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Club de foot caennais recherche dirigeants désespérément

Fayza Lamari, Ziad Hammoud et Reda Hammache : une direction sous le feu des critiques après la descente du Stade Malherbe en National. ©Damien Deslandes

Fayza Lamari, Ziad Hammoud et Reda Hammache : une direction sous le feu des critiques après la descente du Stade Malherbe en National. ©Damien Deslandes

"Je suis un homme de tout ce qui fait le foot : les médias, le financier..." Cette petite phrase nous avait déjà interpellé fin septembre quand le principal concerné l’avait prononcé. Sept mois plus tard, elle prend une tout autre signification au regard de l’actualité du Stade Malherbe avec cette relégation en National. Durant sa première prise de parole, Ziad Hammoud, car c’est de lui dont il est question, avait mis en avant son inexpérience dans le monde du ballon rond comme un atout. "Je ne suis pas président depuis 45 ans et je ne suis pas passé par plusieurs clubs. On arrive avec des recettes qui seront parfois différentes". Force est de constater que la mayonnaise a tourné au vinaigre.

Est-ce surprenant ? Avec un minimum de recul, pas spécialement. Propulsé par le nouvel actionnaire principal à la tête du SMC, à la suite de son rachat l’été dernier, ce proche de la famille Mbappé ne remplissait pas beaucoup de cases pour occuper un tel poste, en dépit d’un CV brillant dans tout un tas d’autres domaines. Il y a donc, tout d’abord, cette méconnaissance du football et de ses codes si particuliers ; le sport bien sûr et tout ce qui s’y rattache comme la gestion d’un vestiaire avec tous les egos qui le composent. Son obstination a évoqué le maintien jusqu’à encore très récemment alors que le sort des coéquipiers de Yann M’Vila semblait scellé depuis fort longtemps a laissé sceptique de nombreux observateurs. Véritable conviction, méthode Coué ou simple mauvaise lecture d’une situation catastrophique ? 

Difficile de s'imprégner d'un club, d'une ville, d'une région quand on passe la moitié de son temps à des milliers de km

Au-delà du ballon rond, Ziad Hammoud a découvert également le Stade Malherbe, ses supporters, la ville de Caen, la région Normandie et ses habitants avec lesquels il n’avait aucune attache particulière auparavant. Et ce n’est pas en passant la moitié de son temps à Madrid, où il réside (!), voire plus, pour gérer Coalition Capital, le fonds d’investissement de Kylian Mbappé (dont il est toujours salarié et non du SMC), que celui qu’on présente comme un financier a pu s’imprégner de l’environnement qui règne autour de la maison « Rouge et Bleu ». Pour vous, c’est peut-être un détail mais pour nous, ça veut dire beaucoup. Il est fort possible que cette présidence à mi-temps lui a été imposée mais elle nous paraît être une aberration. D’ailleurs, en écrivant ces lignes, on a certainement résumé une bonne partie du problème de cette direction. Comment a-t-elle cru qu’un club se commandait à distance ? Quand il n’y a pas de capitaine à la barre, le navire finit inévitablement par couler.

Où sont Fayza Lamari, Reda Hammache et Jocelyn Flamand ?

Pas toujours présent physiquement sur les hauteurs de Venoix, Ziad Hammoud s’est aussi montré extrêmement discret dans les médias. Depuis huit mois, ses interventions dans la presse se comptent sur les doigts d’une main, ou presque. Et ses rares déclarations sont souvent neutres voire parfois maladroites. Son soutien public à Nicolas Seube n’a jamais convaincu grand-monde même si le président n’a cessé de se défendre d’avoir voulu congédier l’ex-coach du club normand dès la prise de contrôle de la famille Mbappé. D’une manière générale, c’est toute sa communication qui est pointée du doigt. Attention, il ne s’agit pas de venir devant les journalistes pour leur faire plaisir mais d’apporter des réponses à toutes les questions, y compris celles qui fâchent. Car à travers les médias qui ne sont après tout que des relais, ce sont principalement aux supporters que les dirigeants s’adressent.

Un bonjour avec le sourire, une poignée de main, une discussion informelle... Les supporters en ont aussi besoin

Des fans, encore au nombre de 18 600 vendredi dernier à d’Ornano, qui auraient certainement mérité un peu plus de considération de la part de Ziad Hammoud et de ses collaborateurs, forcément déconnectés des racines et réalités locales. Ne serait-ce qu’un bonjour avec le sourire, une poignée de main, une discussion informelle au bord de la main courante du terrain d’entraînement… Ce sont toutes ces petites attentions, peut-être anodines au premier regard, qui permettent de créer du lien entre des personnes, d’autant plus quand elles sont issues d’univers différents. Ne nous méprenons pas, même si notre article peut paraître à charge à son encontre, il ne s’agit pas de faire le procès du président, au demeurant extrêmement sympathique, mais de la politique qu’il incarne.

D’ailleurs, on ne peut que regretter qu’il soit laissé tout seul en première ligne à encaisser les coups. A l’heure de dresser le bilan de cet exercice 2024-2025, on peut se demander où est Fayza Lamari ? Alors qu’elle a piloté ce projet de reprise, la mère du Kylian Mbappé ne s’est jamais exprimée publiquement à propos du Stade Malherbe. Dans un ordre d’idée similaire, il serait positif que Reda Hammache, le responsable du recrutement, prenne plus régulièrement la parole (ça ne sera pas difficile) pour justifier ses choix, notamment pendant le mercato d’hiver. Pourquoi Jocelyn Flamand, le directeur général à qui l’on prête le statut de véritable patron au quotidien de l’institution caennaise, ne se présenterait pas également devant les journalistes ? Alors que la prise de parole de l’Etat-major des « Rouge et Bleu » est particulièrement attendue en cette fin de semaine, espérons que Ziad Hammoud ne sera pas l'unique dirigeant à assumer la responsabilité de cet échec. Ça ne serait pas lui rendre service, ni au SMC.

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