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« Docteur » Moulin en quête de remèdes aux maux psychologiques du Stade Malherbe

S'il reconnaît qu'il aurait pu être meilleur, Stéphane Moulin juge le bilan du Stade Malherbe après 15 journées "satisfaisant". ©Damien Deslandes

Stéphane Moulin s'assiéra-t-il sur le banc du Stade Malherbe la saison prochaine ? Réponse dans quelques semaines.

Comme après sa victoire aux dépens de Toulouse, fin septembre (J10. 3-2), ou celle contre Guingamp, en décembre (J18. 2-0), le Stade Malherbe s'est montré incapable de confirmer sa belle prestation face à l'AC Ajaccio (J22. 2-0). Avec ce revers contre Niort quatre jours plus tard, en match en retard de la 20e journée (2-0), les supporters « Rouge et Bleu » ont revu, encore et toujours, le même film. "Les images sont, comme d'habitude, implacables. C'était flagrant. A chaque fois, on se demande : « Qu'est-ce qui se passe ? »", s'interroge Stéphane Moulin. "C'est un constat qu'on a fait en début de saison et j'ai l'impression qu'on en est toujours au même point". Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir prévenu ses joueurs. "Quand on les met en garde, on se dit qu'on n'a peut-être trop insisté dessus et quand on n'en parle pas, qu’il aurait fallu".

"C'est rageant. A chaque fois qu'on a le sentiment de tenir quelque chose, ça nous échappe"

Après chaque succès probant des Caennais, on croit que c'est enfin le déclic. Autant dire que la déception est immense. "C'est rageant. A chaque fois qu'on a le sentiment de tenir quelque chose, ça nous échappe. J'ai l'impression que c'est irrémédiable. Ça revient tout le temps comme s'il y avait quelque chose ici... Je ne sais pas, c'est une sensation très étrange". Cette irrégularité presque maladive comporte, d'ailleurs, une part d'irrationnelle. "On touche un sujet extrêmement sensible, pointilleux, pas facile parce que c’est du ressort de l’humain et on sait que dans ce domaine, ça se joue à pas grand-chose parfois"

Des résultats en dents de scie qui renvoient également au niveau global de cette formation. "Les équipes qui réalisent des exploits en Coupe de France, elles le font ponctuellement", compare l'entraîneur normand. "Nous, on est capable sur un match de hisser notre niveau de jeu, de rivaliser avec quasi n'importe qui mais le week-end suivant, est-ce qu'on est en mesure de le refaire ? La réponse, on l'a eue au fil du temps. Ce n'est pas sur un match qu'on détermine la valeur d'une équipe, c'est sur la durée". Sans leur imputer l'entière responsabilité de cette irrégularité, les coéquipiers de Jessy Deminguet se retrouvent, bien entendu, en première ligne. On ne parle pas ici de technique ni de tactique mais de force de caractère, de mental, de résilience... "Ça fait partie du bagage d'un joueur professionnel. C'est aussi ce qui détermine son niveau". Et il ne faut pas croire que c'est une question de mauvaise volonté. "Le groupe n'a pas un mauvais état d'esprit. Au contraire, mais il manque ce côté compétiteur. Après chaque victoire, il faut avoir envie d'aller chercher la suivante".

Seulement trois points d'avance sur la zone rouge

Des lacunes qui ne datent pas d'hier. "On est confronté à des problèmes ancestraux qui durent depuis des mois voire des années", pointe Stéphane Moulin. 13e* puis 17e des deux précédents exercices, le Stade Malherbe semble reparti sur des bases identiques (14e après 22 journées). "Ce groupe a une identité qui l'amène à être dans cette situation aujourd'hui, comme hier et avant-hier. Il ne faut pas baisser les bras mais il ne faut pas non plus se voiler la face". Face à ce constat, le coach caennais consulte, échange "de manière individuelle, collective, par petits groupes". Il est en quête de solutions.

"Ce groupe a besoin d'un souffle nouveau. Mais j'irais plus loin, le club a besoin d'un nouvel élan"

"On continue d’insister, d’enfoncer ce qu'on peut ouvrir comme portes mais c'est difficile et c'est long. On est toujours dans la recherche pour savoir ce qui peut toucher les joueurs, les impacter, qu’ils puissent avoir un niveau de vigilance égal à chaque match. Je ne parle pas de performance mais de vigilance pour ne pas se faire cueillir à la 5' ou à la 95’ car c’est un peu notre circuit". A travers son recrutement lors du mercato d'hiver, l'Etat-major normand a essayé de régénérer son effectif. "Ce groupe a besoin d'un souffle nouveau. Mais j'irais même plus loin, c'est tout le club qui a besoin d'un nouvel élan", estime le technicien.

Pour tourner définitivement la page de la relégation de Ligue 1 en 2019, du « putsch » envers Jean-François Fortin un an plus tôt et d'une « scoumoune » qui le poursuit sans cesse, le SMC doit obtenir des résultats. "Tout part du terrain. Un club va beaucoup mieux quand ça se passe bien sur le terrain. Derrière, vous pouvez entreprendre ce que vous voulez. Par contre, si le terrain n'avance pas, vous avez le sentiment que c'est tout votre club qui n'avance pas". Une chose est sûre, avec seulement trois points d'avance sur la zone rouge avant de se rendre chez la lanterne rouge nancéienne, il n'avance pas assez vite. Jusqu'à présent, à chaque fois que le danger s'est rapproché d'un peu trop près, une réaction est survenue. Attention, toutefois, à force de tirer sur l'élastique, celui-ci pourrait bien finir par casser un jour.

> L2. J23 - Nancy (20e - 15 points) / SM Caen (14e - 25 points), samedi 5 février à 19 heures au Stade Marcel-Picot

*En raison de la crise sanitaire, le championnat s'était arrêté prématurément au bout de 28 journées.

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