C'est ce qui s'appelle, sans doute, le sens du timing. Alors qu'il traversait une petite période de moins bien du côté de l'US Orléans où il évolue en prêt depuis le 13 janvier, Andreas Hountondji a eu la bonne idée de se réveiller en signant un doublé rageur contre l'US Avranches vendredi soir. Un match auquel le président caennais Olivier Pickeu et son directeur sportif Yohan Eudeline ont assisté. "Ça m'a fait plaisir de les voir, je les ai croisés à la mi-temps et j'étais même un peu surpris", a d'ailleurs concédé le jeune attaquant (20 ans) après coup. Depuis la tribune du Stade René-Fenouillère, les deux dirigeants malherbistes ont sans doute apprécié la copie rendue par leur petit protégé, auteur de l'ouverture du score sur un rush supersonique dont il a le secret (10') mais aussi du but de la victoire sur une belle reprise en pleine surface (44').
S'il n'était pas au mieux avec l'équipe du Loiret avant ce doublé dans la Manche, le natif de Montry (Seine-et-Marne) n'était pas non plus au fond du bac, loin s'en faut. Élu notamment joueur du mois de son équipe en février, l'attaquant avait jusqu'alors déjà inscrit trois buts et délivré une passe décisive en neuf rencontres avec l'USO. "Ma performance est à l'image de l'équipe, le mot du coach lors de la causerie était « enthousiasme », c'est ce dont on manquait et ce dont je manquais moi aussi", s'autocritique l'avant-centre. "Il y a eu un vrai travail avec le coach, l'idée, c'est de jouer avec mes qualités, dans la percussion. Il y a eu de vraies discussions avec le staff, avec les plus anciens comme Adrian Dabasse ou Kévin Fortuné. Ils m'aident vraiment. De mon ressenti, c'est le match au cours duquel j'ai pris le plus de plaisir".
En redescendant d'une division après un premier prêt de cinq mois frustrant en Ligue 2 à Quevilly-Rouen (sept apparitions pour aucun but ni passe décisive), Andreas Hountondji semble avoir pris le bon virage pour sa progression personnelle mais aussi pour donner des gages de satisfaction aux décideurs « Rouge et Bleu ». "Je pense que la différence entre les deux prêts vient de la confiance donnée", glisse le joueur. "Il y en a eu à QRM mais là, je sens qu'il y en a une différente, le coach m'a vraiment dit qu'il avait besoin de mon profil. Ce n'est pas Andreas qu'il voulait mais mes qualités, c'est ça la différence". En repartant d'Avranches, le jeune Caennais avait assurément le sentiment d'avoir marqué de gros points auprès de son entraîneur Nicolas Usaï mais surtout auprès des dirigeants malherbistes. "Le but du prêt, c'est d'emmagasiner un maximum de temps de jeu, de jouer, de jouer et de prendre du plaisir sur le terrain. C'est ce qui me manquait la saison dernière et là, j'ai la chance de pouvoir le faire". Au SMC, les supporters ne rêvent dès que lors d'une chose : voir Andreas Hountondji marcher sur les traces de Godson Kyeremeh, forgé par un prêt en National pour revenir briller en Ligue 2.