Il a beaucoup été question de fraîcheur, d'expérience, d'adhésion... Quelques heures après la publication d'un communiqué où il officialisait les contacts avec Rolland Courbis, Gilles Sergent s'est invité en conférence de presse. Entre conforter son coach ou le licencier, le président du Stade Malherbe a donc choisi une troisième voie, intermédiaire. "Rolland va venir au côté de Fabien jusqu'à la fin de la saison afin de relever le défi du maintien. C'est un nouveau championnat de 14 matches qui commence. On aurait pu opter pour une solution plus classique qui a déjà été utilisée par Guingamp, Dijon et d'autres. Pourquoi je ne l'ai pas fait ? Tout d'abord, et contrairement à ce qui a été écrit, l'équipe et les cadres sont derrière Fabien", assure le dirigeant des « Rouge et Bleu ».
Un boss caennais qui ne veut pas entendre parler d'un chaperon pour son entraîneur. "Fabien a une grande capacité d'écoute. Il a été associé en permanence à cette réflexion. Rolland, je l'ai rencontré, je lui ai parlé, je l'ai revu... Entre-temps, j'ai dû appeler Fabien 14 fois et inversement. On a échangé pendant trois jours. C'est une décision commune. Je me répète mais avec Fabien, on s'est inscrit sur la durée (il est sous contrat jusqu'en 2021). Si on ne souhaitait pas qu'il reste, on aurait fait un autre choix".
Et quand on lui évoque le précédent rennais(1), Gilles Sergent rétorque que "si on creuse bien, on constatera qu'il y a énormément de différences avec la situation de l'époque". Le principal intéressé, lui, ne semble pas s'offusquer de cette arrivée qui va forcément empiéter sur ses prérogatives. "Je m'en fous totalement qu'on pense que je sois sous tutelle. Il ne faut pas avoir un ego mal placé. Je suis persuadé que Rolland va constituer une force supplémentaire. Le plus important, c'est que le Stade Malherbe se maintienne", souligne un Fabien Mercadal qui a rappelé, de manière assez curieuse, son statut de novice à ce niveau. "Il y a une qualité que je n'ai pas et que je ne peux pas acheter, c'est l'expérience de la Ligue 1. C'est ma première saison. Je n'ai que 46 ans. Je suis désolé. Rolland accepte de partager la sienne. C'est une chance pour moi, je vais m'enrichir, et surtout pour le club".
Rolland Courbis présent sur la séance à huis clos
Les deux hommes ont déjà débuté leur collaboration. A peine débarqué en Normandie, Rolland Courbis a assisté à la séance à huis clos qui a eu lieu samedi après-midi à l'intérieur de l'enceinte de d'Ornano. Il en a profité pour avoir un premier échange avec le groupe. Partageant des origines méridionales, les deux techniciens vont devoir apprendre à cohabiter. Pas un problème selon Fabien Mercadal. "On ne s'est pas forcés pour être ensemble. Ça n'a pas eu l'air de l'embêter d'être avec moi. Avec Rolland, on s'était déjà eus au téléphone auparavant. J'ai appris qu'il m'appréciait en tant que coach. Ça m'a fait plaisir. Et des connaissances communes nous ont mis en contact".
L'ancien entraîneur, entre autres, de Bordeaux, Lens ou Montpellier sera également, présent ce dimanche, pour la confrontation contre Strasbourg. Vraisemblablement en tribunes. Et pour la suite ? "Sur le banc, pas sur le banc, on verra plus tard. Qui décidera des choix au final ? Ça sera nous", botte en touche l'ex-responsable du PFC. "Rolland ne va pas passer son temps sur les terrains(2). Il va nous apporter un œil extérieur. Il est frais de compétition. Roland possède plusieurs cordes à son arc. Le mental bien sûr mais aussi ses compétences technico-tactiques".
Peu importe la configuration, toujours est-il que Gilles Sergent compte sur ce duo, pour le moins original sur le papier, pour insuffler "un nouveau souffle" à une formation au point mort depuis le début de l'année 2019 (cinq défaites en autant de sorties en championnat, 19e mais avec seulement deux points de retard sur le barragiste, une position occupée par Dijon, avec un match en moins). "Le vestiaire a besoin de fraîcheur", confirme Fabien Mercadal. A défaut de l'avoir trouvé durant le mercato hivernal, le Stade Malherbe la cherche dans son encadrement. Pour quel(s) résultat(s) ? Début de réponse ce dimanche à partir de 15 heures.
> L1. J25 - SM Caen (19e - 18 points) / Strasbourg (9e - 35 points), dimanche 17 février à 15 heures au stade Michel-d'Ornano.
(1)Nommé le 12 janvier avec le titre de « conseiller » du président René Ruello, Rolland Courbis avait succédé à Philippe Montanier sur le banc rennais une semaine plus tard. Pourtant, lors de sa présentation aux médias, René Ruello et Rolland Courbis avaient juré que cette situation ne se produirait pas !
(2)S'il obtient l'accord de RMC pour collaborer avec le Stade Malherbe jusqu'à la fin de la saison, Rolland Courbis ne devrait pas, pour autant, cesser ses activités médiatiques. "Rolland continuera d'officier sur RMC. Son apport n'a pas besoin d'être permanent", précise le président Gilles Sergent.