Cluver Sambi Mbungu dans les radars de la FFF
Parmi les pensionnaires du centre de formation du Stade Malherbe, il s’agit incontestablement de l’un des plus gros potentiels. C'est bien simple, il a démarré la saison avec les U17 alors qu'il n'avait que 13 ans ! Repéré à Vernon, dans l’Eure, dont il est originaire puis à Pacy où il a passé une saison en U13, Cluver Sambi Mbungu, qui ne soufflera sa 15e bougie que le 8 novembre, se trouve déjà dans les radars de la Fédération française. Ce milieu de terrain, assez polyvalent, a participé à deux stages nationaux, à Clairefontaine, avec les meilleurs U15 du pays (nouvelle catégorie créée par la FFF). Un troisième l'attend mi-mai en compagnie de son partenaire Soan Ameline.
"En préfo, Cluver occupait plutôt un rôle défensif, de régulateur du jeu. Avec les U17 de Matthieu (Ballon), par rapport aux besoins de l’effectif, il évolue un cran plus haut, en n°10 ou sous l’attaquant", décrypte Stéphane Pilard, le directeur de l’association du club caennais. "C’est un garçon qui s’adapte même si je pense qu’il restera un relayeur, capable aussi bien d’attaquer que de défendre". L’un des points forts de Cluver Sambi Mungu : la conservation du ballon : "Il est tout en feinte. C’est très difficile de le lui prendre. Il est très intelligent, il possède une lecture du jeu au-dessus de la moyenne".
Extrêmement précoce, Cluver Sambi Mungu a démarré la saison avec les U17 alors qu'il n'était âge que de 13 ans ! ©Damien Deslandes
Tous les trois double surclassés en U17
La formation est un perpétuel recommencement. Alors que l’équipe de Gambardella (Norman Bassette, Noé Lebreton, Mohamed Hafid : tous nés en 2004) a été placée sous le feu des projecteurs la saison dernière avec son parcours jusqu’en finale au Stade de France, une autre génération pointe le bout de son nez du côté de Malherbe : les « 2008 ». S’ils ont soufflé ou souffleront leur 15e bougie cette année, trois de ses membres - Cluver Sambi Mbungu, Soan Ameline et Aurèle Schehl - sont déjà titulaires en U17 nationaux sous les ordres de Matthieu Ballon. "En avoir trois, c’est quand même assez exceptionnel", souligne Stéphane Pilard, à la tête du pôle préformation du SMC. Trois garçons qui reflètent parfaitement la politique de recrutement chez les jeunes « Rouge et Bleu » avec un Calvadosien, un Normand et un Francilien.
"Pour les plus petits, ils sont repérés par nos éducateurs de l’école de foot, sur les plateaux. C’est le cas d’Aurèle qui est originaire de Bayeux. Il a été détecté par Jérôme Leneveu, notre responsable de l’école de foot. Des U10 aux U13, on a notre cellule de recrutement avec Djibi (Diao) et Jean-Louis (Mendes). Concernant Soan, il jouait à Bouafle en région parisienne ; un club avec lequel on a instauré des échanges avec des matches amicaux tous les ans. Derrière, on propose à ceux qui nous ont tapé dans l’œil de venir à des entraînements".
Leurs coéquipiers dans cette promotion ne sont pas reste puisqu’ils évoluent, eux, en U16 R1 avec le coach Julien Savigny. "On aligne les meilleurs à N+1. On a une génération 2008 plutôt intéressante". Pour preuve, les Caennais ont remporté le championnat U15 R1 avec uniquement des U14. Une performance assez rare. Relevant d’une politique club, il convient, toutefois, de signaler que si le Stade Malherbe joue aussi jeune dans ces catégories, c’est également la conséquence de la réduction des effectifs depuis deux saisons, pour des raisons économiques. Que ce soit en U17, U19 ou en réserve, les éducateurs travaillent avec des groupes à flux tendu.
Soan Ameline, la filière bouaflaise
Avec Soan Ameline (15 ans à la fin du mois de mai), le Stade Malherbe continue de tirer profit de ses excellentes relations avec Bouafle. C’est également de ce club situé en région parisienne dont est issu Tidiam Gomis, l’un des plus prometteurs espoirs des « Rouge et Bleu ». "Soan, c’est avant tout un véritable compétiteur", souligne Stéphane Pilard, le responsable du pôle préformation du SMC. "Dès qu’il est arrivé chez nous, à 12 ans*, il nous avait donné ses objectifs : rentrer au centrer et devenir pro". Un compétiteur qui a affiché des prédispositions de manière assez précoce.
"Chez les U13, il était en avance sur les exercices techniques, de jonglerie… D’ailleurs, il aime bien partir balle aux pieds, alimenter". Evoluant en position de milieu relayeur, Soan Ameline se démarque par sa faculté à courir beaucoup et tout le temps. "Il est doté d’un gros volume de jeu, l’un des plus importants de sa génération (2008)", relève l’éducateur caennais à propos d’un garçon jamais rebuté par les tâches défensives. Un état d'esprit récompensé par une convocation pour le rassemblement national U15, à Clairefontaine, mi-mai.
*Si Soan Ameline, originaire d’Ile de France, a pu rejoindre si tôt le Stade Malherbe, c’est parce que ses parents ont emménagé à Caen ; un jeune ne pouvant quitter sa région pour un club avant les U16.
Soan Ameline vient d'être récompensé de sa bonne saison en étant convoqué pour un rassemblement national U15, à Clairefontaine. ©Damien Deslandes
Un contrat aspirant le jour de leur 15e anniversaire
Peu importe. Un élément comme Cluver Sambi Mbungu n’a, de toute façon, plus aucun intérêt à évoluer avec des garçons de son âge. "Je ne dirais pas qu’il perdrait son temps mais il n’en gagnerait pas", estime Stéphane Pilard. "Pour que Cluver avance, il ne faut pas qu’il se repose sur ses lauriers, il ne doit pas tomber dans la facilité". Si la marche entre les U15 régionaux et les U17 nationaux est forcément importante, ce milieu de terrain polyvalent (lire ci-dessus) a rapidement encaissé la différence de charge de travail avec une petite adaptation. Pour des raisons scolaires (ils sont en classe de 3e), les U15 qui jouissent d’un double voire d'un triple surclassement n’effectuent qu’une des deux séances du mardi.
Bien sûr, tout un processus d’accompagnement individualisé est mis en place autour de ces jeunes pousses. "Avec des entraînements tous les jours pour des garçons de 14 ans qui n’ont pas fini leur croissance, il faut veiller à l’aspect athlétique, la gestion des temps de jeu avec notamment les retours de sélection comme pour Cluver", détaille celui qui endosse aussi la casquette de directeur de l’association du SMC. Ce dernier se veut vigilant sur tous les domaines hors sportifs : résultats scolaires, relations avec la famille, premières sollicitations des agents…
Car être surclassé en U15 ne signifie pas automatiquement être professionnel à 20 ou 25 ans. "Aujourd’hui, ce sont des potentiels mais il n’y a aucune certitude. Il existe tellement d’exemples dans tous les clubs de joueurs prometteurs qui ne passent pas. C’est une étape. Leur parcours ne sera pas linéaire. C’est logique, on ne peut pas leur demander d’être tout le temps au-dessus sans compter les éventuelles blessures même si pour le moment, ils ont été épargnés", rapporte Stéphane Pilard alors que ces éléments commencent tout juste à se fixer à un poste. "En préfo, on essaye qu’ils soient polyvalents, on les confronte à plusieurs systèmes, à trois ou quatre défenseurs". Pour Cluver Sambi Mbungu, Soan Ameline ou encore Aurèle Schehl, une chose est acquise, le Stade Malherbe croit en eux ; en témoignent les ANS (Accords de non-sollicitations avec les autres clubs) qui ont été signés, prélude à un contrat aspirant qui entrera en vigueur le jour de leur 15e anniversaire*.
> U17 nationaux. J26 - Le Havre AC (2e - 53 points) / SM Caen (6e - 32 points), dimanche 14 mai à 15 heures.
*Un jeune joueur pensionnaire d’un centre de formation ne peut parapher un contrat aspirant qu’à partir de la catégorie U16. S’il est déjà présent au club, cette signature peut être anticipée dès les U15.
Aurèle Schehl, le symbole de la formation locale
Si Cluver Sambi Mungu et Soan Ameline ne sont pas nés dans le Calvados, ils constituent des exceptions au sein de cette génération 2008. "La quasi-totalité d’entre eux sont des gamins de Caen ou autour de Caen, qui ont démarré à l’école de foot du Stade Malherbe", rappelle le directeur de l’association Stéphane Pilard. Aurèle Schehl (15 ans) en est le parfait exemple. "Après un ou deux ans à Bayeux chez les débutants, Aurèle a suivi tout son cursus depuis les U9 à Malherbe". En avance sur le plan morphologique ; "Il a un vrai profil athlétique, il est solide, il a des cannes", le Bayeusain est un défenseur dans l’âme. "Il a un gros volume, une belle qualité de relance mais surtout, il aime les duels", note Stéphane Pilard concernant un élément qui se destine à évoluer sur un côté, en latéral ou en tant qu’excentré, après avoir effectué toutes ses classes dans l’axe.
Après une ou deux saisons à Bayeux chez les débutants, Aurèle Schehl a fait toutes ses classes au Stade Malherbe. ©Damien Deslandes