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Fabien Mercadal : "A Caen, en Ligue 1, je n'étais pas prêt. J'aurais dû rester au Paris FC"

Premier succès pour Fabien Mercadal à la tête de QRM. ©Damien Deslandes

Entre les cas positifs à la Covid-19, les suspendus, les blessés et Gustavo Sangaré partis à la CAN, Fabien Mercadal est amputé d'une dizaine de joueurs face à Bastia. ©QRM

C'est avec un certain soulagement que QRM a vu la commission de discipline de la LFP lui attribuer la victoire, par pénalité, face à Nancy (J35. le 22 avril). Dans l'esprit des dirigeants normands, cette décision ne faisait guère de doute. Il faut dire qu'au moment où le match avait été arrêté, à la 40', à la suite de jets de fumigènes de supporters lorrains, les « Rouge et Jaune » menaient 3-0. Avec ces trois points supplémentaires au compteur, Quevilly-Rouen recolle à hauteur de Rodez - vainqueur surprise du leader toulousain, lundi soir (son premier succès en 2022 !) - mais reste en position de barragiste ; la faute à une moins bonne différence de buts (- 13 contre -17).

"C'est un échec. Je n'ai pas réussi à souder le groupe, le club, les supporters"

Conséquence, l'équipe de Fabien Mercadal jouera une partie de son avenir face au SMC, samedi, lors de la 37e journée de Ligue 2. Un stade que l'entraîneur seinomarin connaît bien. Et pour cause, il a dirigé le club caennais en 2018-2019, dont les quatre derniers mois en binôme avec Rolland Courbis. Ponctué d'une relégation en deuxième division, cet exercice s'était révélé douloureux pour Malherbe et le technicien originaire des Gorges du Verdon. Quatre ans plus tard, la cicatrice n'est pas encore refermée pour celui qui est déjà revenu à d'Ornano la saison passée, aux commandes de Dunkerque.

"Bien sûr que je regrette que ça se soit terminé ainsi. C'est un échec. Je n'ai pas réussi à faire prendre la mayonnaise. Je n'ai pas réussi à souder le groupe, le club, les supporters. Après, si ça peut faire plaisir, je prends la totale responsabilité de la descente de Caen", nous avait confié Fabien Mercadal, début janvier, quelques jours après sa nomination à la tête de QRM. Avec les « Rouge et Bleu », celui qui a également entraîné Tours, Dunkerque et le Cercle Bruges en Belgique a vécu, à ce jour, son unique aventure en Ligue 1. Une découverte de ce niveau qui a joué un rôle selon le principal intéressé.

Un contexte caennais mal évalué à l'époque

"Si on avait été en Ligue 2, peut-être que je m'en serais sorti car ce championnat, je le connais très bien. Mais là, pour une première expérience en Ligue 1... La Ligue 1, ce n'est pas la Ligue 2, les joueurs sont différents, les attentes aussi tout comme l'exposition médiatique". Le coach quevillais ne s'en cache pas : il a "souffert de cette exposition médiatique". "J'estime qu'il y a eu du harcèlement de la part de certains médias", juge Fabien Mercadal, considérant que quelques journaux nationaux se sont acharnés. "Pourquoi ? Je ne sais pas. Aujourd'hui, avec un peu plus d'expérience, je ferais certaines choses différemment". Mais pour le technicien, ce n'est pas la seule raison qui explique son échec au Stade Malherbe.

"Je ne me cherche surtout pas d'excuse mais il y avait des soucis à l'époque avec le changement de président"

"Je vais être très honnête. Pour aller à Caen, en Ligue 1, je n'étais pas prêt. J'aurais dû rester au Paris FC. Le président du PFC (Pierre Ferracci) m'avait prévenu : « Tu vas le regretter de partir ». Et je l'ai regretté", soulignait l'entraîneur quand nous l'avons interrogé dans les colonnes de notre magazine (lire n°44). "J'aurais dû décliner cette proposition. J'aurais pu me le permettre car j'étais déjà sous contrat avec un club, un joli club. J'avais travaillé sur les plans du nouveau centre d'entraînement. Mais j'ai ce défaut, le confort me dérange. Un jeune du Paris FC me l'avait d'ailleurs dit : « Coach, vous n'aimez pas le confort ». J'ai soif de me lancer des défis. A QRM, c'est pareil. Vous savez, j'aurais très bien pu rester chez moi".

S'il était conscient du contexte compliqué entourant le club malherbiste à ce moment-là*, Fabien Mercadal n'avait pas perçu à quel point le mal était profond. "Je ne me cherche surtout pas d'excuse mais il y avait des soucis à l'époque avec le changement de président, des problèmes en interne. L'état d'esprit autour du club était un peu pesant". S'il n'a jamais envisagé de démissionner ; "Personne ne m'aurait fait lâcher", le coach de QRM ne retient pas que des aspects négatifs de cette saison éprouvante à la tête du SMC. "Ma fierté, c'est de l'avoir terminée. On l'analyse comme on veut mais on aurait pu me virer avant. Personne au club n'a voulu le faire. Peut-être que ça signifie que l'analyse en interne a été différente de celle que les gens ont pu effectuer de l'extérieur".

> L2. J37 - SM Caen (9e - 47 points) / Quevilly-Rouen (18e - 34 points), samedi 7 mai à 19 heures à d'Ornano.

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