Sept réalisations, cinq penalties provoqués (dont quatre transformés par ses soins), quatre passes décisives, voici en trois chiffres comment on pourrait résumer le début de saison époustouflant de Nicolas Pépé. A l'exception du Parisien Neymar, aucun élément de Ligue 1 n'est impliqué dans autant de buts. Sur les 19 inscrits par les hommes de Christophe Galtier depuis le coup d'envoi du championnat, le n°19 du LOSC y a contribué, directement ou indirectement, à hauteur de 63% !
Gaucher, Nicolas Pépé s'est installé dans le couloir droit de l'animation offensive lilloise ; ce qui lui permet de repiquer sur son pied fort. Un profil qui n'est pas sans rappeler celui du Marseillais Florian Thauvin. Alors que le champion du Monde français avait mis au supplice la défense caennaise il y a trois semaines, Fabien Mercadal avait confié après coup avoir hésité à titulariser un droitier en position de latéral gauche pour perturber le joueur de l'OM. Cette option est-elle envisageable face à l'ex-Angevin ?
"On peut mettre un faux pied", n'a pas nié le patron technique du SMC sans, pour autant, s'épancher sur le sujet. Principal concerné, Frédéric Guilbert, lui, reconnaît que "sur le fond, ce n'est pas une mauvaise idée". A un poste où aucun spécialiste n'a encore donné satisfaction, le natif de Valognes a été aligné le week-end dernier lors de la réception de Guingamp. "Si demain (samedi), on me dit de jouer arrière gauche, je le ferai avec plaisir. Défensivement, ça ne me pose pas de problème. Bon, offensivement, c'est vrai que c'est plus facile de centrer quand je me trouve à droite. Je pense que ça s'est vu (sourire)".
Cinq matches à domicile pour le LOSC : cinq succès
Plutôt qu'un traitement individuel, Fabien Mercadal préconise une solution collective pour résoudre le « problème » Pépé. "Tu as plusieurs façons de l'aborder. Tu peux tenter de le bloquer en un contre un mais ça paraît difficile. Certains y sont tombés. Il faut essayer de l'isoler un peu plus haut pour qu'il touche un minimum de ballons". Car le meilleur joueur de National en 2016 (sous les couleurs d'Orléans) est loin de constituer la seule menace des Dogues. "Tu as le petit (Jonathan) Bamba (sept buts également), une participation des latéraux très importante (Zeki Celik et Fodé Ballo-Touré), deux milieux récupérateurs qui sont de véritables rampes de lancement (Xeka-Thiago Mendes)". Dans le sillage de son élément phare, c'est en effet tout le collectif nordiste qui flambe.
A Pierre-Mauroy encore plus qu'ailleurs. A domicile, le dauphin du PSG a signé cinq victoires en autant de sorties, tournant pratiquement à trois buts de moyenne par match (2,8). Pour Frédéric Guilbert, la dynamique des Lillois s'explique par son mercato. "Ils se sont renforcés à des postes clés, notamment sur le plan défensif avec l'apport de (José) Fonte. Ça leur apporte une vraie assise. Il y a aussi le repositionnement de Thiago Mendes un cran plus bas au milieu qui leur donne une qualité technique plus élevée".
Restant sur une prestation que l'on va qualifier d'insipide lors de la journée précédente (0-0), le Stade Malherbe va devoir élever le curseur de plusieurs rangs s'il ne veut pas revenir bredouille de son déplacement au LOSC et concéder une quatrième défaite face à un membre du top 6 (après celles contre le PSG, Saint-Etienne et Marseille). "On sait qu'on n'a pas été au top face à Guingamp, qu'on est toujours en construction. On a conscience qu'on peut faire mieux, même contre Lille, même contre Pépé", assure Fabien Mercadal. On ne demande qu'à le croire.
> L1. J11 - Lille (2e) / SM Caen (12e), samedi 27 octobre à 20 heures au stade Pierre-Mauroy.
*Parmi les cinq grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie), le LOSC fait partie d'un groupe de sept équipes qui ont remporté toutes leurs rencontres à domicile avec le Borussia Mönchengladbach, Manchester City, l'Espagnyol Barcelone, PSG et Naples.