Au Matmut Atlantique, un Bordelais pourrait bien en remplacer un autre au sein de la défense normande ! Sous contrat avec les Girondins jusqu'en 2022, Paul Baysse - en vertu d'un accord entre les deux clubs au moment de son prêt au mois d'août - ne tiendra pas sa place en charnière centrale. Romain Genevois sur le flanc pour encore plusieurs mois, Fabien Mercadal ne dispose pas d'une multitude de solutions pour pallier son absence. Si Baïssama Sankoh et Ismaël Diomandé(1) constituent des options, le coach du Stade Malherbe pourrait choisir de recentrer Frédéric Guilbert ; le Manchois ayant déjà à de nombreuses reprises dépanner dans l'axe.
Conséquence, Jonathan Gradit (25 ans) devrait être aligné au poste de latéral droit. Une deuxième titularisation en Ligue 1, la troisième toutes compétitions confondues, qui revêtira un caractère particulier pour le natif de Talence ; l'ex-Tourangeau étant issu du centre de formation bordelais. "Je n'ai jamais rencontré les Girondins, hormis une fois en amical mais ça ne compte pas", estime l'actuel n°14 des « Rouge et Bleu » repéré à l'âge de 10 ans. "Avec mon club de quartier : la JSA CPA, on les avait battus 7-1 en poussins".
Dans le camp des vainqueurs ce jour-là figure également un certain Maxime Poundjé, l'arrière gauche des « Marine et Blanc » aujourd'hui. "C'est une belle histoire. On a fait toutes nos classes ensemble. On était toujours surclassés(2). On est devenus tous les deux pros", raconte Jonathan Gradit. Toutefois, pour y parvenir, les deux meilleurs amis n'ont pas emprunté un chemin identique. Alors que Maxime Poundjé signe son premier contrat avec son club formateur, le néo-Caennais n'est pas conservé en 2012. "Je n'ai pas vécu mon départ comme une injustice. C'était mérité. Après ma maladie, j'ai eu énormément de mal à retrouver mon niveau".
Une infection à cause d'une ampoule mal nettoyée
La maladie ? Alors qu'il est à peine majeur, Jonathan Gradit contracte un staphylocoque doré. "Tout a commencé avec des ampoules que j'ai eues en début de saison. Je pense que j'ai dû mal en nettoyer une et j'ai attrapé une infection". Petite cause, grave conséquence. Son état de santé s'aggrave très rapidement. "Au bout d'une semaine, je n'arrivais plus à marcher. J'ai dû être hospitalisé. J'ai perdu presque 15 kilos. J'ai été arrêté pendant quasiment six mois. Je reviens de très loin". Une épreuve dont il ressort plus fort mentalement malgré un retour sur les terrains qui s'avère extrêmement délicat.
"Ça a eu le mérite de me faire redescendre un peu sur terre. A l'époque, je n'avais pas forcément la tête sur les épaules. J'ai peut-être pris les choses un peu trop à la légère", reconnaît le défenseur du SMC qui s'est refait une santé derrière sous les couleurs de Bayonne, en CFA, en 2012-2013, avant d'évoluer durant cinq saisons au Tours FC, en Ligue 2. Depuis cette maladie, l'une des dix recrues du mercato malherbiste se montre beaucoup plus philosophe quand de nouveaux coups durs le frappent.
En témoigne sa blessure pendant la préparation. En amical face à Angers, le 25 juillet, l'arrière droit a été victime d'une déchirure aux adducteurs. Bilan : deux mois et demi d'arrêt. "Au départ, ça ne me paraissait pas si grave. Mais à l'échographie, on a vu du sang. La cicatrisation a été longue", lance un Jonathan Gradit qui a ressenti une alerte dès sa reprise (toujours en amical, contre le Paris FC, le 7 septembre). "Sur mon premier duel, j'ai compris tout de suite que ça pouvait péter de nouveau si je forçais. Je ne voulais pas prendre le moindre risque. Je me suis excusé auprès du coach. Au final, je suis resté deux minutes sur le terrain. Maintenant, il y a des choses plus graves dans la vie. Quand je vois par quoi j'en suis passé, je relativise". On peut le comprendre.
> L1. J13 - Bordeaux (11e) / SM Caen (16e), dimanche 11 novembre à 15 heures au Matmut Atlantique.
(1)Ismaël Diomandé a repris les entraînements collectifs cette semaine après plusieurs semaines d'absence à cause d'une blessure aux adducteurs.
(2)Jonathan Gradit a débuté en CFA à l'âge de 16 ans.