Pour Diabé Bolumbu, cet exercice 2023-2024 pouvait difficilement mieux commencer. Alors qu'il se trouvait il y a quelques semaines en stage à Deauville avec ses coéquipiers, le latéral gauche a appris qu'il avait décroché son baccalauréat (Gestion Administration). "Pour ma famille, mes parents, ma maman (Nicole), mon papa (Amadou), c'est une fierté", avance le n°3 des « Rouge et Bleu » qui ne cache pas son soulagement. "C'est une grande étape de franchie. Niveau école, je reviens de loin. Quand j'étais petit, je n'étais pas trop un bon élève. Je bavardais. Je n'aime pas trop les études mais s'il faut le faire... C'est une assurance pour l'après-foot. Mieux vaut avoir quelque chose à côté". Un diplôme à ne surtout pas banaliser, encore plus dans un contexte de double projet, sportif et scolaire. D'ailleurs, plusieurs membres de sa génération (Brahim Traoré, Norman Bassette) ont renoncé à le passer, estimant que leur planning d'entraînement n'était pas compatible avec la poursuite de leurs études.
Malheureusement pour lui, Diabé Bolumbu n'a pas eu à se poser ce dilemme l'année dernière. Et pour cause, il sort d'une saison quasi-blanche (deux apparitions avec la réserve, en N2). La faute, tout d'abord, à une pubalgie en septembre qui l'a tenu éloigné des terrains quatre mois puis à une opération du ménisque début 2023. "Il a fallu que je reste concentré à l'école. Ce ne fut pas facile mentalement. J'étais plus déçu pour mes proches, pour ceux qui me suivent". Concernant cet enchaînement de blessures, le jeune défenseur ne cherche pas de coupables quand bien même, il avait réalisé une saison à rallonge lors de l'exercice précédent, conclue par sa participation aux Jeux Méditerranéens avec l'équipe de France U18.
Il a marqué des points en ce début de préparation
"Je ne rejette pas la faute sur ça. C'est le destin. En plus, quand je suis revenu du tournoi avec la France, je me sentais bien. Quand vous regardez les grands joueurs, ils enchaînent : Ligue des Champions, Coupe du Monde... Le rythme des matches ne doit pas être une excuse", prévient celui qui peut aussi évoluer en position de piston. Toutefois, alors qu'il vient tout juste de souffler sa 19e bougie, Diabé Bolumbu, comme tous les éléments de son âge, doit encore apprendre à gérer son corps, son outil de travail. "Aujourd'hui, ces pépins physiques sont derrière moi", assure l'intéressé. "On démarre une nouvelle saison, on laisse la précédente de côté. Bien sûr, il faut que je fasse attention, que je me renforce, il y a tout un suivi qui va être mis en place avec les kinés".
Désormais, le natif d'Antony en région parisienne aspire à rattraper le temps perdu lui qui est présenté comme l'un des plus solides espoirs parmi les finalistes de la Coupe Gambardella il y a 15 mois. D'ailleurs, avant qu'il ne se blesse, c'est lui qui possédait le plus de vécu avec la réserve parmi les membres de la génération 2004 (20 matches dont 18 titularisations en 2021-2022). "C'est un peu comme si j'étais un nouveau joueur car je m'étais très peu entraîné avec les pros". En tout cas, durant ces premières semaines de préparation, le titulaire d'un contrat élite jusqu'en 2027 (deux ans stagiaire + trois ans « pro ») semble avoir marqué des points aux yeux de Jean-Marc Furlan. Et dire qu'initialement, Diabé Bolumbu ne devait reprendre qu'avec la « B » avant qu'une discussion entre toutes les parties (joueur, entourage, club) ne change les plans. Suffisant pour devenir aux yeux du coach normand une alternative crédible au poste d'arrière gauche ? Une partie de la réponse se trouve certainement entre les pieds d'Ali Abdi. Alors que son départ n'est pas à exclure d'ici la fin du mercato, l'international tunisien n'est, pour le moment, que l'ombre du joueur qu'il a été au début de la saison dernière.
> Match de préparation. SM Caen (L2) - Laval (L2), mercredi 26 juillet à 18 heures au Stade du Hazé à Flers.