Des débuts avec les garçons à l’AS Cahagnes
Poussée par son beau-père Olivier et sa mère Zohra, Sarah Chauvin commence le football à l’âge de six ans à l’AS Cahagnes. Alors qu’elle marche sur les traces de ses grands frères Brice et Benjamin, cette dernière évolue dans des groupes entièrement composés de garçons. Cette mixité ne l'a pas empêché de progresser dans les différents niveaux : "Il y avait beaucoup d'entraide, parce que j’étais la seule fille. J’étais la chouchoute de l’équipe. Tout le monde prenait soin de moi. Comme il y a des garçons et des filles, on a deux visions différentes des choses et ça m’a beaucoup plu".
Mais une fois arrivée à la fin de ses classes en U15, la jeune femme a dû trouver une équipe féminine dans laquelle jouer ; son club d’origine n’en ayant pas. Et c’est au SMC qu’elle a posé ses valises même si ce n’est pas elle qui s’est occupée de son avenir footballistique. "Ce n’est même pas moi qui me suis inscrite pour les détections, c’est mon coach Joachim Hay à l’AS Cahagnes. J’avais toujours reçu des courriers pour des détections départementales et régionales, mais je n’ai jamais voulu les faire parce que j’avais peur de ne pas avoir le niveau. J’ai fait les détections pour le Stade Malherbe de force, mais je ne regrette pas du tout", en rit maintenant la jeune latérale.
Des changements à tous les niveaux au Stade Malherbe
La future bachelière intègre donc le Stade Malherbe en 2020 lors de la création de l’équipe U16, passerelle indispensable entre les U13 et les U18. Dans le cadre du développement de la section féminine, Sarah Chauvin arrive avec 16 nouvelles joueuses pour compléter ce groupe entraîné par Chloé Charlot. Un bouleversement radical pour Sarah Chauvin qui s’entraînait seulement une fois par semaine à l’AS Cahagnes. "Ça a été un gros changement pour moi parce que je suis arrivée dans une équipe entièrement féminine. Mais ça s’est très bien passé dès mon arrivée". Un changement qui ne s’est pas seulement déroulé sur le plan athlétique. En effet, en plus de voir son nombre d’entraînements par semaine quadrupler, la jeune femme de 17 ans a dû déménager pour être scolarisée et rejoindre l’internat du Lycée Jean-Rostand à Caen où elle bénéficie d’horaires aménagés.
Mais Sarah Chauvin a su s’intégrer rapidement et devenir un pilier de son équipe. "Sarah, on peut toujours compter sur elle, c’est aussi pour ça qu’elle a le brassard (de capitaine). Elle est à l’écoute, elle prend les conseils et elle est capable de les redonner sur le terrain. C’est un profil athlétique et une tête, ce qui est important dans le foot. C’est un très bon relais pour la coach que je suis. C’est essentiel", témoigne sa coach, Chloé Charlot.
Une gestion de la pression encore difficile à appréhender
L’expérience et le sérieux de la capitaine, Sarah Chauvin ne seront pas de trop ce dimanche pour affronter le FC Sochaux lors du match retour dans le Doubs. Après avoir buté sur le FC Metz il y a un an, les Caennaises, revanchardes, ont déjà fait le premier pas dimanche en gagnant la manche aller. Pourtant, cette rencontre a failli tourner au vinaigre pour les U18. En effet, le ballon semble leur avoir brûlé les pieds durant la première période, où les « Jaune et Bleu » en ont profité pour marquer à deux reprises (3’, 43’). "La première mi-temps a été très compliquée. Je pense que l’on s’est mis trop de pression. Techniquement, on n’était pas à notre niveau", regrette la capitaine du SMC.
Une pression qui était déjà présente lors des barrages la saison dernière. Cela leur avait coûté leur place en U19 nationaux, les obligeant à repasser par la case régionale cette année. Mais la coach et le staff caennais les ont reboostés ou plutôt "remonter les bretelles" pendant la mi-temps, comme nous l’a confié Sarah Chauvin. Revenues du vestiaire déterminées et encouragées par cette tribune de Venoix pleine de spectateurs venus les soutenir, les jeunes joueuses de Chloé Charlot ont affiché un tout autre visage. "La deuxième mi-temps, on l’a abordée autrement et ça a marché. On était au-dessus". En attestent les trois buts marqués par le Stade Malherbe. Grâce à leur expérience des barrages précédents, la plupart des filles de Chloé Charlot semblent maintenant aptes à gérer cette pression pour le match retour : "Il faut se dire aussi qu’on est chez elles et que ça va être une autre ambiance. C’est là où nous les filles qui avons déjà une expérience de ces barrages allons devoir être derrière les nouvelles et mieux les préparer pour leur montrer que ce n’est pas parce que c’est un public différent qu’il faut changer notre façon de faire".
Dans les meilleures dispositions pour aborder ce rendez-vous
Une place est donc à prendre dans le championnat national des U19 et les U18 du Stade Malherbe ne désirent qu’une seule chose : l’emporter. "C’est un objectif qui nous tient à cœur parce qu’on veut prendre notre revanche sur l’année dernière. On veut faire monter le club et montrer qu’on en est capable et que notre équipe mérite de monter", explique la capitaine. Une montée qui s’additionnerait à celle de l’équipe première féminine (en D3), qu’a côtoyée Sarah Chauvin à plusieurs reprises cette saison. Si elles avaient connu une mésaventure au niveau de leur logement il y a un an (ce qui les prête à sourire à aujourd’hui), les Caennaises sont placées dans les meilleures dispositions cette saison pour aborder ce rendez-vous. "Le club a mis plein de moyens. On sait qu’on est soutenu", se félicite Chloé Charlot. "On part avec de l’ambition et une vibe positive".
> Barrages - Sochaux / SM Caen, dimanche 4 juin à 15 heures au Centre de formation de Seloncourt.
Amélia Levesque