A dix jours de la reprise de l'entraînement, Fabrice Clément tire le bilan de l'exercice 2019-2020. Un exercice forcément particulier puisque sans fin ; pandémie de Covid-19 oblige. Un championnat de Ligue 2 que le Stade Malherbe a donc bouclé à une anonyme 13e position. "11e ex-aequo", précise le président du SMC. Bien loin en tout cas de l'objectif de top 5 annoncé l'été dernier même si personne n'y a jamais vraiment cru. "Sportivement, notre saison est moyenne. Notre entame manquée nous a complètement plombés (six points après neuf journées, 17e au classement)", rappelle le dirigeant caennais. Un démarrage raté dans les grandes largeurs qui a coûté sa place à Rui Almeida, remercié au soir d'une énième défaite à Grenoble (le 27 septembre).
"Ce fut un échec collectif. Tout d'abord, celui des joueurs mais aussi du staff, de la direction, la mienne", ne cache pas Fabrice Clément. L'arrivée de Pascal Dupraz sur le banc « Rouge et Bleu » a permis de redresser la barre (sixième bilan entre la J10 et la J28). Insuffisant, toutefois, pour espérer titiller les sommets. Pas de quoi altérer la satisfaction du président normand concernant son coach. "Pascal nous a apporté son dynamisme et son management. Humainement, j'éprouve beaucoup de plaisir à travailler avec lui". Au rayon des bonnes nouvelles (si si, on vous jure, il y en a), le dirigeant du SMC souligne également les montées des Féminines en R1 et de la réserve en N2.
La formation, justement, est un sujet central depuis quelques mois au Stade Malherbe aux yeux de l'Etat-major normand ; les premiers contrats professionnels s'étant multipliés en l'espace d'un an et demi. "Quand on entend que des jeunes sont suivis par Manchester ou Barcelone, le club est obligé de se protéger et de les protéger". Une politique qui n'a pas empêché certains de quitter le nid à l'image d'Adam Gueddar (même s'il n'était pas question d'un contrat « pro » compte tenu de son âge, 15 ans en octobre). "On lui a fait une proposition cohérente. Il l'a refusée. Il a fait un autre choix (Amiens en l'occurrence)", explique Fabrice Clément. Cependant, en interne, certaines voix estiment que la direction a trop tardé à se positionner sur ce dossier.
Fabrice Clément sera-t-il toujours président le 22 juin ?
Toujours est-il qu'ils seront 37 le 22 juin (dont 36 sous contrat professionnel + Tony Villeray qui débutera la préparation sous licence amateur). Un chiffre conséquent qui va pousser Pascal Dupraz à constituer plusieurs groupes (en prenant en compte aussi les mesures sanitaires). "Ce n'est pas parce que tu as signé un bout de papier que tu es prêt à évoluer en Ligue 2", prévient le président des « Rouge et Bleu ». "Bien sûr qu'on aimerait dire aux jeunes que c'est à eux d'aller chercher leur premier contrat pro mais aujourd'hui, ça ne fonctionne pas ainsi. Maintenant, c'est à eux sur le terrain de prouver qu'ils le méritent. Pour la reprise, ils seront tous présents. Ils seront tous traités sur un pied d'égalité".
Reste à savoir si Fabrice Clément sera toujours à la tête du Stade Malherbe à l'heure où les footballeurs caennais rechausseront leurs crampons. "Je ne le sais pas. En tout cas, je suis prêt à continuer mais je n'ai pas la main". Membre du SMC 10 (13 chefs d'entreprise normands se partageant 80% du capital du club à parts égales), Pierre-Antoine Capton œuvre, avec l'assentiment de ses collègues actionnaires, sur un projet de reprise pour faire face aux difficultés financières du SMC. Celui-ci accusant un déficit d'exploitation pour cet exercice 2019-2020 avoisinant une dizaine de millions d'euros. Un déficit qui devrait être réduit, au moins, de moitié avec l'amortissement des transferts des précédentes saisons.
Mais le problème le plus important se situe sur le prochain exercice. Le budget pourrait ne pas dépasser les 12 M€ alors que l'ensemble des charges s'élèverait à presque 30 M€. Selon nos confrères de Ouest-France, la masse salariale de l'effectif professionnel atteindrait, à elle seule, 14 M€. "Les chiffres qui circulent sont complètement faux", réfute Fabrice Clément. "Le club va boucler cette saison avec un léger déficit. Il n'y a pas de quoi sauter au plafond mais le Stade Malherbe n'est pas en danger. La situation n'est pas catastrophique. Loin de là. Il n'y a pas de risque de cessation de paiement". Néanmoins, comme évoqué précédemment, la rédaction de FOOT NORMAND maintient qu'entre le « trou » à combler, les parts des actionnaires à racheter et l'élaboration d'un projet ambitieux à moyen terme, une somme comprise entre 15 et 20 M€ est nécessaire pour relancer la « machine » caennaise. D'ailleurs, si ce n'était pas le cas, difficile de croire que les actionnaires s'activeraient autant. Et le projet de reprise porté par Pierre-Antoine Capton n'aurait même pas été évoqué.