Sa rupture des ligaments croisés
"Cette blessure m’a obligé à prendre confiance en moi et aller puiser encore plus dans mes ressources"
On se souvient tous de son offrande sur la tête de Lisa Bugna pour sceller la victoire des Caennaises contre Brest (2-1). C’était le dimanche 1er octobre 2023, Clémence Palla effectuait son deuxième retour à la compétition après une année éloignée des terrains ; la faute à une rupture des ligaments croisés du genou. Entrée à la 68' sur le couloir droit, la Malherbiste avait retrouvé sa hargne qui lui colle tant à la peau. "Elle est même décuplée ! J’ai tiré du positif de cette épreuve. Cette blessure m’a obligé à prendre confiance en moi et aller puiser encore plus dans mes ressources", analyse-t-elle, avec du recul.
Le 27 septembre 2022 paraît vite oublié, jour où la jeune femme "a entendu son genou craqué". Les crampons laissés au placard, le maillot aux vestiaires. Son quotidien se résumait aux séances de kinésithérapie. Mais pas question de s’apitoyer sur son sort. La Manchoise sait ce qu’elle veut : revenir sur le rectangle vert au printemps. Elle a travaillé dur et s’est toujours sentie bien entourée par le club, le staff, le corps médical et surtout ses coéquipières, qui sont précieuses à ses yeux. "Pendant toute ma rééducation, j’ai senti que je faisais toujours partie de l’équipe. On m’a aidé à relativiser". Rester positive, tel était son leitmotiv. Pendant cette période à la fois courte mais trop longue à son goût, Clémence Palla n'a pas manqué un match, assise dans les tribunes. C’est d’ailleurs dans les gradins de Venoix qu’elle a vécu la montée historique du SMC en D3, en mai 2023. S’il y avait un peu de frustration, "j’ai l’impression d’avoir vécu ce moment avec elles. Je suis là depuis le début de l’aventure, c’était mon objectif", assure-t-elle.
Son retour sur les terrains
"Au bout de deux mois de rééducation, j’ai compris que j’étais passionnée"
A 24 ans, Clémence Palla a vécu sa première blessure grave et a fait preuve d’une patience étonnante. En juin 2023, son genou semblait prêt à encaisser les efforts et multiplier les courses. La tête, un peu moins. "J’ai préféré ne pas prendre de risques". Alors, chaque soir, la Caennaise regardait ses copines taper dans la balle. Elle, de son côté, attendait et enchaînait les séances de course à pied. Elle savait où elle allait. "J’ai eu le chance de reprendre la préparation physique comme tout le monde l’été dernier. Je repartais de zéro, comme si rien ne s’était passé. J’ai aussi repris avec des filles qui connaissaient mon parcours, ça m’a aidé".
"Surmotivée par la reprise", il fallait tout de même relancer la machine. Se muscler, retrouver des repères, et habituer de nouveau le cœur à encaisser cinq séances par semaine. "Au début, je fatiguais vite. C’était frustrant car je voulais reprendre à fond. J’ai eu du mal à gérer mes efforts d’une semaine à l’autre. Mon corps n’était plus habitué". Là encore, « Clem », comme elle est surnommée dans le vestiaire, a fait preuve d’une certaine intelligence. Ecouter son corps pour ne pas repartir de zéro. Le plaisir et la combativité ont vite repris le dessus. La saison blanche lui a aussi permis de faire le point sur sa vie et ses envies. "Je me suis demandé si je jouais au foot par habitude ou parce que j’aime ça. Au bout de deux mois de rééducation, j’ai compris que j’étais passionnée".
Son avenir avec le Stade Malherbe ?
"Gagner ma place de titulaire"
Arrivée en 2019 chez les « Rouge et Bleu », Clémence Palla fait partie des taulières de la section féminine du Stade Malherbe. Alors que la formation de Chloé Charlot occupe la 8e place de D3 avec trois victoires, un nul pour cinq défaites, celle qui évolue dans le couloir droit croit plus que jamais au maintien. "Je veux aller au plus haut avec cette équipe. Je m’y plais ici. On a un groupe qui a de belles valeurs avec des filles qui sont plus que des coéquipières". A titre individuel, sa priorité à court terme est de "réhabituer mon corps à toute cette charge de travail". Ensuite, c’est de "gagner ma place de titulaire". Mordue de football depuis l’âge de cinq ans, ce jeu est fait de plaisir et de compétition. "A partir du moment où je ne prendrai plus de plaisir et que m’entraîner deviendra une contrainte, j’arrêterai". Rassurez-vous, ce n’est pas pour aujourd’hui.
> D3. J10 – SM Caen (8e - 10 points) / CA Paris 14 (11e - 6 points), dimanche 21 janvier à 14 H 30 au Stade de Venoix - Claude-Mercier.
Avec le soutien de ses parents, Sylvie et Benoît
Pendant sa rééducation, Clémence Palla a pu compter sur le soutien de ses parents, Sylvie et Benoît.
> Sylvie Palla : "Quand Clémence a eu la nouvelle, c'était un peu la fin du monde. Mais elle a eu la chance d'être très vite et bien prise en charge par le médecin et le kiné. Elle était très à cheval sur sa rééducation. Elle rentrait le week-end à la maison pour se ressourcer auprès de nous. On l'a aidé à dédramatiser mais Clémence est quelqu'un de très positif et qui va toujours au bout de ses projets. Aujourd'hui, on est fiers de la voir épanouie sur le terrain".
> Benoît Palla : "C'est remarquable qu'elle soit déjà sur les terrains, ça a été très vite. Clémence est une battante. Elle a été très patiente car c'était dur pour elle de ne pas être sur le terrain avec les copines. Quand on regardait un match à la télé, elle coupait car c'était trop dur. C'est ce genre d'épisodes qui permettent de voir qu'elle est accro au foot".