Foot Normand

A Diochon, une pelouse hybride à l'étude

Voici à quoi pourrait ressembler le Stade Robert-Diochon (de l'avenue des Canadiens) d'ici quelques années. ©Metropole Rouen

En ce début d'année 2020, entre le parcours en Coupe de France du FCR, les matches de championnat de QRM et la délocalisation des rugbymen rouennais(1) (le 31 janvier, contre Béziers, la troisième de la saison), les rendez-vous se bousculent à Diochon. Un tel enchaînement de rencontres qui n'est pas sans répercussion sur la qualité de l'aire de jeu. C'est pourquoi une réflexion autour de la mise en place d'une pelouse hybride (mélange de fibres naturelles et synthétiques) a été lancée. "C'est une solution qu'on avait déjà proposée quand on avait accédé à la Ligue 2 (en 2017). Mais à l'époque, elle n'avait pas été retenue compte tenu du volume de travaux qu'il fallait déjà entreprendre pour mettre en conformité le stade (lire l'encadré ci-dessous)", rappelle Michel Mallet, le président de Quevilly-Rouen.

"Durant notre passage en L2, on avait constaté les bienfaits de ce terrain à Bourg"

Toutefois, depuis l'idée a fait son petit bout de chemin dans l'esprit des politiques. Il faut dire qu'en l'espace d'une demi-douzaine d'années, le FCR, QRM, le RNR sont sacrément montés en puissance sportivement(2) ; leurs besoins en infrastructures aussi. Ainsi, courant décembre, une délégation comprenant des élus avec à sa tête David Lamiray, vice-président de la Métropole chargé des sports, et des représentants de chacun des trois clubs s'est rendue à Vannes pour visiter les installations.

Dans cette cité du Morbihan, depuis 2015, les footballeurs, pensionnaires de N2 (dans le même groupe que les « Diables Rouges »), et les rugbymen, évoluant en Pro D2, se partagent le Stade de La Rabine doté d'une pelouse hybride. "A l'été 2018, Vannes a aussi accueilli 12 matches de la Coupe du Monde féminine U20 et la pelouse n'a pas du tout souffert", expose David Lamiray. "Durant notre passage en Ligue 2, on avait constaté les bienfaits de ce type de terrain avec l'exemple de Bourg-en-Bresse. Alors qu'il y avait eu un match de rugby le samedi, on avait joué chez eux le mardi suivant, en plein cœur du mois de janvier qui plus est, et la pelouse était impeccable", se souvient, de son côté, Michel Mallet.

Un investissement entre 1,4 et 1,7 M€

Si à Diochon, l'installation définitive des rugbymen locaux n'est pas (encore) à l'ordre du jour, la question pourrait bien se poser un jour. Surtout depuis que le projet de construction d'une nouvelle enceinte(2) à Tourville-la-Rivière (un délai de quatre à cinq ans avait été fixé), financée uniquement avec des fonds privés, ne capote suite à un revirement du maire de cette commune. "On a appris dans la presse que le stade de rugby tombait à l'eau", rapporte le vice-président de la Métropole chargé des sports qui réfléchit, du coup, à des solutions pour faire cohabiter tous les clubs rouennais.

"On a appris dans la presse que le stade de rugby tombait à l'eau"

Nécessitant un investissement compris entre 1,4 et 1,7 M€, ce projet d'une pelouse hybride fait, en tout cas, l'unanimité chez les différents utilisateurs de l'enceinte rouennaise(3)"Cela permettrait à plusieurs équipes de jouer en même temps, quelles que soient les conditions météorologiques", approuve Fabrice Tardy, le président du FCR. "Avec la répétition des matches, on voit les limites d'une pelouse naturelle", ajoute son homologue de QRM.

Aujourd'hui, Diochon abrite généralement une rencontre par week-end. Les calendriers étant plutôt bien construits, les doublons sont extrêmement rares (deux cas seulement sur la première partie de saison), sachant que les deux clubs résidents n'évoluent jamais le même jour (le vendredi pour QRM, le samedi pour le FCR). Une cohabitation qui pourrait devenir plus difficile à l'avenir si les deux « frères ennemis » fréquentaient la même division. Un scénario loin d'être improbable puisque le FCR pointe en tête de sa poule de N2 alors que QRM est sorti, en ce début du mois de février, de la zone rouge en N1.

(1)Depuis 2013, QRM est passé du CFA à la L2 avant de retomber en N1, le FCR de la DH au N2 et le RNR de la Fédérale 2 (équivalent de la quatrième division) à la Pro D2.

(2)Le Rouen Normandie Rugby dispute la plupart de ses matches à domicile au Stade Jean-Mermoz (1 500 places assises pour une capacité totale de 2 400 personnes).

(3)Pour utiliser le Stade Robert-Diochon, Quevilly-Rouen et le FC Rouen sont liés avec la Métropole par une convention d'utilisation ; jusqu'en 2021 pour le club du président Michel Mallet, renouvelable chaque saison pour celui de son homologue Fabrice Tardy. Evoluant, aujourd'hui, à un niveau supérieur dans la hiérarchie du football français, QRM jouit de la priorité en cas d'embouteillage des calendriers.

Locaux administratifs, création d'une boutique, rénovation du parvis…

Diochon_bis_0.jpg

Depuis qu'elle est propriétaire du Stade Diochon, la Métropole annonce un investissement global de l'ordre de 10 M€ dont la moitié rien que pour ces futurs travaux. ©Métropole Rouen.

Durant l'été 2017, suite à la montée en Ligue 2 de Quevilly-Rouen, la Métropole avait entrepris de nombreux travaux à Diochon (d'une capacité, aujourd'hui, de 8 372 spectateurs dont 6 565 places couvertes) afin de le mettre en conformité avec le cahier des charges de la LFP : déplacement de la pelouse, changement de l'éclairage, rénovation des vestiaires, création d'un poste de vidéosurveillance, d'une salle de presse et d'une zone mixte pour les médias…

Une deuxième tranche est prévue en 2020-2021. Elle concerne principalement la tribune Lenoble (donnant sur l'avenue des Canadiens). L'espace sous les gradins sera complètement réaménagé et abritera, à terme, les locaux administratifs des deux clubs, le FCR et QRM, une boutique et la billetterie. Conséquence, l'actuel bâtiment administratif, situé derrière la tribune Daniel-Horlaville, sera démoli.

Pour un meilleur accueil des partenaires, de nouvelles loges vont aussi voir le jour. L'accessibilité au stade va être également entièrement repensée avec une rénovation du parvis engendrant la disparition de l'actuelle billetterie, de la buvette et de la consigne. Depuis qu'elle est devenue propriétaire de l'enceinte en 2015, la Métropole annonce un investissement global de l'ordre de 10 M€ pour le Stade Robert-Diochon dont la moitié rien que pour ces futurs travaux.

Quitter la version mobile