Parmi les huit recrues à ce jour du Stade Malherbe, son profil suscite la curiosité. Déjà, parce que c’est l’un des rares joueurs pour lequel les dirigeants « Rouge et Bleu » ont consenti à verser une indemnité de transfert* (il se trouvait sous contrat jusqu’en 2024 avec l’USLD). Vainqueur de la Gambardella avec Troyes en 2018 (parmi la génération Bryan Mbeumo) puis passé presque anonymement par la réserve du HAC, Bilal Brahimi s’est révélé la saison dernière sous les couleurs de Dunkerque. Au sein d’un collectif nordiste en souffrance et relégué en National (19e), il a clairement sorti la tête de l’eau. Avec 36 apparitions pour 32 titularisations, il a tout simplement été l’élément le plus utilisé par Romain Revelli. Pourtant, quand il a débarqué dans la cité de Jean Bart, ce n’était au départ que pour un essai ! Mais une bonne préparation estivale et des matches amicaux convaincants lui ont permis de tout renverser.
Quand on évoque Bilal Brahimi, c’est la première question qui revient : « Quel est son poste de prédilection ? » Car l’ex-Troyen se caractérise avant tout par sa polyvalence. Avec Dunkerque, le néo-Caennais a été utilisé dans huit positions différentes (!), de n°6 à meneur de jeu en passant par relayeur droit… Mais c’est sur le côté gauche, celui de son pied fort, qu’il a été le plus souvent aligné (comme le confirme sa heatmap, voir en pièce jointe) avec une préférence pour le rôle de milieu relayeur (40% de son temps de jeu). Il n’hésite jamais à se déporter dans le couloir, y compris quand il occupe ce poste, pour exécuter l’une de ses spécialités : les centres. Avec 1,8 tentative dans cet exercice, Bilal Brahimi est l’un des milieux axiaux qui a le plus tenté sa chance lors de l’exercice précédent, derrière notamment un certain Yoann Court. Gauchers, polyvalents, capables d’évoluer dans un milieu à trois comme dans un couloir… Les deux joueurs possèdent d’ailleurs de nombreux points communs.
65,2% de duels défensifs remportés par match
Bien que située dans le cœur du jeu, son activité défensive, au regard de ses statistiques, interroge avec seulement 8,3 actions défensives par match. Toutefois, malgré un physique frêle (1,77 m pour 70 kg), Bilal Brahimi est accrocheur. En atteste, son pourcentage de duels défensifs remportés : 65,2% (parmi les 5% de joueurs de L2 à en gagner le plus). Si son jeu de passes a connu pas mal de déchets en 2021-2022 (29 réussies sur 37 tentées par journée), pas sûr que cela reflète la qualité technique du garçon, peu mise en évidence au sein de l’équipe nordiste. Néanmoins, cela ne l’a pas empêché de se montrer décisif avec trois buts pour autant de passes décisives (toutes sur des centres).
S’il part peut-être avec un train de retard par rapport à certains de ses nouveaux coéquipiers, au registre radicalement opposé (Djibril Diani, Quentin Daubin…), Bilal Brahimi - par sa polyvalence et sa faculté à se fondre dans un système en 3-5-2 (qui recueille, pour le moment, les faveurs de Stéphane Moulin) - n’en brigue pas moins une place de titulaire. Son profil en fait un candidat naturel pour ce fameux poste de relayeur gauche que va délaisser Jessy Deminguet (en instance de transfert). Cependant, les comparer constituerait une grave erreur ; les deux joueurs ne possédant pas du tout le même profil.
*Romain Thomas, Anthony Mandrea, Emmanuel Ntim, Quentin Daubin, Iayd Mohamed, Johann Obiang sont tous arrivés libres. Une indemnité a également été versée pour recruter Samuel Essende.
Comme le montre la répartition de son temps de jeu avec Dunkerque la saison dernière, Bilal Brahimi a été le plus souvent utilisé dans un rôle de milieu relayeur gauche. Sa heatmap confirme également sa préférence pour le couloir gauche.