En cette fin de semaine, le Stade Malherbe a remis au goût du jour l'une de ses bonnes vieilles habitudes : le mini-stage avant un rendez-vous capital. De Franck Dumas au duo Fabien Mercadal-Rolland Courbis en passant par Patrice Garande, le club normand a souvent utilisé cette « arme » avec, il faut le bien reconnaître, plus ou moins de réussite. En même temps, s'il suffisait de partir au vert quelques jours pour renouer avec la victoire, valider une montée ou sauver sa peau, ça fait longtemps que toutes les équipes de France et de Navarre partiraient avant chaque journée. Toujours est-il que depuis mercredi après-midi, les partenaires de Jonathan Rivierez sont partis s'isoler à Deauville. Ils logent à l'hôtel du Golf, qui a spécialement rouvert pour l'occasion, et s'entraînent, à huis clos, au Parc des Sports de Touques. Pour s'y être rendu à plusieurs reprises en avant saison, ces deux endroits sont particulièrement familiers des « Rouge et Bleu ».
"Quand on voit ce que le Stade Malherbe fait pour nous, il faudrait vraiment être compliqué pour oser se plaindre", ne cache pas Benjamin Jeannot. A en croire les différents protagonistes interrogés en conférence de presse (organisée exceptionnellement par Zoom), cette délocalisation temporaire ne comporte que des vertus. "Je pense que c'est important de rester entre nous et de pouvoir travailler sereinement. On se concentre sur l'essentiel, c'est-à-dire le match contre Auxerre. Ça permet de resserrer les troupes", souligne le coach Fabrice Vandeputte. La pression de l'environnement caennais était-elle devenue insupportable ? Pas certain quand même.
Pour l'ex-attaquant de Dijon, cette mise au vert peut avoir le mérite d'agir comme un déclic pour certains de ses coéquipiers. "C’est une bonne chose de se retrouver tous ensemble. J'espère que tout le monde avait déjà conscience du danger qui nous guette mais si ce n'est pas le cas, ce stage leur a fait comprendre. Quand on joue le maintien, on ne peut pas se permettre de ne penser qu'à sa petite personne. C'est tout un collectif qui doit se bouger pour s'en sortir. Il faut qu'on soit solidaires", lance l'avant-centre malherbiste. "C'est aussi une question de fierté. Il faut s'en sortir pour les supporters, pour nos familles, pour nous, pour qu'on puisse se regarder dans la glace".
Nouveau rassemblement de soutien des supporters
Au-delà de leur séance quotidienne, les « Rouge et Bleu » se sont notamment livrés à des ateliers de cohésion. "On partage des moments de convivialité sous diverses formes. On se parle beaucoup. Avec le staff et les dirigeants, on avait prévu un certain nombres de choses", reste énigmatique Fabrice Vandeputte. D'ailleurs, pour en savoir plus sur le contenu de ce stage, il faudrait repasser. "On va garder nos activités pour nous", ne se montre pas plus disert Benjamin Jeannot. "L'important, c'est de prouver qu'on est là les uns pour les autres, qu’on forme une vraie une force collective. Il nous reste trois matches pour tout donner. Il ne faut pas qu’on se dise : « Au mieux, on fera les barrages »".
Pourtant, depuis le match nul de Dunkerque, mercredi soir, en match en retard, c'est dans cette position (18e) que le SMC aborde la réception d'Auxerre ; les Nordistes devançant les Caennais à la différence de buts (- 12 contre - 13). "Ça ne change rien car il ne faut compter que sur nous", assure Fabrice Vandeputte. Mais entre une défense qui commet une erreur rédhibitoire à chaque sortie et un secteur offensif particulièrement atone (trois buts inscrits sur les six dernières journées), on a plutôt l'impression que les Caennais cultivent l'art de se tirer une balle dans le pied. "Nos contenus et nos résultats ne sont pas liés pour l’instant", estime le technicien normand rappelant comme une évidence "qu'il n’y a que le résultat qui compte".
Dans cette quête d'un succès qui le fuit depuis le 13 février (J25. 1-0 aux dépens de Niort), le Stade Malherbe bénéficiera, encore une fois, du soutien de ses supporters. Alors que cette rencontre se déroulera de nouveau à huis clos en raison du contexte sanitaire, le MNK a prévu, comme avant Dunkerque il y a dix jours, un rassemblement à l'extérieur à d'Ornano (même si ce dernier a été refusé par la préfecture). "Malgré nos résultats, on ne doute pas une seule seconde qu'ils sont derrière nous. La seule chose qui nous anime : c'est de gagner afin de rendre à tout le monde ce qu'il nous donne", confie Fabrice Vandeputte. A retranscrire désormais sur le terrain.
> L2. J36 - SM Caen (17e - 37 points) / Auxerre (5e - 57 points), samedi 1er mai à 20 heures au Stade Michel-d'Ornano.