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A QRM, la trêve internationale de septembre a agi comme un déclic

Au Stade Lozai, Olivier Echouafni a dirigé, ce lundi, sa première séance aux côtés de ses deux adjoints : Alain Wathelet et William Louiron. ©QRM

Pour QRM, il y a clairement eu un avant et un après la trêve internationale, fin septembre. Avant cette coupure, les « Rouge et Jaune » présentaient un bilan inquiétant avec sept « petits » points en neuf sorties (1V-4N-4D) et deux défaites consécutives pour conclure cette période face à des promus : Annecy (1-0) et Laval (3-1). "On se trouvait dans une phase d'observation, de tâtonnement", analyse Olivier Echouafni qui a vu pendant deux mois son collectif "alterné entre le très bon et le très mauvais". Pour le très bon, on notera ce match nul plein d'enthousiasme contre un Saint-Etienne loin d'être aussi en difficulté qu'aujourd'hui (J3. 2-2, le 15 août). Pour le très mauvais, il y a forcément cette claque reçue à Bordeaux (J6. le 30 août).

"L'arrivée de Syam Ben Youssef a été essentielle. C'est un vrai patron de défense"

"C'était une période surprenante où on a affiché une belle qualité de jeu par moments mais aussi des trous d'air incompréhensibles. On s'est souvent mis en danger tout seul, par manque de lucidité, d'expérience", pointe le coach quevillais, référence, entre autres, à ces quatre expulsions en autant de journées dont une double infériorité numérique face aux Girondins. Si les partenaires de Garland Gbellé ont souffert au début, c'est également parce que leur effectif n'était pas complet. "On était dans une notion de constitution de groupe avec un mercato qui n'était pas terminé", rappelle l'ex-sélectionneur de l'équipe de France féminine.

S'il ne faut jamais réduire le parcours d'une formation à un seul homme, force est de constater que l'intégration de Syam Ben Youssef dans le onze de départ a transformé le visage de QRM. Ce n'est certainement pas un hasard si sa première titularisation correspond à cette victoire aux dépens du Stade Malherbe (J10. 1-0, le 1er octobre). "Son arrivée a été essentielle", ne cache pas Olivier Echouafni. "Comme il n'était pas prêt tout de suite (il ne s'est engagé que le 31 août, soit le dernier jour du marché des transferts), on s'est montré patient pour le remettre en forme". L'arrière tunisien a apporté "son expérience, sa sérénité, son calme". Des qualités qu'il a transmises à ses coéquipiers. "Syam est un vrai patron de défense et il est entouré de joueurs très à l'écoute. Ils ont un grand respect pour sa carrière".

Une dynamique à poursuivre à partir du 26 décembre 

Depuis son succès sur la pelouse de d'Ornano, QRM a enchaîné, engrangeant la bagatelle de 11 unités en sept journées (3V-2N-1D), ni plus ni moins que le troisième meilleur bilan de L2 sur cet intervalle, seulement devancé par le leader havrais et la surprise grenobloise (4e) ! "Paradoxalement, c'est sur cette deuxième partie qu'on a rencontré les équipes les plus fortes et où on a pris le plus de points", dresse comme constat le technicien normand dont la formation regarde désormais n'importe quel adversaire les yeux dans les yeux. Et encore, quand on se souvient des scénarios du match nul à Sochaux (J13. 2-2, le 22 octobre) ou de la courte défaite contre le HAC (J14. 1-0, le 5 novembre), les « Rouge et Jaune » peuvent presque s'estimer mal payés.

"Il y a déjà eu une prise de conscience collective et individuelle. on a remis les choses à plat"

Mais que s'est-il passé durant cette fameuse trêve ? Incontestablement, il s'est produit un déclic dans les rangs quevillais. "Je confirme", reconnaît Olivier Echouafni. "Il y a déjà eu une prise de confiance collective et individuelle. Cette trêve nous a permis de remettre les choses à plat. A commencer par moi. Peut-être que j'avais des exigences trop élevées. J'ai revu pas mal de choses". La victoire en amical face à Amiens a apporté également énormément de confiance aux partenaires de Garland Gbellé (5-2, le 23 septembre). "Tout comme de remporter le premier match de championnat d'après, contre Caen".

Bien sûr, avec trois longueurs d'avance sur la zone rouge, QRM ne dispose d'aucune marge. "On a un tableau de marche à respecter. Pour l'instant, on est dans les clous. Dans les quatre journées qui restent avant la fin de la phase aller, il faut qu'on dépasser la barre des 20 points (18 actuellement)", fixe comme objectif l'entraîneur normand. Avec quatre descentes au terme de cet exercice 2022-2023, les candidats au maintien ont encore moins le luxe que d'habitude de traîner en cours de route. D'ailleurs, du côté de Diochon, on en est presque à regretter que la Coupe du Monde ait interrompu la dynamique quevillaise. "Je ne vous cache pas que cette trêve n'est pas intervenue au bon moment", admet Olivier Echouafni qui croit, toutefois, en des jours encore meilleurs. "Je sais que mon équipe et mon groupe seront meilleurs dans la deuxième partie de saison". Les supporters « Rouge et Jaune » ne demandent que ça.

Possession, expected points, duels aériens... Les chiffres clés de la première partie de saison de QRM

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Lors de la deuxième partie de saison, Olivier Echouafni souhaite que son collectif affiche plus de maîtrise et une meilleure justesse technique. ©Damien Deslandes

Si le HAC affiche la meilleure possession des 20 pensionnaires de L2 (56,1%), QRM, à l'inverse, présente la plus faible (44,1%) avec, néanmoins, des circonstances atténuantes (trois matches disputés en partie en infériorité numérique). Pour autant, c'est l'un des axes de progression souhaité par Olivier Echouafni sur la deuxième partie de saison. "En plus de notre jeu de transitions où on est capable d’aller très vite vers l’avant, j’aimerais avoir une équipe qui diversifie son jeu avec de la possession, de la maîtrise… Pour avoir plus de maîtrise, il faut plus de justesse technique", avance le coach quevillais dont la formation (13e) ne pointerait qu'en 18e position en sa basant sur les expected goals*. Preuve, entre autres, que les « Rouge et Jaune » savent se montrer efficaces quand ils se procurent des opportunités.

Dominateurs dans le jeu aérien (53% de duels aériens remportés) et utilisant régulièrement le jeu long (49 passes longues tentées par match, soit 14% du total de ses passes), les hommes d'Olivier Echouafni ont inscrit quatre buts à la suite de corners ; seul Le Havre fait mieux. Côté discipline, la troupe de Garland Gbellé est celle subissant le plus de fautes (13,3/match) et la moins avertie avec seulement 25 cartons jaunes.

*Nombre de points attendus selon les expected goald créés et subis.

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