Foot Normand

Anton Salétros décrypté par Stat Malherbe

Que ce soit défensivement ou offensivement, Anton Salétros (ici, aux côtés du directeur sportif Yohan Eudeline) présente d'excellents statistiques sur l'année 2022 avec Sarpsborg, en D1 norvégienne. ©SM Caen

Si on analyse l'année 2022 en Eliteserien (D1 norvégienne) d'Anton Salétros, les voyants sont au vert dans tous les compartiments du jeu. En se basant sur les chiffres, peu de points faibles ressortent. L'international suédois sait tout faire ou presque. A commencer par le secteur défensif. L'ex-joueur de Sarpsborg figure dans le Top 10 des milieux axiaux du championnat norvégien au niveau des interceptions, des duels défensifs et des actions défensives réussies. A l'autre bout du terrain, la contribution au jeu de son équipe est forte, il est très influent dans les 30 derniers mètres. En Eliteserien, Anton Salétros est le milieu qui a tenté le plus de passes : 66 par match dont un tiers vers l'avant (32%) sans connaître énormément de déchet (87,3% de taux de réussite). Il n'hésite pas non plus à user du jeu long bien qu'il ne rencontre pas la même efficacité (59% de réussite dans cet exercice).

Toutefois, le joueur formé à l'AIK Solna est très utile pour déséquilibrer l'adversaire, soit en éliminant ballon aux pieds ou en tentant et en gagnant ses « un contre un ». Il est celui qui a converti le plus d'actions offensives par match (cinq en moyenne), qui a réalisé le plus de passes progressives (passes qui parcourent au moins dix mètres vers l'avant). Il centre également beaucoup (3,8/match), avec efficacité (43,4% de réussite). Par contre, dans la zone de finition, on peut plus le qualifier de dernier (ou d'avant-dernier) passeur que de buteur. En 2022, celui qui a aussi évolué à Rostov en Russie et à Ujpest en Hongrie a délivré « une passe quasi décisive » par journée* (dans le Top 5 du championnat) tandis que son nombre de tirs (1,4/match) se situe dans la moyenne.

La clé : son adaptation sur et en dehors du terrain

Une question se pose cependant, comment l'ancien capitaine de Sarpsborg s'adaptera à un nouveau club, un nouveau pays, une nouvelle culture ? Sachant que dans un passé récent, le Stade Malherbe ne s'est pas montré très inspiré pour accompagner ses étrangers (Stef Peeters, Jan Repas, Timo Stavitski...). Celui qui a fréquenté toutes les sélections de jeunes avec la Suède va devoir également s'intégrer au modèle de jeu de Stéphane Moulin.

Au sein d'une équipe dominante (54% de possession en moyenne), bien que seulement 12e sur 16 en 2022, Anton Salétros vient de signer la meilleure saison de sa carrière dans une position de milieu relayeur droit, lui le gaucher, dans un schéma en 4-2-3-1. Celui qui dispose d'une petite expérience européenne (quelques minutes en Ligue des Champions et en Ligue Europa avec l'AIK Solna) devra assimiler les principes et intentions du coach caennais dans une Ligue 2 où il ne jouira pas d'autant d'espaces et de temps pour délivrer ses centres, l'un de ses points forts. A un niveau d'exigence plus relevé, rééditer les mêmes performances ne sera pas simple. D'un championnat à l'autre, l'approche du football est différente comme en atteste le tableau ci-dessous avec une comparaison entre la deuxième division française et la D1 norvégienne (pour l'année 2020).

*Passe qui débouche sur une situation de marquer un but, une opportunité claire pour un coéquipier.

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