parisienne sont totalement différentes, "j'ai débuté avec seulement 13 joueurs", le parallèle avec l'Estac la saison passée est beaucoup plus significatif. A l'image du SMC, Troyes venait de subir une relégation et de bouleverser en profondeur son effectif. "On avait pris sept recrues lors de la dernière semaine du mercato". Un air de déjà-vu. Mais alors qu'il n'est pas spécialement interrogé sur ces comparaisons, pourquoi le technicien lusitanien ne cesse d'y faire référence pendant ces conférences de presse ?
Un moyen de se protéger et de gagner du temps ? En alignant trois revers consécutifs, les coéquipiers d'Anthony Gonçalves se trouvent au bord de la crise (16e avec six points). L'intéressé s'en défend. "Je ne me cherche pas d'excuses. Je ne me cache ni derrière les arbitres, ni derrière mes joueurs. Après la défaite contre Lens (2-0), est-ce que j'ai quitté le terrain ? Non. Je suis resté avec mes joueurs. Comme je vous l'ai déjà dit : est-ce que je peux travailler plus ? J'ai un doute. Est-ce que je peux travailler mieux ? Bien sûr. J'évoque juste des faits. Je sais exactement ce qu'il se passe dans ce genre de situation et je connais la difficulté pour s'en sortir".
Première apparition dans le groupe pour Zady Sery
Comme dans l'Aube un an auparavant, Rui Almeida est convaincu de pouvoir redresser la barre. Il dévoile même une partie de la méthode. "Dans ces périodes, mes équipes ont toujours fait preuve de beaucoup d'humilité, de rigueur et de travail. Et on courrait partout. Certes, on ne maîtrisait pas toujours notre sujet mais on courrait. Je crois que les supporters attendent aussi ça de nous". Alors que le calendrier lui réserve avant la prochaine trêve internationale deux adversaires qui fréquentent également les bas-fonds du classement (Grenoble est 15e, Châteauroux, 19e), le coach normand pourra compter pour la première fois sur Caleb Zady Sery.
Victime d'une élongation à une cuisse qui l'a privé des deux dernières sorties du SMC, l'ailier ivoirien postule à une place de titulaire en attaque dans le schéma en 5-3-2. Car malgré les critiques qu'il essuie de tout part, l'ex-sélectionneur de la Syrie a laissé entendre qu'il ne toucherait pas à son système. "On doit savoir exactement le chemin que l'on veut prendre. Dans ces moments-là, une équipe peut se perdre. Il y a beaucoup d'opinions différentes. Mais quand vous changez à cause de ces opinions, il n'arrive rien de bien en général".
Une recette éprouvée au Red Star ou à Troyes. Deux formations sous ses ordres qui avaient décollé à ce stade du championnat. Ça tombe plutôt bien car pour Malherbe, le temps presse. "Comme entraîneur, je suis très réaliste. Caen a besoin de points, de gagner. Si j'affirmais le contraire, je serais fou". Même s'il a bien conscience que la patience de toutes les composantes du club (supporters, dirigeants) comporte des limites, Rui Almeida donne rendez-vous en fin de saison. "C'est comme si on commençait à regarder un film qui dure deux heures et qu'au bout de 20 minutes, on voulait connaître la fin". De là à assister à un happy end...
> L2. J9 - Grenoble (15e - 8 points) / SM Caen (16e - 6 points), vendredi 27 septembre à 20 heures au Stade des Alpes.