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Attention à ce que le « cadeau » parisien ne devienne pas empoisonné

Pour Pascal Dupraz, cette affiche de gala contre le PSG peut permettre à son équipe "de développer une forme d'ambition, une ambition qui lui manque". "On se contente de tellement peu", déplore le coach savoyard. ©Damien Deslandes

Pour Pascal Dupraz, cette affiche de gala contre le PSG peut permettre à son équipe "de développer une forme d'ambition, une ambition qui lui manque". "On se contente de tellement peu", déplore le coach savoyard.

En temps normal, la réception du PSG en Coupe de France aurait été synonyme pour le Stade Malherbe d'une fête avec 20 000 supporters et partenaires garnissant d'Ornano. L'opportunité également pour ses dirigeants de réaliser une belle recette ; ce qui n'aurait pas constitué un luxe par les temps qui courent. Mais ce mercredi soir, il n'en sera rien ; la faute à cette satanée Covid-19 imposant un huis clos dans toutes les enceintes françaises depuis la fin octobre. Un constat ne valant pas que pour cette affiche de gala comme le rappelle Pascal Dupraz : "Tous les week-ends, c'est insupportable de jouer dans des stades vides. Vivement que ça cesse, qu'on retrouve nos supporters, y compris les mécontents, vivement qu'on se fasse conspuer à l'extérieur, applaudir à domicile, qu'il y ait de la vie dans les stades. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme c'est triste à mourir".

"Il n'y a qu'une équipe qui a une chance de contrarier les Parisiens en 1/32e, c'est la nôtre car on est les seuls à les jouer"

Sans la ferveur du public, que reste-t-il pour donner du sel à cette confrontation ? La glorieuse incertitude du sport. Problème, face à cette armada parisienne, la marche semble impossible à surmonter pour une écurie pointant au 11e rang de Ligue 2. Si dans son histoire récente, le SMC a réalisé quelques perfs non négligeables contre le club de la Capitale (avec notamment deux maintiens consécutifs arrachés lors de l'ultime journée, en 2017 et 2018), il est bien placé aussi pour savoir que le finaliste de la dernière Ligue des Champions peut faire mal, très mal lors des joutes domestiques. En 2016, les « Rouge et Bleu » avaient pris deux roues de bicyclette en l'espace de quelques mois (6-0, 6-0). Et derrière, il n'avait pas été évident de s'en remettre. Loin de là.

De là à dire que ce « cadeau » pourrait très rapidement devenir empoisonné, il n'y a qu'un pas que se refuse de franchir le coach savoyard. "Je ne vois pas en quoi ça nous embêterait d'être qualifiés pour ce match", assure-t-il. "Certes, l'opposition est très forte. Certainement la plus forte qui soit proposée aux équipes encore en lice. Après, c'est un match de football. Il appartient aux joueurs de bien le disputer, de bien l'appréhender. Il n'y a qu'une équipe qui a une infime chance de contrarier les Parisiens en 1/32e de finale de la Coupe de France pour l'exercice 2021, c'est la nôtre car on est les seuls à jouer contre eux. La seule équipe qui peut mettre tous les pronostiqueurs en difficulté. Qu'est-ce qu'on a à perdre ?" Peut-être plus que ce qu'il n'y paraît.

Le PSG n'est pas le match le plus important de la semaine

Eternel optimiste, Pascal Dupraz préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. "On va aborder ce match sans complexe. Il n'y en a aucun à nourrir. Il faudra faire preuve de caractère et d'audace s'il y a la place pour". Vainqueur à trois reprises du PSG du temps où il officiait à Evian et à Toulouse dont une fois dans cette « Vieille Dame », le technicien caennais voit de nombreux points positifs à défier l'ogre parisien, principalement pour sa jeune garde. "C'est une occasion de situer ce qu'est réellement le haut niveau. Si (Kylian) Mbappé ou Neymar sont là, j'espère que ceux qui joueront comme ceux qui s'assiéront sur le banc se rendront compte des appels incessants qu'ils font, de la qualité de leurs prises de balle, de leur esprit de décision, des efforts pour récupérer le ballon à la perte... Il faut s'inspirer des meilleurs".

"Mon rôle, c'est d'aligner l'équipe la plus performante possible contre le PSG mais aussi face à Niort"

Attention, toutefois, à ce que cela ne se transforme pas en leçon. Si la bande à Mauricio Pocchettino n'effectuera pas le voyage au complet à six jours de défier le FC Barcelone en 1/8e de finale de la Ligue des Champions (Angel Di Maria et Marco Verratti sont, d'ores et déjà, forfaits), il en sera de même du côté des « Rouge et Bleu »*. Surtout qu'en dépit du prestige de l'affiche, il ne s'agit pas de la rencontre la plus importante de la semaine pour le SMC. 72 heures plus tard, ce sont les Chamois Niortais qui se présenteront à d'Ornano. Si le nom fait forcément moins rêver, l'enjeu sera beaucoup plus important entre deux formations ne comptant que sept points d'avance sur le barragiste (18e).

"Mon rôle, c'est d'aligner l'équipe la plus performante possible contre le Paris Saint-Germain mais aussi face à Niort", n'oublie pas Pascal Dupraz qui pourrait faire souffler quelques éléments mercredi soir. Un entraîneur normand qui compte sur cette Coupe de France pour relancer une dynamique en championnat. Pour rappel, Anthony Weber et les siens n'ont toujours pas goûté au succès en Ligue 2 en 2021 (4N-3D, personne ne fait pire). "J'espère qu'on produira un match suffisamment de bonne tenue qui nous permettra d'engranger de la confiance pour aller chercher une victoire (en championnat), la plus rapidement possible, pour ensuite enchaîner sur une série. On a encore la possibilité de très bien finir et de se classer aux bonnes places". Contre ce PSG, cet objectif paraît déjà sacrément relevé.

*Rémy Riou (côtes), Garissone Innocent (convalescence), Yoël Armougom (réathlétisation), Kélian Nsona (cheville), Benjamin Jeannot (mollet), Jessy Deminguet (suspendu), Jonathan Rivierez et Prince Oniangué (tous les deux touchés aux ischios) sont forfaits.

> Coupe de France. 1/32e de finale - SM Caen (L2) / Paris SG (L1), mercredi 10 février à 21 H 05 au Stade Michel-d'Ornano.

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