60. Soit le nombre de points qu'il reste à distribuer en Ligue 2 pour le Stade Malherbe. Avec ce total encore en jeu, tous les espoirs sont permis chez les plus optimistes des supporters « Rouge et Bleu ». "Bien malin celui qui peut dire à quelle place on terminera", ne manque pas, d'ailleurs, de souligner Pascal Dupraz. Toujours est-il qu'à l'heure de défier le Téfécé, ni plus ni moins que l'écurie de Ligue 2 la plus performante depuis fin septembre (10V-3N-1D), le club normand se présente « seulement » dans la peau d'un 10e avec six longueurs de retard sur le Top 5 (mais une rencontre en moins). Pourtant, au soir de la 11e journée et d'un succès aux dépens du voisin havrais, les partenaires de Jonathan Rivierez pointaient au quatrième rang à une unité de la deuxième marche du podium.
"Comme vous l'avez fait remarquer, nous avons du retard", reconnaît le coach savoyard. "Depuis le match du HAC, nous n'avons pas confirmé ce que l'on espérait tous (1V-4N-2D). Déjà, nous n'avons pas su négocier ce fameux triptyque en une semaine (référence à l'enchaînement Châteauroux - Pau - Grenoble soldé par deux points sur neuf). Ensuite, il y a eu la claque contre Sochaux". Juste avant la trêve de Noël, le SMC avait effectivement concédé son premier revers de la saison à d'Ornano, et non des moindres (J17. 4-1). "Il faut reprendre le cours de notre histoire à domicile. Ça conditionnera notre deuxième partie de championnat".
Pour autant, à l'évocation de la réception de Toulouse, Prince Oniangué se refuse à parler de rendez-vous charnière. "On ne doit pas se focaliser sur notre classement. Il n'y a pas de pression. Nous aimons ce genre de contexte. L'an passé, nous étions un peu dans la même situation avant d'aller à Lens et nous avions sorti un gros match (avec une victoire 4-1, le 25 février)", rappelle l'international congolais. "C'est une rencontre excitante face à une équipe référence de notre championnat. C'est un challenge. A nous de montrer de quoi nous sommes capables". Pour le défenseur central caennais (ou sentinelle), l'écart avec le quintet de tête est loin d'être rédhibitoire. Surtout que le Stade Malherbe n'a pas réalisé de série, contrairement à la plupart de ses concurrents directs. "Mieux vaut l'avoir au bon moment".
Aucune ouverture du score depuis neuf journées
"Si on veut rejoindre les équipes devant nous, on doit faire une série", confirme Pascal Dupraz. "Il faut qu'on remporte au moins trois matches consécutifs". A deux reprises cette saison (contre Chambly, J4, et Châteauroux, J12), le club normand en a eu l'opportunité. Deux rendez-vous à d'Ornano qui se sont conclus par autant de nuls. Reste à savoir si les « Rouge et Bleu » ont les capacités pour accomplir un tel enchaînement ? "Quand nous allons franchir ce cap, nous serons lancés. Ça peut être très intéressant", se veut confiant Prince Oniangué. Pas certain que le Téfécé de Patrice Garande constitue la plus facile des proies pour démarrer cette série. D'ailleurs, s'il ne s'est jamais incliné face à un membre actuel du Top 5, le SMC, dans le même temps, n'en n'a dominé aucun (partage des points contre Troyes, Clermont, Auxerre et Grenoble).
Pour vaincre ce signe indien, Caen serait bien inspiré d'ouvrir le score ; ce qu'il n'est pas parvenu à faire lors de ses neuf dernières sorties ! Si on a régulièrement mis en avant sa faculté à réagir*, le Stade Malherbe gagnerait à se faciliter la tâche, comme en début de championnat où il multipliait les clean sheet (six sur les huit premières journées). "A partir du moment où nous inscrivons le premier but, sachant que nous sommes solides derrière, psychologiquement, ça nous donne une force supplémentaire (quatre succès sur cinq dans ce cas de figure)", estime Prince Oniangué.
De son côté, Pascal Dupraz regrette, une nouvelle fois, que ses protégés n'aient "pas assez conscience de leurs possibilités". "Le seul petit reproche que je peux formuler à mes joueurs, c'est leur manque de confiance en eux", poursuit l'ex-entraîneur de... Toulouse qui appelle son groupe "à lâcher les chevaux comme si le prochain match était le dernier". "On n'a pas de temps à perdre car malheureusement, on en a déjà perdu", lâche le technicien normand n'oubliant pas qu'aucun objectif ne lui a été fixé par ses dirigeants. "Nous sommes des compétiteurs. Nous nous les fixons nous-mêmes. Et à la fin, cinq équipes vont finir aux bonnes places, aux très bonnes pour celles qui termineront aux première et deuxième, et aux pas si mauvaises pour les troisième, quatrième et cinquième". Verdict dans 60 points.
> L2. J19 - SM Caen (8e - 27 points) / Toulouse (2e - 35 points), lundi 11 janvier à 20 h 45 au Stade Michel-d'Ornano.
*12 points engrangés après avoir été menés au tableau d'affichage, aucun club de L2 ne fait mieux.