Alexis Beka Beka
"Hyper important pour un jeune joueur d'être polyvalent"
A l'image de Nicholas Gioacchini, il s'entraîne avec le groupe « pro » depuis l'arrivée de Pascal Dupraz. Un coach savoyard qui l'avait, d'ailleurs, convoqué pour la réception de Valenciennes il y a trois semaines. Mais à l'inverse de l'Italo-américain débarqué à Caen à l'été 2018, Alexis Beka Beka (18 ans) est un pur produit de l'école de foot du Stade Malherbe qu'il a rejoint en U9 en provenance de Verson. Pouvant jouer latéral, à droite comme à gauche (bien qu'il soit droitier), ainsi qu'en charnière centrale, c'est au milieu de terrain, où il a été aligné en N3 face à Saint-Lô à la mi-octobre, que le nouveau patron technique du SMC semble vouloir l'utiliser.
"Jusqu'en U14-15, Alexis, qui a de grandes qualités de vitesse, était un attaquant. C'est Jeff Péron (responsable de la pré-formation), sur un tournoi dans le Nord, pour des besoins d'effectif qui l'a repositionné en défense. C'est ce qu'on appelle une reconversion réussie", indique Matthieu Ballon qui l'a eu sous sa direction en U17. "Pour un jeune joueur qui intègre le groupe pro, c'est hyper important d'être polyvalent car vous évoluez rarement au départ à votre poste préférentiel. On peut le voir avec Hugo Vandermersch ou alors précédemment avec des garçons comme Yann Karamoh ou Thomas Lemar".
"Puissant, solide dans les duels, généreux", dixit Fabrice Vandeputte, l'entraîneur de la réserve, Alexis Beka Beka n'a démarré sa saison que fin septembre. La faute à une chute sur un rocher, mi-juillet, à la veille de la reprise de la « B ». "Il a eu sept points de suture sur un genou. Quand il est revenu, il ne pouvait plus le plier. Sa cicatrice s'était infectée. Il a dû se faire opérer. En lui faisant passer des examens complémentaires, les docs ont aussi vu qu'une partie de son tendon rotulien avait été sectionnée", raconte Fabrice Vandeputte. Depuis, cet international en équipe de France jeunes (une sélection avec les U17, six avec les U18), sous contrat stagiaire avec le club normand jusqu'en 2021, a rattrapé une bonne partie du temps perdu.
Kélian Nsona
"On attend de lui qu'il soit plus régulier dans ses performances"
Il pourrait se trouver en ce moment au Brésil, avec l'équipe de France U17, pour disputer la Coupe du Monde. Alors qu'il avait pris part aux précédents rassemblements, Kélian Nsona (17 ans) n'a pas été retenu par Jean-Claude Giuntini, le sélectionneur tricolore. "Même si ça l'a forcément affecté, il n'en montre aucun signe. Il n'est pas resté bloqué dessus", rapporte Fabrice Vandeputte. "Ça lui a permis aussi de se remettre en question et de se demander pourquoi il n'a pas été convoqué", ajoute Matthieu Ballon. Si une porte s'est refermée, une autre s'est ouverte quasiment instantanément pour ce jeune attaquant qui a participé à plusieurs séances avec le groupe de Pascal Dupraz.
Passé par Clairefontaine, repéré en région parisienne par Djibi Diao (responsable du recrutement du SMC sur ce secteur) avant de poser ses valises en Normandie en 2017, Kélian Nsona a signé son premier contrat professionnel en septembre, jusqu'en 2022. "Il a les caractéristiques d'un joueur de côté. Bien qu'il soit droitier, il a une préférence pour jouer à gauche. Il peut rentrer sur son pied fort ou partir le long de la ligne de touche. De toute façon, son pied gauche n'est vraiment pas loin de son droit", décrit le coach de la réserve.
Perfectible encore dans son jeu de tête même s'il a marqué ainsi face à Saint-Lô en N3 mais capable de répéter les efforts, ce lycéen possède un profil assez rare, notamment dans l'effectif du Stade Malherbe, qui pourrait lui permettre d'avoir rapidement sa chance en L2. Toutefois, Fabrice Vandeputte met en garde contre tout excès de précipitation : "On attend de Kélian qu'il soit plus régulier dans ses performances". Et pas question d'avancer l'âge de l'ancien d'Ivry et du Paris FC comme un argument pour justifier cette irrégularité. "La jeunesse n'excuse pas tout. A 17 ans, certains jouent déjà en Ligue 1 ou en Ligue 2".
Aloys Fouda
"Même dans les périodes plus compliquées, il est resté d'humeur égale"
C'est la révélation de ce premier quart de saison en N3 sous le maillot « Rouge et Bleu ». Débarqué il y a un an, presque jour pour jour, en provenance du Cameroun (il avait été recruté à l'époque par Francis De Taddeo, l'ex-directeur du centre de formation du SMC), Aloys Fouda (19 ans) s'est imposé au poste d'arrière gauche, lui le droitier. "Son pied gauche est quasiment du même niveau que son droit", précise Fabrice Vandeputte. La preuve, ses deux passes décisives délivrées contre Saint-Lô, une de chaque pied. S'il avait déjà occupé ce rôle de latéral dans son pays "mais pas forcément à gauche", le Caennais d'adoption peut également évoluer un cran plus haut.
Comptant des sélections avec les équipes de jeunes des Lions Indomptables, Aloys Fouda a donc mis une saison avant de s'acclimater à son nouvel environnement. "Comme il est arrivé tardivement, Aloys a souffert de son manque de préparation au début", pointe le responsable de la « B » malherbiste. "Mais même dans les périodes plus compliquées, il est toujours resté d'humeur égale". D'ailleurs, tous ceux qui le croisent à Venoix soulignent sa gentillesse et sa bonne humeur.
Performant dès cet été à l'image de ses prestations au Tournoi de Ploufragan, seulement dix jours après la reprise de l'entraînement, le Camerounais, qui aurait paraphé à son arrivée un contrat élite (qui se compose généralement de deux années comme stagiaire avant trois autres en tant que professionnel) se signale par sa fiabilité. "On sait les matches qu'il va nous faire", avance Fabrice Vandeputte. "Généreux, rapide, costaud", selon le coach normand, Aloys Fouda a progressé tactiquement, "notamment sur les alignements". Des qualités qui n'ont pas échappé à Pascal Dupraz qui l'a convié dans le groupe « pro » la semaine dernière.
> L2. J14 - Auxerre (13e - 16 points) / SM Caen (15e - 14 points), vendredi 8 novembre à 20 heures au Stade de l'Abbé-Deschamps.