Il manque toujours quelque chose à ce Stade Malherbe

Au Stade Malherbe, une saison ne ressemble jamais à un long fleuve tranquille. Dernier épisode en date lors de la réception de l'OM. Déjà privé des services de Romain Genevois, Aly Ndom et Prince Oniangué (tous les trois à l'infirmerie), Fabien Mercadal enregistrait également les forfaits de Jessy Deminguet et Claudio Beauvue, tous les deux victimes d'une grippe. Un énième coup dur pour le patron technique du SMC qui avait prévu de titulariser ces deux éléments dans un schéma en 4-2-3-1 ; le Guadeloupéen à droite et le jeune lexovien en soutien d'Enzo Crivelli. Conséquence, c'est dans un système identique mais avec Malik Tchokounté et Yacine Bammou que les « Rouge et Bleu » démarraient cette confrontation (une première pour ces deux joueurs depuis le 9 décembre).

Une entame de match où les coéquipiers de Fayçal Fajr avaient décidé de sortir les muscles. En témoigne cet accrochage entre Enzo Crivelli et Kevin Strootman qui valait à chaque joueur un avertissement ou cet énorme tampon entre l'avant-centre normand et Steve Mandanda moins de 60 secondes plus tard (6'). Sur cette action-là, l'ex-Bordelais passait tout près de la correctionnelle. Toujours est-il que la leçon lilloise où le club caennais s'était "ouvert trop tôt", pour reprendre les propos de Fabien Mercadal, avait visiblement été retenue.

Une tactique payante au regard de la physionomie de la première période. Hormis quelques ballons dans les 16,50 mètres, certains particulièrement chauds (8', 17' 39'), dégagés en catastrophe par l'arrière-garde locale, les Marseillais se montraient inoffensifs (pas une frappe cadrée répertoriée). Au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient, le Stade Malherbe prenait, qui plus est, confiance en ses possibilités. Après un dédoublement entre Yoël Armougom et Casimir Ninga conclu par un centre du Tchadien (28'), Steve Mandanda enlevait le « cuir » de la tête d'Enzo Crivelli (28'). Sur plusieurs coups de pied arrêtés de Fayçal Fajr, le collectif de Fabien Mercadal faisait trembler les Phocéens sans, pour autant, parvenir à débloquer son compteur (32', 41', 45').

Frédéric Guilbert expulsé dès le retour des vestiaires

Mais dès le retour des vestiaires, tous les efforts normands étaient réduits à néant en l'espace de cinq minutes. Tout d'abord suite à une percée pleine axe de Lucas Ocampos. Héritant du ballon à l'angle des 16,50 mètres, Kevin Strootman distillait un centre pour Morgan Sanson dont la tête croisée se logeait dans le petit filet opposé de Brice Samba (0-1, 47'). Quasiment dans la foulée, Frédéric Guilbert voyait rouge (pour deux jaunes) suite à une charge par derrière sur Morgan Sanson (51'). Si ce deuxième avertissement était incontestable, l'action conduisant au premier, reçu dans le temps additionnel de la première période, l'était beaucoup moins (on vous laisse revoir les images).

Malgré cette infériorité numérique, les « Rouge et Bleu » n'abdiquaient pas. Bien au contraire. Et quand Enzo Crivelli, profitant d'une conduite de balle hasardeuse de Rolando, filait seul vers les cages phocéennes, toute la tribune Borrelli se levait. Malheureusement pour les siens, le meilleur buteur du SMC poussait trop loin son ballon au moment de se présenter devant Steve Mandanda (68'). L'attaquant caennais qui manquait aussi de spontanéité sur ce service de Fayçal Fajr au cœur de la surface de réparation (74').

En dépit de ses limites techniques, toujours aussi criantes, le Stade Malherbe avait le mérite d'y croire jusqu'au bout. Surtout quand Florian Thauvin, en bout de course, gâchait la balle du KO (86'). Mais les ultimes coups de patte de Fayçal Fajr ne rencontraient pas plus de succès que les précédents. "On n'a pas été présents pendant 95' dans la concentration. Il nous en a manqué cinq dans l'entame de la seconde mi-temps", pointait un Fabien Mercadal furieux à l'encontre de l'arbitrage de M. Schneider, coupable à ses yeux de ne pas avoir expulsé Jordan Amavi pour une faute sur Fayçal Fajr à la demi-heure de jeu. Dans son malheur, le club normand pourra (légèrement) se consoler en constatant que ses principaux concurrents directs dans la course au maintien se sont également tous inclinés lors de cette 21^e journée (Guingamp, Monaco, Amiens et Dijon).