2020 avait offert à Quevilly-Rouen un finish redoutable avec la réception du Red Star (le troisième du championnat) à Diochon (2-2). 2021 commence pour sa part sur des bases elles aussi très élevées puisque les Normands ont rendez-vous dans l'antre légendaire de Furiani pour lancer une année où ils ont beaucoup à gagner. Contre Bastia, ils devront de nouveau gérer une confrontation en très haute altitude. "Je n'ai pas vraiment de méthode pour préparer mes joueurs à ce type de match", confie l'entraîneur Bruno Irles. "Déjà, c'est un choc au sommet du moment, il y a un mois, on n'aurait pas dit ça. On a déjà été au sommet contre Avranches (défaite 4-1), après on ne l'était plus. Il faut savoir rester humble car on ne sait pas où on sera dans deux semaines". Qu'il dédramatise la rencontre auprès de certains joueurs ou qu'il en galvanise d'autres en insistant sur l'importance de cette affiche, l'ancien défenseur de l'AS Monaco reste au-devant d'une belle opération si d'aventure il venait à cueillir aux dépens du Sporting un dixième succès cette saison.
Pour l'heure, les voyants sont au vert pour le leader seinomarin mais en dressant le bilan des victoires, on constate qu'il n'a battu aucun des autres membres du Top 6 cette saison (Red Star, Cholet, Laval et Concarneau). Faut-il y voir une défaillance de QRM lorsqu'un plus gros poisson tire sur la ligne ? Bruno Irles n'y croit pas vraiment. "Il y a des équipes qui étaient bien placées quand on les a jouées mais qui ne sont plus dans le top 10 aujourd'hui", expose-t-il. "J'essaie d'avoir le recul pour dire que les gros, c'est difficile pour nous mais ce n'est pas l'analyse que j'en fais".
Dans les faits, la statistique est implacable mais en dépoussiérant chaque match depuis le début du championnat, on se rend compte que Quevilly-Rouen n'est pas si mal à l'aise que ça contre ses principaux rivaux. Témoin privilégié, le milieu de Cholet Fred Dembi est venu gagner à Diochon en novembre (J13. 2-1) mais l'équipe de Bruno Irles lui avait fait très forte impression malgré son revers. "Le match contre QRM, même si on l'a gagné, il était plus compliqué", confie l'ex-Diable Rouge du FC Rouen. "Quevilly-Rouen, c'est une équipe dure à manœuvrer, leur bloc est impressionnant et leur système de jeu est bien huilé avec un gros volume de jeu". Surtout, l'une des forces normandes depuis le début de saison reste son quatuor offensif. En plus de l'intenable Andrew Jung, auteur de 15 buts en 16 sorties, Ottman Dadoune, Manoubi Haddad et Yassine Bahassa ont rarement déçu depuis août. "C'est simple, les quatre de devants sont de super joueurs, ils sont vraiment capables de tout", poursuit notre témoin privilégié.
Une équipe toujours dure à manœuvrer
Candidat au podium, le SO Cholet avait su performer à Diochon en novembre avant de perdre pied en Corse un mois plus tard, subissant un large revers 5-1 face aux hommes de Mathieu Chabert. Le football n'étant heureusement pas une science exacte, la défaillance des Mauges n'augure pas obligatoirement un match pénible pour les Quevillais ce lundi. D'autant qu'avec le recul, Fred Dembi estime que son équipe avait peut-être moins souffert contre les Bastiais que face aux Normands. Paradoxalement. "On a perdu largement mais une équipe comme QRM ou même le Red Star, je les ai trouvés beaucoup plus compliqués à manœuvrer que cette équipe de Bastia". L'ancien Avranchinais n'énonce pas pour autant qu'il est aisé d'affronter le promu corse, loin de là. "Bastia, ça reste le haut niveau, Furiani, c'est un contexte. Les Bastiais ont une attaque de feu et lorsqu'ils se projettent vers l'avant, c'est très dangereux ! C'est juste impressionnant. Non seulement les mecs, ils sont forts et s'ils sont dans un grand jour comme contre nous, alors attention !"
L'un des avantages de QRM pour ce choc de reprise sera de pouvoir compter sur un groupe régénéré et, aux dernières nouvelles, épargné par la Covid-19. "Je n'aurai qu'un suspendu, à savoir Gustavo Sangaré", rappelle Bruno Irles. Reste, par ailleurs, à nourrir davantage la réponse à notre question initiale. Sur leurs quatre précédentes confrontations contre les actuels membres du Top 6 , les « Rouge et Jaune » n'ont perdu que contre Cholet. Ils n'ont en effet jamais fait que trois matches nuls contre Concarneau (1-1), Laval (0-0) et le Red Star (2-2). Des performances acceptables dans un championnat ciselé par les reports et dicté par les inégalités en termes de forme physique.
Avant l'ultime salve de la phase aller, il importait d'opérer un premier bilan mais lorsqu'on se demande si Quevilly-Rouen pâlit quand la pente se raidit, la réponse demeure en suspens. Elle risque de le rester jusqu'aux ultimes journées de championnat. "Ça reste un championnat particulier", poursuit Bruno Irles. "Parmi nos défaites par exemple il y a Boulogne au début de saison à un moment où on n'était pas prêts. Ils (les Boulonnais) ne sont pas dans le Top 6. On perd aussi contre Cholet mais c'était après un mois sans jouer à cause de la Covid. Ce championnat est très mouvant, les six équipes de devant n'étaient par exemple pas les mêmes un mois après le début de championnat". Si son discours tient la route, l'ancien coach palois n'échappera toutefois pas à l'émanation de quelques vérités si d'aventure son équipe ou celle de Bastia sortait victorieuse du choc à venir. Pour l'heure, on le répète, tout va bien pour le leader du National et il va sans dire que s'il ne bat ni Cholet, ni Bastia, ni le Red Star cette saison, on aura vite fait d'oublier ces soi-disant défaillances si l'équipe seinomarine occupe l'une des deux premières places synonymes de Ligue 2 lorsque la saison baissera le rideau.
> N1. J17 - SC Bastia (2e - 29 points) / Quevilly-Rouen Métropole (1er - 31 points), lundi 11 janvier à 20 h 45 au Stade Armand-Cesari.
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