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A la recherche d’un club, Maël Obé n’a pas vécu les lendemains de Gambardella escomptés

Ayant multiplié les essais durant le mercato, Maël Obé a été deux doigts de s'engager avec Les Herbiers (N2) avant que sa signature ne soit remise en question au dernier moment. ©Damien Deslandes

Ayant multiplié les essais durant le mercato, Maël Obé a été deux doigts de s'engager avec Les Herbiers (N2) avant que sa signature ne soit remise en question au dernier moment. ©Damien Deslandes

Alors que l'avenir de Norman Bassette durant le mercato ou la question du temps de jeu de Mohamed Hafid ont animé une partie des conversations autour du Stade Malherbe ces dernières semaines, certains de leurs ex-partenaires de la génération 2004 ne connaissent pas des préoccupations identiques. C'est le cas de Maël Obé, actuellement sans club et à la recherche d'un nouveau projet. Presque une anomalie quand on jette un coup d'œil dans le rétroviseur. Car il y a deux ans, tous les feux étaient au vert pour le jeune gardien qui soufflera sa 19e bougie le 26 septembre : capitaine de l'équipe finaliste de la Gambardella, une dizaine de matches avec la réserve (N2) dont le premier à 16 ans et même quelques séances avec le groupe de Stéphane Moulin. Mais la suite n'a pas été du même acabit...

Tout a commencé à se dégrader justement au lendemain de ce rendez-vous au Stade de France, en mai 2022. Alors que son bail en tant qu'aspirant prend fin, le natif de Dieppe ne se voit pas proposer de contrat stagiaire « pro » à l'inverse de ses coéquipiers Robin Verhaeghe, Heliondinho Tavares ou encore Abdoulaye Niakaté*. "Les coaches étaient plutôt partants pour que j'en signe un mais là-haut (sous-entendu la direction), ça ne passait pas trop. Les dirigeants ne croyaient pas en moi". En cause, entre autres, sa taille. Du haut de son 1,84 m, Maël Obé ne correspond pas au morphotype du portier moderne. Pour le principal intéressé, le coup fut dur à encaisser. 

"Les coaches étaient partants pour que je signe. Là-haut, ça ne passait pas. les dirigeants ne croyaient pas en moi"

Toutefois, grâce à l'insistance de Nicolas Seube, devenu entretemps directeur du centre de formation, l'ultime rempart poursuit l'aventure sous le maillot « Rouge et Bleu » sous statut amateur. Mais pendant l'été, la donne a changé. Alors qu'il lui était passé devant dans la hiérarchie des gardiens caennais la saison dernière, c'est Destiné Jopanguy (20 ans) qui reprend l'entraînement avec les « pros ». N°3 derrière Anthony Mandrea et Yannis Clémentia, il gardera les cages de la « B » durant tout le championnat (25/30 matches). Pire, au bout de quelques journées, un turnover est instauré en U19 avec Tristan Pickeu et Lucas Vovard afin que chacun bénéficie de temps de jeu et soit évalué en conséquence. Titulaire chaque week-end sur l'exercice précédent que ce soit avec la réserve, les U19 ou la Gambardella, Maël Obé ne dispute que deux rencontres tous les deux mois. "Ça m'a mis un coup au moral comme jamais".

S'inspirer de la trajectoire de Thomas Callens

Surtout que le jeune portier a conscience depuis longtemps que cette saison (2022-2023) sera sa dernière au sein de son club formateur. "Dès le début, je savais que je n'allais pas être gardé. Ça n'a pas toujours été simple à vivre mais je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. Au moins, ça m'a laissé du temps pour m'y préparer". Avec l'aide d'un conseiller, il se met en quête d'un nouveau club, multiplie les essais (Valenciennes, Amiens) et les prises d'intérêt. Au cœur de l'été, l'ex-Malherbiste pense avoir déniché le projet parfait à ce stade de sa carrière avec Les Herbiers, pensionnaire de N2. Sauf qu'au moment de signer, tout s'écroule. "J'ai reçu un appel m'expliquant que ce n'était plus possible. Aujourd'hui encore, je ne comprends pas pourquoi".

"Quand ton rêve de signer pro s'éloigne, tu ouvres les yeux sur le monde extérieur. Avant, tu es enfermé dans une bulle"

Problème, persuadé qu'il s'engagerait avec la formation vendéenne, Maël Obé a mis entre parenthèses toutes les autres offres qu'il avait reçues dont une d'Amiens. "Quand j'ai voulu revenir vers les autres clubs, c'était trop tard, ils avaient déjà tous fait leur choix". Résultat, aujourd'hui, le Dieppois se retrouve au « chômage ». Une période propice à une introspection. "Quand ton rêve de signer pro s'éloigne, tu ouvres les yeux sur le monde extérieur. Tu te poses des questions, tu te demandes ce que tu vas faire, tu es dans le flou. Avant, tu es enfermé dans une bulle". Malgré les doutes sur son avenir, la passion pour le ballon rond ne s'estompe pas. Le gardien n'aspire qu'à une seule chose : jouer.

"Ma priorité, c'est de gratter du temps de jeu. Je ne veux surtout pas vivre de saison blanche". Quitte à redescendre de quelques divisions ? "Même si je ne vais pas sauter sur la première proposition venue ou me précipiter, je ne suis fermé à rien". En attendant de pouvoir rebondir, Maël Obé s'entraîne tous les jours, fréquente avec assiduité une salle de sport, veille à son hygiène de vie... Et si les interrogations refont surface, il peut toujours s'inspirer de la trajectoire de Thomas Callens, passé lui aussi par le centre de formation du SMC, dont la taille relativement modeste pour un portier de haut niveau (1,82 m), ne l'a pas empêché de devenir l'un des principaux protagonistes de l'épopée du FC Annecy (L2) jusqu'en demi-finale de la Coupe de France la saison dernière.

*Brahim Traoré, Diabé Bolumbu, Noé Lebreton, Mohamed Hafid, Tidiam Gomis et Norman Bassette, tous finalistes de la Coupe Gambardella en 2022, ont paraphé un premier contrat professionnel avec le Stade Malherbe, leur club formateur.

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