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Avec le renvoi d'Olivier Echouafni, QRM fait tapis dans la course au maintien

En l'espace d'une saison et demie, Olivier Echouafni aura dirigé à 58 reprises QRM en Ligue 2 pour un bilan de 15 victoires, 22 nuls et 21 défaites. ©Damien Deslandes

En l'espace d'une saison et demie, Olivier Echouafni aura dirigé à 58 reprises QRM en Ligue 2 pour un bilan de 15 victoires, 22 nuls et 21 défaites. ©Damien Deslandes

Celle-là, personne ne l'avait vu venir. Peut-être même pas le principal intéressé. 48 heures après la défaite de leur équipe, à Diochon, contre Guingamp (J20. 1-0, le 13 janvier), les dirigeants de QRM ont annoncé « la mise à pied à titre conservatoire » d'Olivier Echouafni ; première étape qui devrait déboucher sur son licenciement, à moins que les deux parties ne se quittent à l'amiable sachant que le technicien était en fin de contrat au 30 juin. Cette nouvelle a fait l'effet d'un tremblement de terre à l'échelle du club seinomarin. Il faut dire que ce n'est pas dans les habitudes de la maison « Rouge et Jaune » de se séparer d'un entraîneur en cours de championnat. Comme le rappelait notre confrère Victorien Lenud, journaliste à Paris-Normandie, on doit remonter à l'année 2012 pour trouver trace du précédent cas avec le départ de Laurent Hamon. Et pourtant, Quevilly-Rouen a déjà traversé d'autres difficultés sportives.

Alors, bien entendu, cette décision peut se justifier par le classement des coéquipiers de Garland Gbellé, 18e au bout de 20 journées à cinq longueurs du premier non-relégable, Concarneau, dans une saison qui verra les quatre derniers de la classe être relégués à l'étage inférieur. Pour autant, il paraît injuste d'imputer ces mauvais résultats au seul Olivier Echouafni. Surtout qu'après une entame complètement manquée (2/24), QRM avait redressé la barre, certes doucement mais sûrement. Depuis qu'il a ouvert son compteur victoire, sur la pelouse de Dunkerque (J9. 1-0, le 30 septembre), le collectif quevillais affiche le 13e bilan de Ligue 2, tout sauf déshonorant. Si le début d'année 2024 est raté, avec également une élimination peu glorieuse en 1/32e de finale de la Coupe de France par l'Entente Feignies-Aulnoye (1-0), pensionnaire de N2, les « Rouge et Jaune » avaient clôturé 2023 sur trois sorties consécutives sans revers : un succès aux dépens de Bordeaux (3-2) et deux matches nuls à l'extérieur, à Bastia (0-0) et au Paris FC (2-2).

Un mercato 2023 pas à la hauteur du précédent

Sans minimiser le rôle de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France féminine dans cette spirale négative, si le club normand se retrouve dans une position autant inconfortable, c'est principalement parce qu'il n'est pas parvenu à réaliser un mercato estival 2023 aussi accompli que le précédent. Alors que l'équipe avait terminé l'exercice 2022-2023 11e, après avoir été pendant très longtemps dans le Top 10, avec un certain Olivier Echouafni à sa tête, plusieurs éléments cadres ont quitté le navire seinomarin. Prêtés par Toulouse et les Belges de Beerschot, Mamady Bangré et Issa Soumaré n'ont pas pu être conservés. Afin d'effectuer des opérations financières intéressantes (indispensables pour l'équilibre économique du club), Louis Mafouta et Kalidou Sidibé ont été transférés, respectivement à Amiens et Guingamp. Syam Ben Youssef a, lui, préféré retourner à Caen plutôt que de prolonger son séjour à Quevilly. Cette « saignée » aurait pu être encore plus significative si le président Michel Mallet avait accepté de vendre Balthazar Pierret.

Autant de joueurs qui n'ont pas été remplacés par des alter egos d'un calibre équivalent même si Sambou Soumano, prêté par Lorient, a déjà inscrit neuf buts et que Logan Delaurier-Chaubet, prêté par Bordeaux, a tout d'une bonne trouvaille (quatre buts pour deux passes décisives). Dans ce contexte et devant composé avec des infrastructures très éloignées des standards d'un club « pro », notamment au niveau de la qualité des pelouses, Olivier Echouafni a dû quasi-entièrement reconstruire un effectif. Et il faut reconnaître que la mayonnaise a moins bien pris que la saison passée. Et dans pareil cas de figure, il est toujours plus simple de faire sauter le fusible, incarné par le coach, plutôt que de renouveler en profondeur un groupe ne répondant pas aux attentes. Bien sûr, le mercato d'hiver pourra peut-être permettre d'apporter un ou deux ajustements (l'ex-Palois Antoine Batisse a signé). Charge désormais à son successeur, dont l'identité n'a pas encore été dévoilée, de faire mieux alors qu'un calendrier XXL se profile (déplacements à Angers et Laval entrecoupés de la réception de Grenoble). En attendant, c'est Alain Wathelet, officiant jusqu'à présent en tant qu'adjoint, qui assure l'intérim. Ne disposant pas du BEPF, diplôme indispensable pour exercer en L2, celui-ci ne devrait pas excéder un mois. Dépassé ce délai, l'Etat-major quevillais devra s'acquitter d'une amende de 12 500 € par match.

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