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Cédric Hengbart : "Si je peux glisser deux-trois conneries à Nico pour le déstabiliser..."

Après avoir enregistré trois défaites consécutives, l'équipe de Blois dirigée par un certain Cédric Hengbart est sortie de la zone rouge juste avant son déplacement à Venoix en s'imposant contre Guingamp. ©Damien Deslandes

Revenu en 2019 au Stade Malherbe, Cédric Hengbart a successivement été l'adjoint de Matthieu Ballon avec les U17 puis de Fabrice Vandeputte avec la réserve. ©Damien Deslandes

Avant de retrouver le Stade Malherbe, ce samedi, votre équipe de Blois a signé un succès très important dans la course au maintien aux dépens de la réserve de Guingamp (2-0)...

"C'est vrai qu'on est dans de meilleures dispositions qu'une semaine auparavant. Comme on ne parvient pas, jusqu'à présent, à prendre des points contre les gros, ces matches contre nos concurrents directs sont des passages importants dans l'optique du maintien. C'est notre mini-championnat. Avant Guingamp, on restait sur trois défaites consécutives (1-0 contre Poissy, 2-0 face au FC Rouen et 3-0 contre Saint-Malo). Pourtant, je pense que dans le jeu, on méritait trois nuls voire un peu plus. Paradoxalement, Guingamp, c'est notre match le moins abouti des quatre, celui où l'on a concédé le plus d'occasions. On aurait pu encaisser un ou deux buts. Il faut croire que la réussite a changé de camp".

"Nos résultats m'obligent à me remettre en cause. Quand tous les lundis, il faut remettre les têtes de ses joueurs à l'endroit..."

Quand vous vous êtes engagé avec Blois l'été dernier, vous attendiez-vous à lutter pour éviter la relégation en N3 ?

"Non. Compte tenu de mon groupe de départ et de notre préparation, je pensais jouer un peu plus haut au classement. Mais on a raté beaucoup d'échéances. En fin d'année, on a réussi une série (2V-3N) qui nous a permis de sortir de la zone rouge après avoir été avant-dernier à un moment. Malheureusement, le fait d'avoir enchaîné quatre défaites en cinq matches en janvier nous a remis dans une position inconfortable. De toute façon, depuis le mois d'octobre, dans nos têtes, on sait qu'on joue le maintien".

Pour une première expérience comme n°1, on imagine que c'est extrêmement formateur...

"Quand tu gagnes, tu peux avoir quelques certitudes, là, au moins, nos résultats m'obligent à me remettre en cause. En termes de management, c'est aussi un apprentissage accéléré. Quand tous les lundis, il faut remettre les têtes de ses joueurs à l'endroit... Forcément, comme n'importe quel coach qui n'a pas de résultat, à un moment, j'ai été fragilisé. Il y a beaucoup de choses qui ont circulé mais mon président (François Jacob) m'a toujours accordé sa confiance. Il ne faut pas oublier que Blois possède l'un des plus petits budgets de N2. On évolue également sur des terrains dramatiques. Mais on ne se plaint pas, on essaye d'avance avec nos moyens".

Pour vous qui avez passé les trois saisons précédentes comme éducateur au centre de formation du Stade Malherbe ; un club avec lequel vous avez disputé environ 250 matches chez les professionnels, ce retour à Venoix revêt forcément une connotation particulière..

"Pour avoir été pendant deux saisons l'adjoint de la réserve, ce stade, je le connais bien. Là, je vais me retrouver dans l'autre vestiaire, au fond du couloir. Maintenant, si on avait été mieux classé avec Blois, peut-être que ce match aurait eu une saveur particulière mais dans ce contexte, Caen est avant tout un concurrent direct pour le maintien. On doit absolument gagner. Si on veut se maintenir, il faut absolument mettre cette équipe derrière nous. Bien sûr que ça va être un plaisir de retrouver Nico (Seube), Manu (Lepresle, le préparateur physique)... Nico, je sais comment il fonctionne, je connais ses principes de jeu. On est très semblables tous les deux. Après, pendant le match, je m'occupe très peu du banc adverse. Maintenant, si je peux glisser deux-trois conneries à Nico pour le déstabiliser... (rires) Et si je peux faire prendre un carton jaune à Manu, je n'y manquerai pas. Il est prévenu (sourire)".

Face à cette jeune réserve caennaise, à quel type d'opposition vous attendez-vous ?

"Même si j'avais eu le choix entre la réserve de malherbe et Blois, je pense que j'aurais pris Blois"

"C'est compliqué car justement, c'est une réserve. Elle n'aligne jamais la même compo. Et d'un match à l'autre, pouvoir compter sur quatre-cinq joueurs différents, ça change radicalement le visage de cette équipe. Maintenant, je m'attends à une formation joueuse, qui va vouloir relancer, qui est capable de faire mal dans les transitions... Si elle est composée d'une majorité de joueurs de la Gambardella (les finalistes de la saison passée), ils ont l'avantage de bien se connaître puisqu'ils jouent depuis deux ans ensemble. Après, il y a des coups à exploiter, notamment avec son inexpérience".

Vous auriez pu vous retrouver sur le banc de cette réserve puisque quelques semaines après votre départ, Fabrice Vandeputte, l'entraîneur principal de la « B », a également quitté le Stade Malherbe pour Marseille. N'éprouvez-vous pas des regrets ?

"Mon objectif était d'être n°1 dans un club. Même si j'avais eu le choix entre la réserve de Malherbe et Blois, je pense que j'aurais pris Blois. Il fallait que je prenne des risques, que je tente ma chance ailleurs. Je suis un compétiteur et quand tu travailles à la formation, tu dois composer avec ce qui se passe au-dessus, chez les pros. A Blois, sur le plan sportif, c'est moi le patron. A la formation, tu peux rencontrer des freins".

> N2. J20 - SM Caen « B » (12e - 19 points) / Blois (11e - 20 points), samedi 4 mars à 16 heures sur l'annexe 3 de Venoix.

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