Foot Normand

Cinq choses à savoir sur Fabien Mercadal, le nouveau coach de QRM

Entre les cas positifs à la Covid-19, les suspendus, les blessés et Gustavo Sangaré partis à la CAN, Fabien Mercadal est amputé d'une dizaine de joueurs face à Bastia. ©QRM

Il a déjà entraîné en Normandie

Forcément, tous les supporters du Stade Malherbe s'en rappellent. Et on ne peut pas dire qu'ils en gardent un merveilleux souvenir. A l'été 2018, dans la foulée de la lutte de pouvoir que se sont livrés les dirigeants caennais conduisant à l'éviction de Jean-François Fortin, Gilles Sergent, son successeur à la présidence, intronise un jeune entraîneur sur le banc « Rouge et Bleu » : Fabien Mercadal. Entre l'absence de résultats, la cohabitation avec Rolland Courbis à partir de la mi-février et un vestiaire devenu une véritable poudrière au fil des mois, le technicien avait vécu un baptême du feu volcanique en Ligue 1 ; un baptême du feu qui s'était soldé par la relégation du SMC à l'étage inférieur. A l'heure de dresser son bilan, l'entraîneur - dont l'aventure caennaise ne s'était pas prolongée au-delà de cette saison - n'avait pas fui ses responsabilités. "En tant que coach, une grande partie m'incombe". Toutefois, quelques mois plus tard, sa version avait quelque peu changé. "Une saison se prépare. Celle-ci ne l'avait pas été. Il y avait un coach (Patrice Garande) qui savait assez tôt qu'il ne serait plus là", avait-il déclaré dans les colonnes de La Voix du Nord. Quoi qu'il en soit, il serait injuste d'imputer à Fabien Mercadal l'entière responsabilité de cet échec. Même si la possibilité d'exercer en L1 constituait une chance incroyable pour lui, le contexte malherbiste était loin d'être idéal (inexpérience des dirigeants, instabilité du club à tous les étages, faiblesse de l'effectif...).

Il est supporter de Bastia

Hasard du calendrier, Fabien Mercadal va commencer son aventure à la tête de QRM par un déplacement au Sporting Club de Bastia. Un club qu'il supporte "depuis tout petit", comme il nous le confiait en 2019, à l'époque où il officiait sur le banc du Stade Malherbe. Il faut dire que le nouvel entraîneur seinomarin possède des origines corses par son père, Jacques, lui-même entraîneur au niveau régional. Plus jeune, le technicien a souvent passé des vacances sur l'Ile de Beauté. "C’est vrai que j’y ai passé de bons moments. J’ai gardé de très bons amis. J’y retourne de temps en temps. On a une maison, à Rapale, où est né mon père, dans la région du Nebbio, pas loin de Saint-Florent, au nord de l’île", témoignait-il dans des propos rapportés par La Voix du Nord en septembre 2020. Du Sporting, Fabien Mercadal apprécie "ce sentiment d'appartenance" qui s'en dégage. "Je trouve qu'il fait vibrer sa région, vraiment. Ça me plaît. Quand ils ont battu le PSG lors de ce fameux match (le 10 janvier 2015, en L1, mené 2-0, Bastia l'avait emporté 4-2 en L1), j’étais heureux, j’avais vibré. C’est ça le foot : grâce à des valeurs, tu fais tourner les pronostics".

Il est issu du monde amateur

"Je suis fier de dire que je suis un entraîneur issu du monde amateur". Dans l'émission Le Vestiaire sur SFR Sport (devenu depuis RMC Sport), en novembre 2017, Fabien Mercadal avait évoqué les origines de son parcours. A la suite d'une blessure à une cheville, le technicien a commencé à exercer dès l'âge de 29 ans, à Gap, en CFA (l'ancienne appellation du N2). Depuis, il a fréquenté toutes les divisions, du CFA2 à la Ligue 1. "Aujourd'hui, je suis entraîneur pro mais je n'ai pas honte d'être passé par le milieu amateur", avait-il ajouté dans notre magazine à l'été 2018. "Si j'en suis là aujourd'hui, c'est parce qu'on estime que je possède certaines compétences. Et ces compétences, je les ai acquises dans les clubs amateurs. J'ai beaucoup de respect pour ce foot amateur. On y trouve des bons entraîneurs, des bons dirigeants, des bons joueurs..." D'ailleurs, lors de son premier passage à Dunkerque, Fabien Mercadal (2012-2016) avait été observé des séances de l'un de ses homologues de DSR ! "Il restait sur plusieurs montées. Je le trouvais intéressant. Je suis allé voir pour savoir quel était son idée de jeu".

Il a été formé (en partie) à l'OM

S'il n'a pas connu une immense carrière de joueur, n'ayant jamais évolué plus haut que la D3 ou le CFA, Fabien Mercadal a côtoyé de grands joueurs, de très grands joueurs. Et pour cause, au début des années 1990, le coach de QRM a fréquenté le centre de formation de l'OM ! "Je pourrais vous citer 50 noms", s'exclamait le natif de Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 2019. "Il y avait une telle génération. Eric Di Meco qui était très sympa avec nous, les jeunes, Paulo Futre, Rui Barros, des sacrés bons joueurs. J'ai vécu aussi l'arrivée d'Alen Boksic. Au départ, on pensait qu'il serait avec nous au centre. Quand on l'a vu pour la première fois sur un terrain, on a vite compris que non. C'était un phénomène". Arrivé à 19 ans en provenance de Digne-les-Bains (pensionnaire de l'équivalent du R1 à l'époque), où il se dirigeait vers un emploi à la Sécurité sociale, Fabien Mercadal avait réalisé une semaine d'essai avec la réserve marseillaise avant de signer. "Je m'étais entraîné avec Eric Cantona. Un truc de fou". S'il n'avait jamais défendu les couleurs de l'équipe première olympienne, le technicien n'éprouve aucun regret. "Honnêtement, avec cet effectif, c'était impossible de me faire une place. Quand je me souviens que Marcel Desailly était parfois sur le banc..."

Il dort dans son bureau (enfin pas souvent)

Depuis son passage au Paris FC (2017-2018) où il a incontestablement signé sa meilleure saison en tant qu'entraîneur dans le monde « pro » (huitième de L2 après avoir été longtemps à la lutte pour la montée alors que son équipe n'avait été repêchée qu'à quatre jours du début du championnat), Fabien Mercadal est escorté d'une sorte de légende. Parmi les anecdotes qui ressortent, la plus marquante est incontestablement celle d'un entraîneur dormant... dans son bureau ! "C'est un peu exagéré. Ça ne s'est produit que quelques fois. Comme en région parisienne, les durées de transport sont beaucoup plus longues, c'était plus pratique parfois de dormir au centre d'entraînement. Ça nous permettait (avec son staff) de gagner du temps", nous avait-il expliqué il y a quelques années. "En France, on a tendance à enfermer les gens dans des cases. Bien sûr, j'ai ce côté passionné mais je ne suis pas le seul. Tous les coaches sont comme ça. Après, j'aime ce sport. Quand on exerce un tel métier passion, on y rattache souvent tout. Quand je vais au cinéma, parfois j'entends un dialogue et je me dis : « Je l'utiliserais bien dans une causerie »".

> L2. J20 - Bastia (18e - 20 points) / Quevilly-Rouen (11e - 24 points), samedi 8 janvier à 19 heures au Stade Armand-Cesari.

Fabien Mercadal

 

Fabien Mercadal

> Né le 29 février 1972 (49 ans) à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).

Ex-défenseur. Entraîneur.

Carrière de joueur : Digne (1989-1991, CFA2-DH), Marseille B (1991-1994, D3-CFA), Gap (1994-1995, DH), Evry (1995-1997, N1), Saint-Georges (1997-1999, CFA2), Gap (1999-2000, DH), Manosque (2000-2002, CFA-CFA2), Gap (2002-2004, CFA2-CFA)

Parcours d'entraîneur : Gap (2005-2008, CFA), Amiens (adjoint, 2008-2012, L2-N1), Dunkerque (2012-2016, CFA-N1 puis 2020-2021, L2), Tours (2016-février 2017, L2), Paris FC (2017-2018, L2), SM Caen (2018-2019, L1), Cercles Bruges (BEL, juillet-octobre 2019), QRM (janvier 2022-...).

Sous contrat avec Quevilly-Rouen jusqu'en 2023.

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