Vous vous êtes engagé avec le Stade Rennais le 26 juillet. Comment avez-vous vécu cette période d'attente où vous ne saviez pas de quoi votre avenir serait fait ?
"Durant ce mercato, j'ai connu des déceptions. Il y a eu des moments compliqués. Il a fallu faire preuve de patience et de sérénité. Mais pour ne rien vous cacher, je ne pensais pas que ça durerait aussi longtemps. Ce n'est pas facile à vivre. Surtout que je n'en avais pas l'habitude. C'est la première fois dans ma carrière. A la fin, je trouvais le temps très long. On s'entraîne tout seul. On voit tous les autres reprendre. Il ne fallait pas que ça s'éternise plus longtemps".
Après avoir débuté les deux premières journées sur le banc, vous avez depuis gagné votre place en charnière centrale. Sur les 13 rencontres suivantes toutes compétitions confondues (Ligue 1 + Ligue Europa), vous avez été titularisé à 12 reprises*...
"Même si j'ai fait une très grosse préparation physique en juillet, peut-être plus importante que si j'avais été en club (revenu dans la région bordelaise où réside sa famille, Damien Da Silva s'est entraîné deux fois par jour avec un préparateur), il me manquait tout ce qui concerne le football. Sur mes premières séances à Rennes, j'étais en retard en terme de rythme. Clairement. Dans les petits jeux, ça allait beaucoup trop vite pour moi. J'étais rapidement dans le rouge. Quand le championnat a commencé, je n'étais pas prêt. Et puis l'équipe tournait. Elle avait réalisé de superbes matches amicaux. Les joueurs à mon poste avaient fait une bonne prépa".
Alors qu'on vous a prêté des contacts à l'étranger et en France dans des clubs de la dimension de Saint-Etienne, de nombreux observateurs ont été surpris de vous voir signer à Rennes...
"C'est vrai que Saint-Etienne me suivait depuis longtemps. Mais les dirigeants ne sont pas allés au bout de leur démarche. Les raisons ? Elles me sont un peu inconnues. C'est le milieu du foot. On vous fait parfois des promesses qui ne sont pas tenues. D'autres clubs se sont montrés intéressés et ils ont aussi retourné leur veste. J'ai eu une grosse touche au Portugal avec un club que j'admirais quand j'étais plus jeune (le FC Porto). Rennes est venu plus tard. Quand j'ai eu cette proposition, ça m'a paru logique. C'est une équipe qui disputait la Coupe d'Europe. Une compétition que je voulais découvrir".
Un autre club vous a fait une une cour assidue durant ce mercato, le Stade Malherbe !
"Honnêtement, les dirigeants et le staff ont super bien travaillé. Caen m'a fait une offre plus qu'acceptable, à tous les niveaux : sur le salaire, la durée du contrat, le rôle que j'aurais tenu dans l'équipe... Financièrement, j'aurais pu me mettre à l'abri. A 30 ans, on est obligés d'y penser. J'ai eu aussi le coach (Fabien Mercadal) au téléphone. Il y a eu un excellent feeling entre nous. Mais je ne leur ai pas menti ou fait croire quoi que ce soit. Ils ont compris ma volonté de ne pas prolonger, de vouloir partir, de découvrir autre chose. Ce n'est pas pour autant qu'ils ont lâché le morceau. Ils sont revenus plusieurs fois à la charge".
Quand vous avez vu le calendrier défiler au mois de juillet et devant l'insistance des dirigeants normands, avez-vous tout de même hésité ?
"Ma décision avait été prise bien avant. Je ne voulais pas revenir dessus. Je savais où je voulais aller. Je suis resté fidèle à cette ligne de conduite. Choisir Caen aurait constitué une forme de sécurité. Je me serais trouvé dans une situation de confort. Et ce n'est pas du tout ce que je recherchais, plutôt l'inverse d'ailleurs. Je voulais me mettre en danger. C'est ce que j'ai ressenti quand je suis arrivé à Rennes. Je me suis dit que ça allait être compliqué de jouer, que j'allais devoir me battre pour gagner ma place. Ça n'a rien à voir avec Caen. D'ailleurs, plusieurs clubs qui jouent le maintien m'ont sollicité. Mais il était hors de question pour moi de signer chez un concurrent de Caen".
Cette rencontre à d'Ornano revêtira forcément un caractère particulier pour vous...
"J'avais coché la date depuis un petit moment (sourire). Ça me fait vraiment plaisir de revenir. J'ai hâte d'être à samedi. Caen est le club qui m'a fait découvrir la Ligue 1. C'est grâce à lui que j'en suis là aujourd'hui. Je ne l'oublierai jamais. Que ce soit avec les joueurs, le personnel et les supporters, je suis en excellente relation avec tout le monde. J'ai de très bons contacts avec Alex (Djiku). J'ai Fred (Guilbert) aussi de temps en temps. Je pense également à Antho (Lemarchand, l'intendant), Matthieu (Gonet, le team manager), Tony et Bruno (Hubert et Gacoin, les kinésithérapeutes). Il y a bien sûr Manu (Imorou). C'est un ami. Quasiment tous les jours, il m'envoie un message. Je crois qu'il est amoureux de moi en fait (fou rire)".
> L1. J12 - SM Caen (15e) / Rennes (14e), samedi 3 novembre à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
*Suite à une fracture de la main droite contractée lors du déplacement à Marseille (le 26 août), Damien Da Silva s'est fait opérer deux jours avant la réception de Bordeaux (J4). Une rencontre pour laquelle il a été contraint de déclarer forfait.