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Au Stade Malherbe, attention à ne pas en demander trop aux jeunes

Pour le match décisif contre Pau dans l'optique du maintien, Fabrice Vandeputte devrait faire appel à de nombreux jeunes joueurs qu'il a déjà dirigé avec la réserve. ©Damien Deslandes

Pour le match décisif contre Pau dans l'optique du maintien, Fabrice Vandeputte devrait faire appel à de nombreux jeunes joueurs qu'il a déjà dirigé avec la réserve. ©Damien Deslandes

"Il y aura des choix forts à faire". Le jour de sa prise de fonctions, le 23 mars, Fabrice Vandeputte avait annoncé la couleur. Des paroles aux actes, il n'y a visiblement qu'un pas pour le nouveau coach du Stade Malherbe. C'est en tout cas ce que laisse apparaître la séance de jeudi matin*. Pour la réception de Pau, le technicien caennais a décidé de se passer de plusieurs cadres, ou supposés comme tels. Alors que Jonathan Rivierez, Alexis Beka Beka et Nicholas Gioacchini sont suspendus ce week-end, Anthony Weber et Anthony Gonçalves - qui étaient pourtant là la veille parmi un contingent de 22 joueurs - ont été mis à disposition de la réserve. Idem pour Kélian Nsona qui s'est préparé toute la semaine avec le groupe Pro 2 sous la direction de Nicolas Seube.

"ce n'est pas parce que j'étais l'entraîneur de la N2 que tous les jeunes vont jouer"

Sauf un revirement dans les 48 heures qui viennent, le groupe retenu pour samedi soir sera quasiment renouvelé de moitié (8/18) par rapport à la précédente sortie officielle du SMC et ce match nul 2-2 à Châteauroux il y a deux semaines. En plus des retours d'Hugo Vandermersch (absent depuis le 11 mars suite à une opération du ménisque droit) et de Yoann Court (malade pour le déplacement dans le Berry), le formateur s'apprête à convoquer les défenseurs Corentin Cal (21 ans) et Brahim Traoré (17 ans), les milieux Azzeddine Toufiqui (21 ans) et Ilyes Najim (18 ans) ainsi que l'attaquant Andreas Hountondji (18 ans).

A eux cinq, ils pèsent 138' de temps de jeu en Ligue 2*, toutes au crédit d'Azzedine Toufiqui. Deux apparitions qui remontent à septembre 2019 pour le milieu offensif franco-marocain ! Au moins l'un d'entre eux pourrait figurer dans la composition « Rouge et Bleu » contre les Béarnais. Ajoutez la présence dans les « 18 » de Loup Hervieu (14' en L2) et Aloys Fouda (une titularisation face au PSG en Coupe de France) et vous obtenez un groupe considérablement rajeuni. Bien sûr, le onze de départ, avec Rémy Riou, Prince Oniangué ou encore Jessy Deminguet (pour ne citer qu'eux), devrait, lui, être beaucoup plus expérimenté.

Ne pas tomber dans le piège du jeunisme

D'ailleurs, au moment de sa nomination, Fabrice Vandeputte s'était défendu de tout jeunisme. "Ce n'est pas parce que j'étais l'entraîneur de la N2 que tous les jeunes vont jouer. Il n'y a pas d'âge pour être bon", prévenait le Ch'ti mentionnant l'exemple du Montpelliérain Vitorino Hilton, performant en L1 à 43 ans. "A l'inverse, vous avez des gamins de 17 ans qui sont titulaires en Ligue 1. La seule vérité, elle sur le terrain". Avant de poursuivre : "Il faut trouver l'équilibre entre les jeunes et les plus anciens. Notre idée, c'est de créer une osmose comme avec la réserve quand des pros redescendent. J'ai fait ça la moitié de ma carrière". Avec tout le respect qu'on doit au coach caennais, réaliser cette alchimie dans le monde professionnel, avec toute la pression qui entoure les prochains rendez-vous du SMC, pourrait se révéler plus délicat.

"L'avantage, c'est que je sais dans quel système les jeunes peuvent être performants"

Evidemment, les dernières prestations d'Anthony Weber et d'Anthony Gonçalves ne plaident pas en leur faveur, loin de là. Mais le technicien intérimaire semble clairement avoir fait le choix de s'appuyer sur des joueurs qu'il connaît et qui sont habitués à ses méthodes. Suite au match contre la France U18 il y a une semaine (1-1), Fabrice Vandeputte, qui avait fait rentrer de nombreux membres de la réserve après la pause, ne cachait pas que "la deuxième mi-temps avait été plus facile car ce sont des garçons que j'ai l'habitude d'avoir en N2, qui ont plus d'automatismes".

"L’avantage, c’est que je sais dans quel système les jeunes peuvent être performants, leurs qualités, leurs défauts", avait-il aussi indiqué lors de sa présentation devant la presse. Il ne faut pas se mentir, cette stratégie pourrait être à double tranchant. Dans une atmosphère toujours aussi étrange avec ces huis clos, personne ne sait si ces « espoirs », privés de rencontres officielles pour la plupart depuis la fin du mois d'octobre, se montreront à la hauteur d'une confrontation décisive pour le maintien du Stade Malherbe. Dans un ordre d'idée comparable, il paraît complètement hasardeux de tirer des conclusions du style Fabrice Vandeputte à partir de l'analyse de ses résultats avec la « B », que ce soit en N2 et encore moins à l'étage inférieur. Bon, aux yeux de certains supporters et observateurs, il sera, néanmoins, difficile de faire pire qu'avant.

*Touché aux adducteurs il y a une semaine contre l'équipe de France U18, Yoël Armougom semble trop juste. Porté disparu depuis la nomination de l'ex-responsable de la B, Aliou Traoré s'est préparé à part, ce jeudi, en compagnie du latéral gauche.

> L2. J31 - SM Caen (14e - 35 points) / Pau (16e - 31 points), samedi 3 avril à 20 heures au Stade Michel-d'Ornano.

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