Avec quel système évoluera le Stade Malherbe contre Bordeaux, samedi soir ? Une interrogation qui paraît légitime depuis le week-end précédent et le déplacement à QRM (J30. victoire 2-1). Pour la première fois depuis qu'il s'assoit sur le banc de l'équipe « pro », Nicolas Seube a dérogé à son habituel 4-2-3-1. Face au voisin normand, le technicien des « Rouge et Bleu » l'a troqué pour un 3-4-1-2 ; un schéma qu'il maîtrise parfaitement bien pour l'avoir régulièrement utilisé, notamment avec « la génération 2006 », finaliste de la Coupe Gambardella il y a deux ans. "Par rapport à leur potentiel, je voulais mettre les joueurs dans les meilleures dispositions. Ça nous offre davantage de garanties. Ça a permis à Micka (Le Bihan) d'être positionné attaquant, à Amine (Salama) d'entrer aussi dans l'axe, à Mathias (Autret) de se trouver sous les attaquants comme Bilal (Brahimi)", donne comme exemples le coach du SMC.
Si Nicolas Seube a choisi cette option tactique, c'est également pour instaurer un pressing dès le coup d'envoi et densifier l'axe ; une zone où Quevilly-Rouen amène beaucoup de monde. "C'est plus simple pour les pistons d'aller chercher les latéraux adverses assez haut sur le terrain avec la couverture des centraux derrière eux. Et au lieu d'être en un contre un en défense, on se retrouvait en supériorité numérique". Avec ce dispositif, certains Caennais se sont mis en évidence à l'image de Valentin Henry. Dans un rôle de piston dans le couloir droit, l'ex-Brestois a été impliqué sur les deux buts de sa formation et même passeur décisif sur le second (sa huitième de la saison en championnat, seul l'Auxerrois Gautier Hein fait mieux avec neuf « assists »).
"On doit apprendre à mieux gérer les deux contre un. C'est toute la complexité de ce poste de piston"
Nicolas Seube
"Valentin, c'est l'une de nos satisfactions", se félicite l'entraîneur malherbiste. "Son avantage, c'est sa fiabilité technique. Il est souvent juste dans son jeu de passes et ses centres. C'est pourquoi il a des statistiques. Mais il s'est aussi amélioré défensivement. Comme pour Ali (Abdi), il fallait qu'il progresse dans ce domaine. Aujourd'hui, ils sont plus performants, en tout cas dans un système à quatre". Car il n'a pas échappé à l'ancien n°2 du club normand que ses pistons ont souffert en deuxième période face à QRM. "Quand notre bloc était bas, j'ai senti notre animation défensive en difficulté. On s'est retrouvé en infériorité numérique dans les couloirs. On doit apprendre à mieux gérer les deux contre un. C'est toute la complexité de ce poste".
Le système choisi dépend aussi de l'adversaire
Son pendant à gauche Ali Abdi n'a pas semblé autant à l'aise. "Ali est capable de jouer latéral comme piston. Il le fait en sélection mais il a besoin d'avoir le jeu devant lui, des espaces pour proposer son apport offensif", lâche Nicolas Seube qui n'oublie pas de souligner que l'international tunisien est à l'origine de la seconde réalisation caennaise avec "cette passe à l'opposé, du droit, causant le déséquilibre, sur Val, de piston à piston". Pour son entraîneur, l'ex-Parisien a manqué "d'individualisme". "Je me souviens d'une situation en première période où Ali a un un contre un à effectuer, mais il veut absolument faire la passe. Je lui ai dit à la mi-temps qu'il fallait aussi utiliser le dribble : « Tu as des cannes, tu peux y aller tout seul »".
"Est-ce que l'idée ne serait pas d'aligner deux joueurs dans les couloirs pour apporter de la supériorité numérique"
Nicolas Seube
Pour aligner ce 3-4-1-2, le technicien a également tenu compte des absents. A Diochon, il était privé de Godson Kyeremeh, son seul véritable ailier de débordement. Ce sera de nouveau le cas pour la réception des Girondins. "On a une arme en moins dans les couloirs", déplore-t-il. "Ses coéquipiers pouvant occuper ce poste sont plus des joueurs de pied. Même s'il n'empêche qu'on a déjà évolué avec Mathias ou Bilal sur un côté et ça a fonctionné". Pour autant, Nicolas Seube va-t-il être tenté de reconduire samedi ce schéma à trois arrières centraux et deux pistons ? C'est loin d'être acquis bien qu'il ait assuré en conférence de presse, ce jeudi, "être en totale réflexion".
Le coach des « Rouge et Bleu » ne s'en cache pas, l'animation choisie dépend en partie de l'adversaire et de ce qu'il propose sur le rectangle vert. "A Bordeaux, les milieux excentrés sont plutôt des joueurs d'axe, qui rentrent à l'intérieur, rarement sur les ailes. Leurs latéraux sont souvent seuls dans les couloirs", analyse-t-il. A partir de ce constat, le « patron technique » du SMC se demande si les couloirs justement ne constituent pas un enjeu majeur de cette confrontation. "Est-ce que l'idée ne serait pas d'aligner deux joueurs dans cette zone pour apporter de la supériorité numérique ?" Alors, plutôt 3-4-1-2 ou 4-2-3-1 ? Réponse samedi sous les coups de 18 heures sachant que Brahim Traoré (surcharge à un quadriceps) est incertain. Une donnée qui pourrait bien avoir son importance .
> L2. J31 - SM Caen (6e - 45 points) / Bordeaux (12e - 38 points), samedi 6 avril à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.