Qu'ils concernent la descente en National 2 ou la montée directe en Ligue 2, les ultimes rencontres de la saison de National apportent avec eux un suspense très relatif. Qu'à cela ne tienne, le duel de ce lundi soir entre Quevilly-Rouen et le promu Annecy a été érigé en « match de la montée », ce qu'il pourrait effectivement bien être, dans les faits. La perspective de toucher enfin au but ne viendra quoi qu'il arrive pas perturber le capitaine Romain Padovani, acteur sûr de son fait depuis l'entame de la saison et symbole du renouveau de QRM après deux exercices timides pour ne pas dire moribonds. "Pour monter, il manque la dernière pierre à l'édifice, cette dernière victoire, même si elle ne sera pas obligatoire comptablement", constate le défenseur central. "Symboliquement, il faudrait un dernier succès afin de pouvoir fêter ça contre Annecy".
ROMAIN PADOVANI
Grimpé en Ligue 2 avec Chambly en 2019 et auteur par la suite de seulement onze apparitions à l'étage du dessus, le natif de Nice ne s'attendait pas forcément à revivre de si belles émotions cette saison. "Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce nouvel effectif et avec mon entraîneur que j'ai redécouvert après nos années à Monaco. Je suis venu ici pour le coach sans réelle conviction qu'on allait pouvoir monter. J'ignorais que nous aurions un tel potentiel aussi rapidement. Ça a surpris tout le monde sauf une personne : le coach".
Ravi de son choix, Romain Padovani est un enfant de la Côte d'Azur qui fêtera ses 32 ans en octobre. Post-formé à l'AS Monaco, le défenseur a réalisé une belle carrière dans les championnats nationaux français à l'exception d'un petit détour par Portsmouth en 2014-2015 pour s'essayer à la quatrième division anglaise. QRM, c'était selon ses dires "l'un des meilleurs choix" qu'il ait fait dans sa carrière. Un des derniers challenges aussi pour un footballeur qui se rapproche du jour où il raccrochera les crampons. "Je suis arrivé de Chambly où j'avais perdu du temps de jeu, ici, le coach m'a dit d'entrée que je serais un cadre et ça a tout de suite joué sur ma confiance. Aux entraînements, je me régale et j'ai la sensation d'avoir appris plus en un an ici qu'en dix ailleurs. C'est malheureux pour mes autres coachs mais c'est totalement vrai !"
Un duo en or avec le jeune Mickaël Nade
Dans quelques matches, l'heure des bilans pointera aussi le bout de son nez et si la montée de QRM portera évidemment le sceau du goleador Andrew Jung, l'apport de Romain Padovani dans cette reconquête normande aura aussi eu une place prépondérante. Celui qui a donné ses premiers coups de pied dans un ballon à Villefranche-sur-Mer a brillé individuellement mais aussi dans son association parfaite avec le jeune Mickaël Nade (22 ans), prêté par Saint-Etienne. "Cette complémentarité entre mes deux défenseurs était voulue au même titre que celle qui existe entre mes deux n°6 et mes attaquants", analyse Bruno Irles. "Ce n'est pas un hasard si quand on a Romain Padovani aux côtés de Mickaël Nade, c'est complémentaire. C'est ce à quoi j'aspirais en recrutant ces deux profils".
Bruno Irles
Le Niçois détaille pour sa part davantage encore son association avec le jeune Stéphanois. "L'avantage avec Micka, c'est qu'on ne se ressemble pas", ajoute Romain Padovani. "Il va être plus dans le duel, moi dans l'anticipation. Il va très vite, moi, je suis plus lent. Ce n'est pas celui avec qui je reste le plus en dehors mais sur les terrains, on se parle tout le temps et notre duo a plutôt bien marché, je le reconnais". Un duo qui n'a encaissé que 27 buts malgré un état d'esprit d'ensemble très joueur et qui forme à ce titre l'une des charnières centrales les plus efficaces du National depuis août.
S'il est resté joueur d'ailleurs, c'est aussi parce que Romain Padovani garde l'âme de l'attaquant qu'il était à ses débuts. Et s'il s'est par la suite exprimé au poste de n°6 à partir de ses 14 ans, c'est bien derrière qu'il prenait le plus de plaisir à jouer. "À cet âge-là, ça ne m'arrivait pas souvent mais j'adorais évoluer plus bas et au fil de ma carrière, à force de dépanner, j'y suis resté", confie le capitaine quevillais qui nourrit aussi un paradoxe. "Quand je jouais au milieu, par contre, j'adorais me projeter et marquer des buts, ce que je peux moins faire maintenant". Sa réalisation pleine de panache à la dernière seconde lors du match nul (J30. 1-1) contre Avranches peut en témoigner. Au final, alors que la montée ne fait plus trop de doute, à l'école Irles, l'élève Padovani va valider son passage dans la classe Ligue 2 sans l'ombre d'un doute et avec un bon bulletin. L'objectif sera alors cette fois-ci de ne pas redoubler.
> N1. J30 - Quevilly-Rouen (1er - 55 points) / FC Annecy (14e - 32 points), lundi 19 avril à 18 H 30 au Stade Robert-Diochon.
Montée en Ligue 2, mode d'emploi
> QRM sera officiellement promu dès lundi soir si... il bat le FC Annecy. Un match nul ou un revers retarderait forcément l'échéance en raison du succès d'Orléans à Bourg-en-Bresse vendredi.
> QRM sera officiellement promu cette saison si... il remporte une seule victoire d'ici à la fin de la saison. Ou bien s'il obtient trois matches nuls. Les hommes de Bruno Irles seront également promus si l'US Orléans perd l'un de ses cinq derniers matches, qu'importent les résultats des Normands.
> QRM ne montera pas en Ligue 2 si... les Normands inscrivent moins de trois points sur leurs cinq derniers matches, que dans le même temps Orléans réussit à obtenir au minimum quatre victoires et un match nul et que dans le même temps, le SC Bastia inscrit au moins deux points.
Aurélien RENAULT